Enquelques secondes, les positions françaises, soit un grand arc de cercle de 12 km au nord de Verdun, deviennent un véritable enfer. Chaque instant, un obus tombe dans un bruit assourdissant, faisant trembler le sol et soulevant des vagues énormes de terre. Tous ce qui est autour est projeté dans les airs, des troncs d'arbres déchiquetés, des branches, des pierres, des
Le modèle économique du site ci-après le Site » repose historiquement sur l’affichage de publicités personnalisées basées sur l’utilisation de cookies publicitaires, qui permettent de suivre la navigation des internautes et cibler leurs centres d’intérêts. La nouvelle réglementation relative aux cookies ne permet plus au Site de s’appuyer sur cette seule source de revenus. En conséquence, afin de pouvoir maintenir le financement du Site et fournir les services proposés tout en vous offrant une même qualité de contenu éditorial sans cesse renouvelé, nous vous offrons la possibilité d’exprimer votre choix entre les deux alternatives suivantes d’accès Accéder au site pour 2€ pendant 1 mois sans cookie publicitaire Accéder au site gratuitement en acceptant les cookies publicitaires Cette page a ainsi pour but de vous informer de manière claire et transparente de l’utilisation des cookies et autres traceurs lorsque vous consultez le Site. 1. Qu'est ce qu'un cookie ? Lors de la consultation d’un service en ligne, des informations sont enregistrées dans des témoins de connexion, qui sont des fichiers texte, communément appelés cookies », installés dans un espace dédié du disque dur de votre terminal ordinateur, smartphone ou tablette. Les cookies vont être utilisés pour envoyer des informations au navigateur de l’internaute et permettre à ce navigateur de renvoyer des informations au site d’origine par exemple un identifiant de session ou le choix d’une langue. Seul l'émetteur du Cookie concerné est susceptible de lire ou de modifier les informations qui y sont contenues. Lors de votre visite sur le Site, nous vous informons que des cookies sont installés sur votre équipement terminal. 2. Autres types de traceurs D’autres types de traceurs sont également utilisés, tels que les pixels invisibles, également appelés web bugs ou balises web. Ceux-ci se présentent sous forme d’images graphiques minuscules et peuvent être placés sur le Site ou dans un courriel. Leur fonction est de collecter des informations techniques par exemple votre adresse IP ou le type d’appareil que vous utilisez et des informations sur votre activité par exemple la date et l’heure de la consultation d'une page ou de permettre le dépôt d’un cookie pour renvoyer ces informations à un serveur. Les pixels invisibles placés sur les courriels ont pour finalité de suivre certains de vos comportements, tels que l’ouverture du courriel ou le clic sur un lien présent au sein du courriel, afin de mesurer l'impact des campagnes de prospection ; mesurer votre niveau d’implication vis-à-vis de leurs contenus et vous fournir un contenu plus pertinent. 3. Quels sont les cookies déposés et autres traceurs utilisés pendant votre navigation sur le site ? Les cookies et autres traceurs utilisés ci-après dénommés ensemble les Cookies » sont utilisés sur le Site pour différentes finalités, à savoir pour faciliter votre navigation, vous proposer des contenus et publicités ciblés et pour réaliser des statistiques de visites. Les Cookies techniques Lors de votre navigation sur le Site, deux types de Cookies techniques sont déposés sur votre terminal Les Cookies qui ont pour finalité exclusive de permettre ou faciliter la communication par voie électronique Détecter des erreurs de connexion Assurer la sécurité du Site Permettre l’authentification Optimiser la charge / la vitesse d’affichage Les Cookies strictement nécessaires à la fourniture d'un service de communication en ligne à la demande expresse de l'utilisateur ces Cookies permettent de produire le service tel qu'attendu par les internautes Conserver les consentements Cookies selon que vous choisissiez de souscrire à l’offre payante pour accéder au Site sans le dépôt de cookie publicitaire ou que vous choisissiez d’accéder au Site avec le dépôt de cookies publicitaires, un cookie technique stockant votre choix sera déposé sur votre terminal. Localiser votre terminal si vous souhaitez rechercher un lieu proche de votre localisation. Mémoriser les informations relatives, par exemple, à un formulaire que vous avez rempli ou à un service inscription, accès à votre compte Personnaliser l’interface le choix de la langue par exemple. Ces Cookies techniques reposent sur notre intérêt légitime et sont déposés dès votre arrivée sur le Site pour vous délivrer un service de qualité. Les Cookies de mesures d’audience Quelle que soit l’option choisie accéder au Site en souscrivant à l’offre payante ou en y accéder gratuitement, des Cookies de mesures d’audience sont déposés. Ces Cookies ont pour finalité de nous permettre de mieux comprendre l’utilisation que vous faites de nos services, de détecter d’éventuels dysfonctionnements et ainsi améliorer nos outils. Les données générées par ces Cookies concernent notamment votre utilisation du site, tel que les pages que vous avez visitées ; votre adresse IP afin de déterminer la ville de connexion. Cette donnée est immédiatement anonymisée après localisation et n’est pas communiquée à Google. Les Cookies permettant ces finalités reposent sur notre intérêt légitime et sont déposés dès votre arrivée sur le Site pour vous délivrer un service de qualité. Vous pouvez néanmoins vous opposer à ces Cookies en cliquant ici. Si vous choisissez d’accéder au Site gratuitement, nous vous informons que les Cookies Google Analytics seront également déposés à des fins publicitaires. Par conséquent, ils reposeront sur votre consentement. Les Cookies publicitaires Les Cookies publicitaires ont pour finalité de nous permettre d’adapter les publicités diffusées sur notre Site ou sur ceux de nos partenaires en fonction de vos centres d’intérêt, mesurer votre interaction avec ces publicités impression, clics, comportement généré par le clic, mesurer l’efficacité de la campagne publicitaire pour rémunérer nos partenaires publicitaires et limiter la fréquence d’affichage. Ces Cookies publicitaires sont déposés par l’intermédiaire de code informatique, dit “tag“, fournis par nos partenaires commerciaux et que nous intégrons dans le code source des pages de notre site. Ils peuvent également être insérés par nos partenaires via les publicités affichées sur le site. En choisissant d’accéder au Site gratuitement, vous consentez à ce que ces Cookies soient déposés lors de votre navigation sur le Site. Si, en revanche, vous choisissez de souscrire à l’offre payante, aucun cookie publicitaire ne sera déposé sur votre terminal. L’émission et l’utilisation de ces cookies publicitaires et autres traceurs par des partenaires sont soumises à leur propre politique de protection de la vie privée. Pour plus d’informations concernant ces traitements et les durées de conservation des Cookies fixées par ces partenaires publicitaires, rendez-vous directement sur notre plateforme de gestion des consentements accessible ici. Les autres traceurs Lors de votre navigation sur nos sites web ou lorsque vous utilisez nos applications mobiles, nous pouvons être amenés à partager avec notre partenaire LiveRamp et les sociétés de son groupe des données personnelles que nous recueillons auprès de vous, telles que votre adresse e-mail sous forme hachée et pseudonyme, votre adresse IP, votre identifiant publicitaire mobile ou des informations sur votre navigateur ou votre système d'exploitation. LiveRamp utilise ces informations pour créer un code d'identification en ligne afin de vous reconnaître sur vos appareils sans permettre de vous identifier directement. Nous pouvons placer ce code dans notre cookie ou dans un cookie LiveRamp et autorisons son partage avec nos partenaires publicitaires ainsi qu'avec d'autres sociétés tierces dans le monde entier afin de leur permettre de personnaliser le contenu et les publicités qui vous sont proposées en fonction de vos intérêts, tout au long de votre expérience en ligne web, emails, apps mobiles, objets connectés, etc. Ces sociétés peuvent à leur tour utiliser ce code pour y associer les informations démographiques ou d'intérêt que vous avez fournies lors de vos interactions avec eux. Vous pouvez vous opposer au traitement de vos données personnelles à tout moment en cliquant sur ce lien. 4. Quels sont vos choix concernant les cookies ? Vous disposez de différents moyens pour faire vos choix en matière d’acceptation ou de refus des Cookies déposés sur votre terminal. 1. Gérer vos choix via notre plateforme de gestion des consentements Nous mettons à votre disposition un outil simple qui vous permet de faire vos choix et le cas échéant de vous opposer au dépôt de Cookies sur notre site. Les choix que vous ferez grâce à cet outil ne seront valables que dans le cadre de votre navigation sur le site. 2. Gérer vos choix via votre configuration de logiciel de navigation Vous pouvez configurer votre logiciel de navigation de manière à ce que des Cookies soient enregistrés dans votre équipement terminal ou qu'ils soient rejetés, soit systématiquement, soit selon leur émetteur. Vous pouvez également choisir de supprimer tous les Cookies anciennement déposés, notamment si vous choisissez de modifier vos choix. A titre de précision, la configuration de chaque navigateur est différente. Pour vous aider dans cette configuration, vous pouvez consulter la page d’aide spécifique au navigateur que vous utilisez. A titre d’exemples Microsoft Internet Explorer ici Microsoft Edge ici Google Chrome ici Safari Mac ici Safari iPhone/Ipad ici Firefox ici Opera ici Nous vous informons que Si vous refusez ou choisissez de retirer votre consentement au dépôt de Cookies publicitaires, vous pourrez avoir accès au Site en souscrivant à l’offre payante Si vous souscrivez à l’offre payante, des publicités seront toujours visibles lorsque vous accéderez au Site. Cependant, celles-ci ne seront pas basées sur des Cookies publicitaires La prise en compte de votre consentement, de votre refus ou du retrait de consentement repose sur un cookie. Par conséquent, si vous supprimez tous les Cookies de votre terminal ou si vous changez de terminal, nous ne serons plus en mesure de connaître l’option choisie 5. Quelles conséquences peut-il y avoir si vous partagez l'utilisation de votre terminal avec d'autres personnes ? Si votre terminal est utilisé par plusieurs personnes et lorsqu'un même terminal dispose de plusieurs logiciels de navigation, nous ne pouvons pas nous assurer de manière certaine que les services et publicités destinés à votre équipement terminal correspondent bien à votre propre utilisation de cet équipement terminal et non à celle d'un autre utilisateur de cet équipement terminal. Le partage avec d'autres personnes de l'utilisation de votre équipement terminal et la configuration des paramètres de votre navigateur à l'égard des cookies et autres traceurs, relèvent de votre libre choix et de votre responsabilité.
6Edouard Glissant, Soleil de la Conscience. Poétique I, Paris, Gallimard, 1997 [1956], p. 15. 4 Au bout des tentacules de la grande ville, il y a des images, des désirs et des attentes ; un imaginaire qui la devance et entraîne vers elle les foules séduites par ses promesses. Or, selon Edouard Glissant, dans son premier recueil Le Soleil de la conscience (1956), cette vision idéale de la
Un tirailleur en enferEn replaçant le lecteur au cœur des périodes difficiles de notre Histoire, les Romans de la Mémoire, fondés sur une information historique rigoureuse, proposés par la direction de la mémoire, du patrimoine et des archives du ministère de ta défense, en partenariat avec tes éditions Nathan, se veulent une contribution à son approche de la d'occasion écrit par Yves Pinguillyparu en 2015 aux éditions Nathan, Nathan Jeunesse, Les romans de la Fetkann ! de la Jeunesse 200412 ans et +, Romans, témoignages & Co, Romans, témoignages & Co133 pages, BrochéCode ISBN / EAN 9782092520888La photo de couverture n’est pas contractuelle.
Répondre 3 on une question bonjour, demain j'ai une interro sur le livre ' un tirailleur en enfer ', je lis le livre mais j'aurais besoin qu'on m'explique un plus ( un résumer de chaque chapitre si possible - réponse sur le e-connaissances.com
Prix Fetkann ! de la Jeunesse Tierno, jeune Peulh de dix-sept ans, poursuit ses études à Dakar à l'"école des Blancs". Mais c'est un tout autre apprentissage qui l'attend enrôlé... Lire la suite 4,99 € E-book - PDF Ebook Téléchargement immédiat 4,99 € Grand format En stock 6,50 € Vous pouvez lire cet ebook sur les supports de lecture suivants Téléchargement immédiat Dès validation de votre commande Offrir maintenant Ou planifier dans votre panier Tierno, jeune Peulh de dix-sept ans, poursuit ses études à Dakar à l'"école des Blancs". Mais c'est un tout autre apprentissage qui l'attend enrôlé malgré lui par un recruteur peu scrupuleux, il se trouve à bord d'un paquebot qui part pour la France. Biographie de Yves Pinguilly Yves Pinguilly est né à Brest en 1944. Adolescent, il est marin et navigue sur plusieurs cargos. Il découvre les sept mers et les cinq continents. Déjà, il se laisse métisser par les couleurs du monde. Il a écrit plus d'une centaine de livres qui sont pour beaucoup des romans, mais on trouve des albums, des contes, de la poésie, du théâtre et quelques documentaires sur la peinture.
100jours en enfer résumé chapitre par chapitre. 100 jours en enfer résumé chapitre par chapitre. By March 4, 2022 combien de temps pour labourer un hectare. No Comments; avocat bordeaux gratuit 0; 0. patrice quarteron instagram supprim é il me dit que je suis un rayon de soleil saidia maroc immobilier
Résumé et sélection de citations établis par Bernard Martial professeur de lettres en CPGE Edition de référence Rivages poche/ Petite Bibliothèque. Présentation et traduction de Nicolas Waquet Entre numéros des pages dans cette édition. En vert citations, en rouge le mot guerre », en bleu le mot paix », en violet les mots clés de l’argumentation. LIVRE PREMIER Sur la nature de la guerre 2e partie, à 114 A l’intérieur de la structure complexe d’une grande armée, chaque membre peut recevoir des objectifs ponctuels déloger l’ennemi d’une colline, d’un pont dont le but n’est pas la destruction des forces ennemies mais la démonstration de la force. Mais, le plus souvent, cette colline ou ce pont seront pris afin de mieux détruire la force armée ennemie. S’il en est déjà ainsi sur le champ de bataille, quelle dimension cela prend-il sur l’ensemble du théâtre de guerre, où ce ne sont pas simplement deux armées qui se dressent l’une contre l’autre, mais deux Etats, deux peuples, deux pays ! » Avec l’augmentation du nombre de relations, de dispositions et d’objectifs, le moyen initial s’éloigne davantage de la fin ultime. Il est donc possible que la destruction de la force armée ennemie ne soit pas la finalité de l’engagement mais un simple moyen. Dans ce cas, il n’importe plus de le 60 réaliser car dans l’épreuve de force qui peut consister en une simple évaluation qu’est l’engagement seul compte le résultat. On comprend dès lors que des campagnes entières puissent être conduites très activement sans que l’engagement effectif y joue un rôle notable. Combien de cas se sont résolus de cette façon même si des renommées doivent en pâtir ? Ce qui nous importe ici est de montrer la possibilité d’un tel déroulement de l’acte militaire. Il n’y a dans la guerre qu’un seul moyen, l’engagement ». Nous avons considéré la destruction de la force armée ennemie comme l’une des fins que l’on peut poursuivre 61 dans la guerre, mais nous n’avons pas examiné l’importance que l’on doit lui donner par rapport aux autres ». L’engagement est la seule action efficace dans la guerre ». La destruction de la force armée ennemie est le fondement théorique de toute activité militaire même si l’engagement n’est pas effectif. Le règlement par les armes est aux opérations de guerre, grandes et petites, ce que le paiement comptant est aux transactions commerciales ». Si le règlement par les armes est le fondement de toutes les combinaisons, il s’ensuit que l’adversaire peut rendre l’une d’elles inopérante par un affrontement victorieux. 62 Ainsi la destruction de la force armée ennemie reste-t-elle le moyen suprême devant lequel tous les autres doivent céder. Pour autant, on ne peut se lancer dans une charge aveugle dont l’effet serait pire pour notre armée que pour l’ennemi. L’efficacité supérieure n’appartient pas à la voie, mais à la fin, et l’on fait ici que comparer l’effet d’une fin atteinte avec une autre. Lorsque nous parlons de la destruction de la puissance armée ennemie, il n’est pas seulement question de force armée physique mais aussi de force morale. Les deux sont indissociables et l’élément moral se répand facilement dans l’armée. Le coût et le danger que comporte la destruction des forces armées ennemies s’opposent à la valeur prépondérante de ce moyen sur tous les autres, et c’est uniquement pour les éviter que l’on s’engage dans d’autres voies. Il est compréhensible que ce moyen soit coûteux car la dépense de nos propres forces armées est 63 d’autant plus grande que notre intention est d’anéantir celles de l’ennemi. Quant au danger de ce moyen, il réside en ce que l’efficacité supérieure que nous recherchons retombe sur nous en cas d’insuccès ; il entraîne donc de plus grands inconvénients. Les autres voies sont moins coûteuses en cas de réussite et moins dangereuses en cas d’échec à la condition cependant que l’ennemi emprunte la même voie. Car si l’ennemi choisissait la voie d’un règlement par les armes de grande envergure, notre choix tactique deviendrait le sien contre notre volonté et il jouirait d’une probabilité de succès supérieure. Mais ce que nous avons dit ici des desseins et des forces orientés dans une autre direction ne se rapporte qu’aux fins positives, que l’on peut encore se fixer dans la guerre 64 en dehors de la destruction des forces ennemies. Cela ne concerne nullement la pure résistance à laquelle on recourt dans l’intention d’épuiser la force ennemie. Dans la résistance pure, l’intention positive fait défaut. Par conséquent, nos forces ne peuvent être dirigées vers d’autres objectifs, elles ne sont destinées qu’à annihiler les desseins de l’adversaire ». La destruction de la force armée ennemie pôle positif et la préservation de la nôtre pôle négatif sont les deux parties d’un même dessein. La volonté de détruire les forces armées ennemies vise une fin positive et conduit à des succès positifs dont l’objectif final est de terrasser l’adversaire. La préservation de nos propres forces armées vise une fin négative, et conduit donc à l’échec total du dessein ennemi, c’est-à-dire à la résistance pure, dont l’objectif final est uniquement de prolonger la durée de l’action pour épuiser l’adversaire. La volonté dirigée vers une fin positive engendre l’acte de destruction ; la volonté dirigée vers une fin négative l’attend. Nous aborderons la question de la durée de l’attente quand nous traiterons de la théorie de l’offensive et de la défensive. Disons simplement pour le moment que l’attente ne doit pas devenir passivité absolue. Il est dangereux de penser 65 que la solution qui évite une effusion de sang est toujours préférable. De nombreux généraux ont vu périr leur armée en privilégiant cette volonté négative et en tergiversant. Les considérations qui nous ont menés jusqu’ici ont bien montré qu’il existe dans la guerre toutes sortes de voies pour parvenir au but, c’est-à-dire à la réalisation de la fin politique, mais que l’engagement en est l’unique moyen ; par conséquent, tout est soumis à une loi suprême celle du règlement par les armes. Lorsque l’adversaire y a effectivement recours, on ne peut jamais s’y 66 dérober ; le belligérant qui veut emprunter une autre voie doit donc être sûr que l’adversaire n’aura pas recours à ce règlement sous peine de perdre son procès devant cette cour suprême. En un mot, de toutes les fins qui peuvent être poursuivies dans la guerre, la destruction de la force armée ennemie apparaît toujours comme celle qui domine tout. Quant à ce que peuvent offrir dans la guerre les combinaisons d’une autre sorte, nous en prendrons connaissance par la suite et peu à peu, naturellement. Contentons-nous ici d’en admettre la possibilité en général, comme une indication du décalage entre la réalité et le concept, et de l’influence des circonstances individuelles. Mais nous ne devons pas omettre de reconnaître dès à présent l’explosion sanglante de la crise, la volonté de détruire la force armée ennemie, comme la fille aînée de la guerre ». Quand les fins politiques sont modestes, les motifs faibles, les tensions des forces minimes, un général circonspect et adroit cherchera tous les moyens d’éviter une grande crise et une résolution sanglante, pour se frayer un passage vers la paix en utilisant les faiblesses de son adversaire dans les domaines diplomatique et militaire. Nul n’a le droit de lui en faire grief, si ses hypothèses sont parfaitement fondées et aptes à mener au succès. Mais il doit toujours avoir conscience qu’il emprunte là une voie hasardeuse, sur laquelle le dieu de la guerre risque de le surprendre ; il doit toujours garder un œil sur l’adversaire, afin de ne pas l’affronter au fleuret moucheté quand l’autre l’attaquera avec un sabre tranchant. Ce qu’est la guerre, comment fin et moyen y agissent, comment dans la réalité elle s’écarte plus ou moins de son rigoureux concept originel en fluctuations diverses, tout en demeurant cependant toujours soumise à ce concept 67 rigoureux comme à une loi suprême- tous ces acquis doivent s’ancrer dans notre esprit et y demeurer quand nous examinerons chacun de nos prochains objets d’étude. Cela est indispensable si nous voulons comprendre correctement leurs véritables rapports, leur signification propre, sans tomber dans la plus criante contradiction avec la réalité et en définitive avec nous-mêmes ». Chapitre 3. Le génie martial Lorsque les dispositions particulières d’esprit et de cœur pour exercer avec virtuosité une activité atteignent un degré supérieur et se manifestent par des actes hors du commun, on désigne l’esprit qui les possède du nom de génie. Nous entendrons ici par génie » une puissance intellectuelle exceptionnellement développée dans l’exercice d’une activité déterminée. Nous n’allons pas traiter le concept trop large de génie mais simplement considérer la convergence des forces de l’âme dans l’activité militaire, que nous pouvons alors envisager comme l’essence du génie martial. Le génie martial consiste précisément en cette convergence. 69 Il n’est pas constitué d’une vertu guerrière unique, comme le courage par exemple, tandis que d’autres qualités de l’esprit ou du cœur seraient absentes ou inadaptées à la guerre ; il est une union harmonieuse des forces, où l’une ou l’autre peut prédominer, mais où aucune ne doit s’opposer aux autres ». Chez les peuples sauvages et belliqueux, l’esprit martial anime la plupart des guerriers mais l’on trouve rarement un vrai grand général ou un génie militaire comme dans les peuples civilisés Romains, Français. Leurs plus grands noms, comme ceux de tous les peuples qui se sont illustrés dans la guerre, sont toujours justement apparus à des époques de haute culture. » Les forces intellectuelles occupent donc une place importante dans le génie martial supérieur. La guerre est le domaine du danger ; le courage est donc, avant toute autre chose, la qualité première du guerrier ». Il y a deux sortes de courage 1. le courage face au danger personnel, subdivisé en deux catégories a indifférence face au danger qu’elle provienne de la constitution de l’individu, du dédain de la vie ou de l’habitude, c’est en tout cas un état permanent. Plus sûr comme une seconde nature, il n’abandonne jamais l’homme. Il relève davantage de la constance et ne grise pas l’entendement. b le courage provenant de motifs positifs, comme l’ambition, le patriotisme, l’enthousiasme de toutes sortes. En ce cas, le courage n’est pas tant un état qu’un mouvement de l’âme, un sentiment. Il mène souvent plus loin. Il relève plutôt de la témérité, accroît la puissance de l’entendement mais le grise parfois. L’union des deux produit la forme la plus parfaite du courage. 2. le courage de faire face à la responsabilité devant le tribunal d’une instance extérieure ou de l’instance intérieure qu’est la conscience. nous n’en parlerons pas ici 71. La guerre est le domaine des efforts et des souffrances physiques. Pour ne pas y succomber, il faut une certaine force du corps et de l’âme qui, innée ou acquise, permet d’y être indifférent. Muni de ces qualités, guidé par le simple bon sens, l’homme est déjà un solide instrument de guerre ». Qualités répandues chez les peuples sauvages ou à demi civilisés. Si nous allons plus loin dans ce que la guerre exige de ceux qui s’y consacrent, nous rencontrons, dominante, la puissance intellectuelle. La guerre est le domaine de l’incertitude ». C’est dans ce domaine où flottent les trois quarts des éléments sur lesquels se fonde l’action qu’une intelligence fine et pénétrante est requise, pour discerner la vérité à la seule mesure de son jugement. La plupart des situations feront apparaître ce défaut d’intelligence même si, exceptionnellement la vérité peut être trouvée par hasard par une intelligence ordinaire ou si un courage extraordinaire peut compenser une erreur de jugement. La guerre est le domaine du hasard », plus que dans toute autre activité humaine. Le hasard accroît l’incertitude dans toutes les circonstances et trouble le cours des événements. Rien n’étant jamais sûr du fait du hasard, le combattant ne peut jamais être sûr de ces plans d’action 72 mais, pour en concevoir d’autres, il faudrait disposer de données qui font souvent défaut, ce qui accroît l’incertitude Si notre esprit veut sortir victorieux de ce combat constant avec l’imprévu, deux qualités lui sont indispensables 1. une intelligence qui, dans cette obscurité plus intense, garde quelque vestige de cette lumière intérieure qui le guide vers la vérité le coup d’œil en français ; 2. le courage de suivre cette faible lueur la résolution. L’engagement est, dans la guerre, l’élément qui a d’abord et le plus souvent attiré l’attention ». La notion de coup d’œil désignant toute décision rapide et précise est née de l’appréciation visuelle des deux facteurs du temps et de l’espace charges rapides de cavalerie 73 puis est devenue synonyme de rapidité d’accession à la vérité pas forcément par le simple regard. La résolution est un acte de courage dans chaque situation particulière ; si elle devient un trait de caractère, elle est une habitude de l’âme. Il ne s’agit pas ici du courage face au danger physique mais face à la responsabilité, donc en quelque sorte, au danger moral. On l’a souvent nommé courage d’esprit en français, car il provient de l’esprit bien qu’il ne soit pas pour autant un acte purement intellectuel mais plutôt un produit du tempérament. La pure intelligence n’est pas courage, car nous voyons souvent les gens les plus intelligents demeurer sans aucune résolution. L’esprit doit donc tout d’abord éveiller le sentiment du courage afin que ce dernier le maintienne et le soutienne car, dans la fièvre de l’instant, les hommes obéissent davantage à leurs sentiments qu’à leur intellect ». 74 La résolution, que le langage courant nomme goût du risque, penchant pour l’audace, témérité, hardiesse, lève les souffrances du doute et les dangers de l’hésitation lorsque les motifs ne sont pas assez puissants pour pousser à l’action. Dans le cas contraire motifs dominants, il n’y a pas de raison de parler de résolution car il n’y a pas de doutes. On ne peut parler ici que de force ou de faiblesse. Cette résolution qui triomphe de l’état de doute ne peut être suscitée que par une orientation particulière de l’entendement, alliant esprit pénétrant et courage nécessaire. Elle n’existe que par un acte de l’esprit, qui porte à la conscience la nécessité de l’audace et par là détermine la volonté. Cette orientation très particulière de l’entendement 75 qui, avec la peur de l’indécision et de l’hésitation, maîtrise toute autre peur en l’homme, constitue la résolution dans les âmes puissantes. Des hommes d’intelligence médiocre peuvent certes agir sans hésitation mais dès lors qu’ils agissent sans réflexion, ils ne sont pas animés par le doute, beaucoup d’officiers de hussards peuvent également être résolus sans être de grands penseurs mais il est bien ici question d’une orientation particulière de l’entendement. La résolution doit donc son existence à une orientation particulière de l’esprit qui appartient à une intelligence plus puissante que brillante. Pour justifier cette généalogie de la résolution, nous pouvons mentionner, à titre d’exemple, un grand nombre d’hommes qui ont fait preuve de la plus grande résolution dans des rangs inférieurs et l’ont perdue en accédant à un poste supérieur. Paralysés par l’irrésolution, ils ne savent plus prendre les décisions alors qu’ils avaient l’habitude d’agir sous la force de l’impulsion. 76 Le coup d’œil et la résolution nous conduisent directement à parler de la présence d’esprit qui leur est apparentée. Cette qualité joue un rôle majeur dans le royaume de l’imprévu qu’est la guerre car elle n’est rien d’autre qu’une capacité supérieure à vaincre l’imprévisible ». L’expression présence d’esprit, qui peut s’exprimer par la répartie à une apostrophe ou la parade face à un danger, définit précisément et de façon très appropriée la justesse et la promptitude avec lesquelles l’intelligence offre son aide. Une repartie pertinente est davantage l’œuvre d’un esprit spirituel ; un moyen approprié à un péril soudain suppose avant tout un tempérament équilibré. Mais aucun des deux ne doit faire complètement défaut. Si l’on embrasse du regard les quatre composantes qui constituent l’atmosphère dans laquelle évolue la guerre, à savoir le danger, l’effort physique, l’incertitude et le hasard, on conçoit alors aisément qu’il faut une grande force d’âme et d’esprit pour avancer avec sûreté et succès dans cet élément compliqué ». Les historiens et les chroniqueurs militaires désignent cette force sous les noms d’énergie, de fermeté, de persévérance, et de force d’âme et de caractère. On pourrait considérer toutes ces manifestations 77 de la nature héroïque comme une seule et même force de volonté mais nous avons intérêt à distinguer de manière relativement précise le jeu des forces de l’âme. Le poids, la charge, la résistance, ce qui exige cette force de l’âme de la part de l’officier, n’est que pour une part infime le résultat immédiat de l’activité ennemie, de la résistance ennemie, des opérations ennemies. L’action directe de l’activité ennemie sur l’officier ne touche d’abord que sa propre personne, sans affecter son activité de chef. En second lieu, la résistance ennemie agit immédiatement sur le chef par la perte des moyens qu’engendre une résistance prolongée, et par la responsabilité qui y est attachée. C’est à ce moment-là que sa force de volonté sera mise à l’épreuve et au défi pour la première fois par le biais de ses réflexions tourmentées. Mais ceci est un problème qu’il ne doit régler qu’avec lui-même. Tous les autres effets de la résistance ennemie sont dirigés sur les combattants qu’il commande et réagissent sur lui par leur intermédiaire. Tant qu’une troupe pleine de courage combat facilement et avec entrain, il est rare que l’officier ait à déployer une grande force de volonté pour poursuivre son objectif. 78 Mais dès que la situation devient difficile, le chef doit faire preuve d’une grande volonté pour surmonter une résistance qui n’est pas forcément due à l’insubordination des soldats mais peut être liée à l’impression générale d’épuisement des forces physiques et morales. S’il ne parvient pas à rallumer chez eux la flamme de la résolution et de l’espoir, il plonge avec eux dans l’animalité qui fuit le danger et ignore la honte. La force de la volonté du chef doit évidemment être proportionnelle à son rang et à ses charges. 79 L’énergie dans l’action exprime la vigueur du motif qui a suscité cette action, que ce motif procède d’une conviction intellectuelle ou d’un mouvement affectif qui ne saurait manquer lorsqu’il s’agit de déployer une grande force. La soif de gloire et d’honneur est le plus puissant et le plus constant des sentiments élevés que le cœur humain éprouve dans la fièvre du combat même si la langue allemande le déprécie en lui associant deux termes péjoratifs Ehrgeiz » et Ruhmsucht », arrivisme et gloriole. Il est vrai que c’est précisément dans la guerre que l’abus de ces fières aspirations a généré les plus révoltantes injustices à l’encontre de l’humanité. Mais en vertu de leur origine, ces sentiments doivent être comptés parmi les plus nobles de la nature humaine ; et ce sont eux en vérité qui, dans la guerre, insufflent la vie et donnent une âme à ce corps monstrueux ». Tous les autres sentiments largement répandus et apparemment supérieurs comme le patriotisme, le fanatisme idéologique, la vengeance, les enthousiasmes de toutes sortes, ne remplacent pas l’ambition et le désir de gloire et n’incitent pas le chef à se surpasser. C’est son ambition qui fait d’une action militaire précise la propriété du commandant 80. Ya-t-il d’ailleurs jamais eu un grand général dénué d’ambition ? La fermeté indique la résistance de la volonté face à la puissance d’une frappe unique, la persévérance face à la durée. Là où la fermeté peut reposer sur la vigueur d’un sentiment, la persévérance exige plutôt le soutien de l’entendement car avec la durée, une action se conforme de plus en plus à un système. Tournons-nous vers la force d’âme ou de caractère. La première question consiste à savoir ce que nous devons entendre par là. Cette force de caractère n’est pas la véhémence ou l’emportement mais la maîtrise de soi, faculté d’obéir à la raison même aux instants des plus violents bouleversements 81 qui a son siège dans le tempérament même. Chez les âmes fortes, le sentiment de la dignité humaine, cet orgueil le plus noble, ce besoin le plus profond de l’âme d’agir en toutes circonstances comme un être doué de discernement et de raison contrebalance la passion déchaînée sans l’anéantir. Nous pourrions donc dire qu’une âme forte est celle qui, même dans les élans les plus impétueux, ne perd pas son équilibre. Jetons un regard sur la diversité des tempéraments humains ou indolents hommes à la vivacité faible Difficile de parler de force d’âme car toute manifestation de force leur fait défaut. Il faut reconnaître qu’à la guerre, en raison précisément de leur équilibre constant, ces hommes sont d’une certaine efficacité ». Cette efficacité n’est que partielle car il leur manque l’impulsion mais ils ruinent rarement une opération. mais calmes des gens très vifs, mais dont les sentiments n’excèdent jamais une certaine intensité Facilement incités à l’action par de petites choses et accablés par les grandes. Déploieront une vive activité pour venir en aide à un seul mais le malheur d’un peuple entier les consternera sans les pousser à agir. Dans la guerre, ces hommes ne manqueront ni d’activité ni d’équilibre, mais ils n’accompliront jamais rien de grand ; à moins de posséder une intelligence très puissante qui leur en donne le motif ». Il est rare qu’une intelligence vigoureuse et indépendante s’allie à de tels tempéraments. personnes très excitables dont les sentiments s’enflamment vite et violemment, comme la poudre, mais s’éteignent rapidement. Les caractères bouillonnants, enflammés, se prêtent peu à la vie pratique, et donc aussi peu à la guerre ». Leurs impulsions puissantes sont puissantes mais brèves. Si leur vivacité est canalisée vers le courage et l’ambition, ils seront souvent des subalternes d’une grande utilité dans la guerre ; pour la simple raison qu’un 83 chef peu gradé ne commande que des actes militaires de courte durée ». Les actions héroïques durent peu. Du fait de la rapidité impétueuse de leurs sentiments, ces hommes ont deux fois plus de mal à maintenir leur équilibre ; c’est pourquoi il leur arrive fréquemment de perdre la tête, ce qui est la pire des choses lorsqu’on est en guerre ». Mais ces tempéraments excitables sont capables de conserver leur équilibre et d’avoir leur dignité mais celle-ci s’exprime souvent après coup avec le recul. hommes aux passions énergiques, profondes et secrètes. des êtres que les motifs minimes n’ébranlent pas, qui ne s’émeuvent pas rapidement mais graduellement, et dont les sentiments deviennent très puissants et bien plus durables. Les hommes peu émotifs qui éprouvent des émotions profondes sont les plus aptes à déplacer les masses immenses que représentent les difficultés inhérentes à l’action militaire 84. S’ils ne se laissent pas emporter par leurs sentiments au point d’en avoir honte cf supra ils peuvent perdre leur équilibre et être soumis à une passion aveugle si le noble orgueil de la maîtrise de soi vient à leur manquer. Une âme forte n’est pas une âme simplement susceptible de puissants élans, mais une âme capable de garder son équilibre dans les élans les plus puissants. Si bien que, malgré les tempêtes qui se déchaînent dans sa poitrine, son discernement et ses convictions conservent toute leur finesse pour jouer leur rôle. Ce qu’on nomme la force de caractère » ou, tout simplement, le caractère », désigne la fermeté avec laquelle un homme garde ses convictions d’où qu’elles viennent jugement personnel ou extérieur, principes, opinions, inspirations ou tout autre produit de l’esprit. Cette qualité ne s’applique qu’à des hommes dont les convictions sont très constantes, soit parce qu’elles sont profondément enracinées et claires, et se prêtent donc peu au changement, soit parce que le manque d’activité de l’entendement ne donne aucun motif de changement, comme chez les hommes indolents, soit enfin parce qu’un acte formel de la volonté, issu d’un principe souverain de la raison, rejette jusqu’à un certain point tout changement d’opinion. Or, à la guerre- du fait des impressions fortes et innombrables que reçoit la sensibilité, du doute qui ébranle tout savoir et tout jugement- un homme a beaucoup plus de raisons que dans toute autre activité humaine de s’écarter du chemin qu’il s’est choisi et d’être déconcerté par lui-même ou par les autres ». La vue des souffrances donnant facilement plus de poids aux sentiments qu’aux convictions intellectuelles, un changement de jugement est plus excusable et plus compréhensible. C’est pourquoi les divergences de vues ne sont nulle part aussi affirmées qu’à la guerre, où le flux torrentiel des impressions contrarie sans cesse nos convictions. Ces impressions sont si fortes et si vives, dans leur assaut combiné contre l’esprit et la sensibilité, que même le plus flegmatique des hommes aura grand mal à s’en protéger ». 86 Seuls les idées et les principes généraux qui dirigent l’action depuis un point de vue supérieur et antérieur permettent de résister au flux des opinions et des impressions suscité par le présent. Grâce à cette prérogative que nous accordons dans les cas douteux à nos convictions antérieures, grâce à la fermeté avec laquelle nous nous y tenons, notre action acquiert cette stabilité et cette continuité que l’on nomme caractère. On comprend facilement à quel point l’équilibre du tempérament favorise la force de caractère ; aussi les hommes d’une grande force d’âme ont-ils la plupart du temps beaucoup de caractère. La force de caractère nous conduit à en examiner une forme abâtardie, à savoir l’obstination. Il est souvent très difficile de dire concrètement où commence l’une et où finit l’autre ; en revanche, la différence abstraite entre les deux ne semble pas difficile à établir. 87 L’obstination refus de se soumettre à une meilleure compréhension des choses n’est pas un défaut intellectuel on peut même attribuer ce refus à l’intelligence, c’est un défaut du tempérament. Cette inflexibilité de la volonté, ne relève que d’une forme particulière d’amour-propre, qui place au-dessus de tout la satisfaction de régner sur soi et sur les autres par la seule activité de son propre esprit. Mieux que la vanité qui se satisfait de l’apparence, l’obstination tire satisfaction de la réalité. La force de caractère devient obstination dès que la résistance au jugement d’autrui ne résulte ni d’une conviction mieux fondée, ni de la foi en un principe supérieur, mais d’un sentiment d’opposition. Cette obstination est différente de la simple intensification de la force de caractère. Beaucoup d’hommes très obstinés manquent de force de caractère par défaut de caractère. Après avoir appris à reconnaître le grand chef de guerre à la virtuosité avec laquelle il emploie ces qualités, où le tempérament et l’intelligence agissent conjointement, nous en arrivons maintenant à une particularité de l’activité militaire. Bien qu’elle ne soit pas la plus importante et qu’elle ne fasse appel qu’à la capacité intellectuelle, sans mobiliser la force de caractère, il faut peut-être la considérer comme la plus forte. Il s’agit de la 88 relation que la guerre entretient avec le terrain et le pays ». Cette relation est 1. permanente une armée organisée ne peut mener une action militaire que dans un espace déterminé. 2. d’une importance décisive elle modifie les effets de toutes les forces, et les change parfois totalement. 3. Elle peut tout aussi bien porter sur les traits les plus minimes d’une localité, qu’embrasser les plus vastes étendues. De la sorte, ce rapport entre la guerre, le terrain et le pays confère à l’activité militaire un caractère tout à fait particulier ». Les autres activités humaines qui sont fondées sur une relation avec le milieu sont toutes circonscrites à des espaces très limités, faciles à explorer rapidement avec une exactitude suffisante. Le chef de guerre doit en revanche soumettre son activité à un espace qui y collabore, un espace que son regard ne peut embrasser, que le zèle le plus empressé ne peut pas toujours explorer, et dont il acquiert rarement une véritable connaissance du fait des changements continuels ». Cette difficulté est généralement partagée avec l’adversaire sauf si l’un connait mieux le terrain que l’autre. Celui qui arrivera à la dominer en tirera un avantage considérable. Pour vaincre cette difficulté très particulière, il faut une disposition d’esprit toute particulière nommée 89 sens de l’orientation faculté de se faire rapidement de tout terrain une représentation géométrique exacte, et par conséquent de s’y retrouver facilement à chaque fois. Même si l’œil et l’entendement interviennent et si la mémoire est d’un grand secours, le sens de l’orientation fait essentiellement intervenir cette faculté mentale que l’on nomme imagination. 90 L’entraînement et le discernement interviennent énormément exemple de Puységur, quartier-maître général de Luxembourg. L’usage de ce talent s’accroît naturellement avec le grade. Une simple capacité de conception et de représentation suffira au hussard ou au chasseur pour conduire une patrouille alors que le général devra être capable d’avoir une idée général de la géographie d’un pays 91 pour donner à son action plus de fermeté. Cette faculté a été attribuée à l’imagination ; c’est en effet le seul service que l’activité militaire demande à cette déesse turbulente, qui lui est d’ailleurs plutôt nuisible qu’utile. Nous pensons avoir pris en considération toutes les manifestations des forces intellectuelles et morales que l’activité militaire exige de la nature humaine. L’entendement apparaît partout comme une puissance dont la collaboration est essentielle. On comprendra alors pourquoi l’acte guerrier, qui se traduit par des phénomènes si simples et si peu complexes, ne saurait être accompli de façon remarquable par des individus dont les capacités intellectuelles ne seraient pas elles-mêmes remarquables. Une fois cette idée acquise, on ne peut plus attribuer à un effort intellectuel considérable une opération simple mille fois répétée, comme le contournement d’une position ennemie, ou cent autres du même type. Si l’on oppose souvent le valeureux soldat aux dirigeants cultivés, les exemples prouve ntque le courage ne suffit pas à l’un et la capacité mentale à l’autre 92. Mais nous parlons ici d’actes exceptionnels qui procurent le renom dans le domaine d’activité où ils sont réalisés. Dans celui de la guerre, à chaque échelon du commandement correspond donc un niveau particulier d’intelligence nécessaire, de gloire et d’honneur. Un abîme profond sépare le chef suprême- le général placé à la tête d’une guerre entière ou d’un théâtre de guerre- du commandant situé immédiatement sous ses ordres ; pour la simple raison que ce dernier est bien plus près de ce qu’il doit diriger et superviser, ce qui restreint donc beaucoup le cercle de sa propre activité intellectuelle ». C’est pourquoi l’opinion commune ne voit d’esprit éminent qu’à ce poste suprême, et croit qu’une intelligence moyenne suffit à tous les rangs inférieurs. Nous voulons seulement montrer les choses telles qu’elles sont, et mettre en garde contre l’erreur de croire qu’à la guerre un bretteur écervelé peut accomplir des exploits ». Si nous exigeons des capacités intellectuelles proportionnelles au grade, on ne doit pas mésestimer la nature remarquable de l’intelligence pratique des hommes qui occupent des places de second rang dans une armée 93. Certains hommes parvenus à des postes supérieurs ne méritent plus la gloire qu’ils ont acquise dans un poste inférieur. Du grade le plus bas jusqu’au plus élevé, les exploits militaires exceptionnels vont donc de pair avec un génie particulier. Cependant, l’Histoire et le jugement de la postérité ont coutume de réserver l’appellation de génie aux esprits qui ont brillé à la tête des armées, aux généraux en chef car cette fonction exige des capacités intellectuelles et morales très supérieures. Pour mener brillamment à son terme une guerre entière, ou ses opérations les plus vastes que l’on nomme campagnes, il faut une grande intelligence des plus hautes données politiques de l’Etat. La conduite de la guerre et la politique convergent ici, et le général devient en même temps homme d’Etat ». On ne qualifie pas Charles XII et Henri IV de grands génies 94. Pour ce qu’un général doit mesurer et comprendre d’un seul coup d’œil, cf chapitre 1. Nous avons dit que le général devient homme d’Etat ; mais il ne doit pas cesser d’être homme de guerre. D’un côté, son regard embrasse toutes les relations politiques ; de l’autre, il sait parfaitement ce qu’il peut accomplir avec les moyens qu’il possède ». Le général doit pressentir instinctivement la vérité dans la multiplicité et l’imprécision de toutes les données au risque de ne pouvoir juger. En ce sens, Bonaparte a dit fort justement que bien des décisions qui incombent au général pourraient constituer des problèmes mathématiques dignes d’un Newton et d’un Euler. On exige ici des facultés supérieures de l’esprit, l’unité et le jugement clairvoyant. Mais cette activité supérieure de l’esprit, ce regard du génie, ne deviendrait pas phénomène 95 historique sans le soutien des qualités de tempérament et de caractère que nous avons analysées. La vérité en elle-même est pour l’homme une motivation extrêmement faible. C’est pourquoi il y a toujours une grande différence entre savoir et vouloir, entre connaître et pouvoir. Le motif le plus fort qui pousse l’homme à agir passe toujours par les sentiments ; et le renfort le plus puissant, si l’on peut dire, par cette fusion de l’esprit et du cœur que nous avons identifiée dans la résolution, la fermeté, la persévérance et la force de caractère. Si d’ailleurs cette activité supérieure de l’entendement et du tempérament chez le général était admise a priori, sans se manifester dans le résultat final de son acte, elle s’inscrirait rarement dans l’Histoire ». Le peu qu’on connaît généralement des événements militaires ne fait pas apparaître les difficultés réelles qu’il a fallu surmonter. De temps à autre seulement, dans les mémoires d’un général ou de l’un de ses confidents, ou à l’occasion d’une recherche historique particulièrement poussée sur un événement précis, quelques-uns des nombreux fils qui tissent la trame de la guerre apparaissent à la lumière du jour ». La plupart des réflexions et des dilemmes qui précédent une opération importante sont intentionnellement dissimulés. 96 Si nous nous demandons enfin quelle sorte d’intelligence correspond le plus au génie martial, l’expérience et l’investigation nous diront que c’est davantage celle qui scrute que celle qui crée, celle qui embrasse plutôt que celle qui dissèque, que c’est davantage aux têtes froides qu’aux têtes chaudes que l’on confiera le salut de nos frères et de nos enfants, l’honneur et la sécurité de notre patrie. 97 Chapitre 4. Du danger dans la guerre L’idée que l’on se fait d’habitude du danger avant de l’avoir connu est plutôt attirante que repoussante. L’auteur se fait ici narrateur en accompagnant le novice sur le champ de bataille où le danger grandit 98. Un novice ne traversera pas ces différentes strates du danger sans percevoir que la pensée fonctionne ici autrement que dans son activité spéculative. Il faudrait être un homme vraiment hors du commun pour ne pas perdre, dans ces premières impressions, la faculté de se décider instantanément. Même s’il s’habitue en partie, l’homme ordinaire n’atteint jamais le détachement parfait et l’élasticité naturelle de l’âme. Une bravoure enthousiaste, stoïque, innée, une ambition impérieuse ou une longue familiarité avec le danger, il faut beaucoup de tout cela pour que l’action, dans ce milieu où tout est plus difficile, ne demeure pas en deçà de ce qui semble ordinaire quand on l’étudie en chambre. Le danger de la guerre relève du phénomène de friction ». Il est essentiel d’en avoir une idée juste. 100 Chapitre 5. De l’effort physique dans la guerre Les jugements subjectifs portés sur les événements militaires ont le mérite d’être subjectifs, c’est-à-dire de renfermer exactement le rapport entre celui qui porte le jugement et ce qui en fait l’objet. Et les témoins généralement les déprécient, surtout s’ils furent au cœur de l’événement. C’est là une mesure de l’influence exercée par l’effort physique et un indice de son importance dans le processus du jugement. Parmi les nombreux éléments non mesurables de la guerre, le principal est l’effort physique ». A condition de ne pas être gaspillé, il est un coefficient de toutes les forces, et personne ne peut dire exactement jusqu’où il peut être poussé. C’est une chose qu’une armée entourée de dangers, qui est proche de la fin 101 et ne peut trouver son salut que dans l’extrême tension de ses forces physiques mais c’en est une autre qu’une armée victorieuse, entraînée par un sentiment de fierté et conduite par le bon plaisir de son général. Le même effort, qui dans le premier cas peut tout au plus susciter notre compassion, doit nous remplir d’admiration pour le second, car il y est bien plus difficile à obtenir. L’œil inexpérimenté voit donc apparaître à la lumière l’un des facteurs qui enchaînent dans l’obscurité les mouvements de l’esprit et dévorent en secret les forces de l’âme. Bien qu’il ne s’agisse ici précisément que de l’effort que le général impose à son armée et le chef à ses subordonnés, donc du courage pour l’exiger et de l’art de la maintenir, il ne faut cependant pas négliger l’effort physique du chef et du général lui-même. Après avoir poussé consciencieusement l’analyse de la guerre jusqu’ici, nous devons prendre aussi en considération le poids de ces scories ». L’effort physique comme le danger appartient aux causes fondamentales de friction et sa mesure est incertaine. Pour éviter les abus issus de ces considérations, de cette estimation des conditions qui aggravent la guerre, la nature a confié à notre sensibilité la conduite de notre jugement ». Un individu insulté n’a pas intérêt à faire état de son imperfection de même que le général battu 102 ne pourra invoquer les dangers qui auraient rehaussé sa victoire. Notre sentiment nous interdit donc l’équité apparente vers laquelle nous pousserait notre jugement, si bien que le sentiment se révèle être un jugement supérieur. 103 Chapitre 6. Les renseignements dans la guerre Nous désignons sous le terme de renseignements l’ensemble de la connaissance que l’on a de l’ennemi et de son pays, donc le fondement de tous nos projets et de toutes nos opérations. Que l’on considère un instant la nature de ce fondement, son incertitude et son instabilité, et l’on sentira vite à quel point l’édifice de la guerre est fragile, dangereux, et avec quelle facilité il peut s’écrouler et nous ensevelir sous ses décombres. Tous les manuels répètent bien que l’on ne doit se fier qu’aux renseignements sûrs, que l’on ne doit jamais se départir de sa méfiance ». Mais ce principe théorique qui donne bonne conscience à leurs auteurs se heurte à la réalité. Une grande part des renseignements que l’on reçoit en temps de guerre est contradictoire, une part plus grande encore est fausse et la majorité est de loin passablement douteuse. Ce que l’on peut alors exiger d’un officier, c’est un certain discernement, que seuls procurent la compétence, la psychologie et le jugement. La loi des probabilités doit le guider. Cette difficulté n’est déjà pas négligeable au moment des premiers plans élaborés en chambre, en dehors de la sphère de la guerre proprement 104 dite, mais elle est infiniment plus grande dans la mêlée de la guerre elle-même où un renseignement bouscule l’autre ; c’est alors une chance si un certain équilibre naît de leur contradiction et s’ils suscitent d’eux-mêmes la critique ». La situation est pire pour celui qui n’a pas d’expérience mais que l’accumulation de renseignements faux conduit à une mauvaise décision. Le chef doit avoir une confiance inébranlable en sa conviction intérieure et résister au pessimisme des visions négatives. Le rôle est difficile et celui que l’expérience militaire n’a pas aguerri et affermi dans son jugement doit prendre pour règle de se forcer à pencher du côté de ses espoirs plutôt que du côté de ses craintes, en dépit de son intime conviction. C’est seulement de cette manière qu’il rétablira un véritable équilibre. Voir exactement cette difficulté, qui constitue l’une des plus importantes frictions de la guerre, donne une vision des choses complètement différente de celle que l’on avait imaginée. Les impressions des sens sont plus fortes que les calculs de l’intelligence réflexive". Au point 105 qu’une opération un tant soit peu importante n’a jamais été conduite sans que le commandant n’ait dû triompher de nouveaux doutes au début de son exécution et que les hommes sont presque toujours frappés de perplexité devant les faits par rapport à son avis initial. Sa conviction antérieure se vérifiera dans le développement de l’action, quand disparaîtront les décors intercalés par le destin à l’avant-scène de la guerre avec leur peinture outrée du danger, et quand l’horizon se sera élargi ». Tel est l’un des plus profonds abîmes qui séparent le projet de son exécution. Chapitre 7. La friction dans la guerre Tant que l’on n’a pas vécu soi-même la guerre, on ne saisit pas en quoi consistent les difficultés dont il est toujours question, ni vraiment ce que viennent y faire le génie et la puissance intellectuelle extraordinaire que l’on exige du général ». Tout semble a priori si simple. Mais lorsqu’on a vu la guerre, tout devient clair. Et pourtant, il est extrêmement difficile de décrire ce qui suscite ce changement, de nommer ce facteur invisible qui agit partout. Tout est très simple dans la guerre, mais les choses les plus simples sont difficiles. Ces difficultés s’accumulent et produisent une friction dont celui qui n’a pas vu la guerre ne peut se faire une idée juste ». exemple des mésaventures inattendues d’un voyageur 107. Ainsi dans la guerre tout est revu à la baisse sous l’influence d’innombrables petits détails, qu’on ne peut jamais prendre dûment en considération sur le papier, si bien que l’on reste très en deçà de l’objectif. Une volonté de fer, puissante, surmonte cette friction ; elle broie les obstacles, mais elle pulvérise la machine en même temps. […] Comme un obélisque, vers lequel convergent les avenues d’une ville, la ferme volonté d’un esprit fier se dresse dans son impérieuse supériorité au centre de l’art de la guerre. La friction est le seul concept qui corresponde à peu près à ce qui distingue la guerre réelle de la guerre sur le papier ». La machine militaire est en principe très simple, tout fonctionnant au service de l’unité pour limiter la friction. Mais il n’en est pas ainsi dans la réalité, et la guerre révèle immédiatement tout ce que cette représentation a d’excessif et de faux. Le bataillon reste toujours composé d’un certain nombre d’hommes dont le plus insignifiant peut, au gré du hasard, arrêter ou même dérégler la machine. Les dangers que la guerre comporte, les efforts physiques qu’elle exige aggravent tellement le mal qu’il faut les considérer comme ses causes principales ». 108 Cette friction épouvantable, qu’il est impossible de concentrer sur quelques points, est donc partout en contact avec le hasard. Elle suscite alors des phénomènes imprévisibles, précisément parce qu’ils appartiennent en grande partie au hasard. Le temps, par exemple, en est un. Le brouillard ou la pluie peuvent tout changer au déroulement d’une bataille. Pour donner cependant une idée précise des petites difficultés que la guerre oblige à vaincre, il faudrait les illustrer par tant d’exemples, que nous craindrions de lasser le lecteur. L’action militaire est un mouvement dans un milieu résistant. Pas plus qu’il n’est possible d’exécuter dans l’eau, avec facilité et précision, un mouvement aussi simple et aussi naturel que la marche, il est impossible dans la guerre de se maintenir ne serait-ce qu’à un niveau moyen avec des forces ordinaires ». D’où l’inutilité des théoriciens dans ce domaine 109. En outre, toute guerre est riche en phénomènes particuliers ». Chacune est un lieu inexploré défiant les pronostics. La connaissance de cette friction est une composante majeure de l’expérience de la guerre tant vantée que l’on exige d’un bon général ». Le meilleur général n’est pas celui qui est impressionné par cette friction mais qui sait la surmonter en ayant cette pratique du jugement qu’on appelle le tact appréciation intuitive de ce qu’il faut faire. De même, seul l’officier expérimenté prendra toujours, dans les grands événements comme dans les petits, dans chaque pulsation de la guerre, en quelque sorte, les résolutions et 110 les décisions appropriées ». Il sera donc rarement pris en défaut, alors que de fréquentes erreurs d’appréciation se révèlent extrêmement dangereuses. La friction est donc ce qui rend difficile ce qui paraît facile. Il apparaîtra alors clairement qu’outre l’expérience et une grande force de volonté, maintes autres qualités de l’esprit sont encore nécessaires pour faire un parfait chef de guerre ». Chapitre 8. Conclusions du premier livre Avec le danger, les efforts physiques, les renseignements et la friction, nous avons identifié les éléments qui composent l’atmosphère de la guerre et qui en font un milieu résistant à toute activité. La résistance qu’ils produisent permet de les réunir dans le concept commun de friction généralisée ». Seul l’aguerrissement de l’armée peut lubrifier ce frottement ». L’habitude fortifie le corps soumis aux grands efforts, elle trempe l’âme confrontée aux grands dangers, elle soutient le jugement assailli par la première impression. Elle donne à tous, du hussard et du tirailleur jusqu’au général de division, une précieuse circonspection qui facilite l’action du général en chef ». Le soldat aguerri est comme une œil qui s’est habitué à voir dans le noir. L’aguerrissement est une chose qu’aucun général ne peut donner à son armée. Les manœuvres en temps de paix n’en offrent qu’un faible succédané ; faible comparé 112 à la véritable expérience de la guerre, mais supérieur à ces exercices qui n’inculquent à une armée qu’une habileté mécanique. Organiser les exercices en temps de paix de telle sorte qu’on y trouve une partie de ces objets de friction, que le jugement, la circonspection , et même la résolution des différents commandants soient mis à l’épreuve, voilà qui est d’une importance bien plus grande que ne le croient ceux qui n’ont jamais fait l’expérience de la guerre. Il est infiniment important que le soldat, quel que soit son rang, ne découvre pas lors du combat ces phénomènes propres à la guerre, qui surprennent et désorientent la première fois ». Même si ces exercices sont peu nombreux, ils sont importants pour s’habituer. A la guerre, la nouvelle recrue a une forte tendance à prendre les efforts inhabituels pour les conséquences des erreurs, des méprises et de la confusion du commandement suprême, ce qui l’accable doublement. Il n’en sera rien si elle y est déjà préparée par des exercices effectués en temps de paix ». Un autre moyen d’aguerrir les troupes en temps de paix consiste à enrôler des officiers expérimentés appartenant à des armées étrangères. La paix règne rarement dans toute l’Europe, et la guerre ne s’éteint jamais dans le reste du monde. Un Etat longtemps en paix devrait donc constamment chercher à faire venir de ces théâtres d’opérations des officiers qui s’y sont distingués, ou à y détacher quelques-uns des siens pour qu’ils s’initient à la guerre ». Même si ces officiers sont peu nombreux et s’ils ne peuvent être placés à des postes de commandement 113 leur rôle d’experts est important.
Desquestions de pain et de beurre, de soie et de bijoux, de monnaie d’or et de billon et, incidemment, la fermeture des voies de terre commerciales vers l’Hindoustan, voilà ce qui a provoqué les voyages de découverte. À la chute de Constantinople, en 1453, les Turcs ont bloqué le chemin des caravanes de l’Indus, et les trafiquants de l’Europe ont dû en chercher un autre.
regarder 0140 The Sandman Will Keep You Awake - The Loop Résumé Un simple accident[] Suite à de nombreuses moqueries concernant le poids de sa mère de la part de Samantha Jennings, James Choke la saisit par le col et la plaque contre le mur de la salle de classe. N'ayant pas vu le clou rouillé qui dépassait de ce dernier, Samantha s'ouvre la joue. La professeur de physique-chimie, Cassandra Voolt, essaye d'empêcher James de s'enfuir, en vain. Alors, James quitte le collège et se réfugie dans un tunnel en béton, dans un parc. Après une heure passée dans celui-ci, il décide de rentrer chez lui et d'affronter sa mère qui devait avoir été mise au courant de l'incident qui s'était passé au collège. En entrant dans le vestibule, James jette un coup d’œil au téléphone et constate que le directeur de l'école a appelé douze fois sans parvenir à joindre sa mère, Gwen Choke. Alors, il va dans le salon et voit cette dernière affalée sur le sofa avec son beau-père, Ron Onions. De toute évidence, ils sont tous les deux ivres et James rappelle à sa mère qu'elle n'a pas le droit de boire à cause d'un traitement qu'elle prend. Après avoir bataillé avec son beau-père, James est contraint d'aller chercher sa petite sœur Lauren à l'école. En partant de la maison, il emporte quarante livres pour acheter de quoi à manger pour sa sœur et lui.
Unhéros de la Première Guerre mondiale. En cette année 1915, Tierno, jeune Peuhl de 17 ans a été choisi pour aller au lycée à Dakar, mais enrôlé de force par un adjudant peu scrupuleux, il se retrouve “tirailleur sénégalais” et part en France pour l’enfer des tranchées et l’horreur des premières lignes Yves Pinguilly qui connaît bien l’Afrique noire, nous donne ici Livres Ebooks & liseuses Nouveautés Coups de cœur Livres à prix réduits Bons plans Papeterie Jeux Reprise de livres Ce pack Lire des romans contient un fichier pédagogique fiches d’exercices et d’évaluation liées à la lecture des ouvrages et 25 romans "Un... Lire la suite 193,00 € Expédié sous 3 à 6 jours Livré chez vous entre le 5 septembre et le 6 septembre Ce pack Lire des romans contient un fichier pédagogique fiches d’exercices et d’évaluation liées à la lecture des ouvrages et 25 romans "Un tirailleur en enfer" Date de parution 01/01/2022 Editeur Collection ISBN 978-2-37634-248-9 EAN 9782376342489 Présentation Pack Poids Kg Dimensions 31,0 cm × 23,0 cm × 8,0 cm
1erjanvier 1901 : toute l’Histoire de l’Europe est prise à rebrousse-temps. A partir de là, l'Histoire repasse au XIXe, au XVIIe, etc, jusqu'au XVIe (1519).Puis elle rebondit, avec la bombe à retardement de 1519 (non règlement par le Pape de la somme due pour l'Election de Charles Quint au titre d'Empereur du Saint-Empire romain), jusqu'en 1900, début du

Figure 1 La campagne de Macédoine © Colonel F. Feyler, 1920, la campagne de Macédoine 1916-1917, Genève, Éditions d’art, Boissonnas 1L’échec de la campagne des Dardanelles porte gravement atteinte au prestige des alliés. Parallèlement, l’été 1915 voit l’épuisement de la Serbie face à l’Autriche‑Hongrie et, le 6 septembre, la Bulgarie s’allie aux puissances centrales. Les menaces qui se précisent sur la Serbie et s’intensifient alors ont pour conséquence le déplacement du front d’Orient. La lutte contre les Turcs est abandonnée au profit d’une stratégie plus réaliste. La France et la Grande‑Bretagne décident d’intervenir et conduisent dans un premier temps à Salonique les troupes repliées progressivement de la presqu’île de Gallipoli. Les alliés en Orient vont comprendre des troupes françaises, britanniques, serbes, russes puis italiennes et, enfin, grecques. 2Dès le 5 octobre 1915 a lieu le premier débarquement à Salonique, sous le commandement du général Sarrail, avec l’accord du Premier ministre grec, Venizélos. L’idée était de marcher sur Nis pour arrêter la progression des Bulgares sur la Serbie, et de maintenir ainsi un second front oriental contre les puissances centrales. La situation militaire ne répondant pas aux espérances, il a fallu se replier sur Salonique, ville refuge encerclée de loin par les troupes de la Triple Alliance. Transformée en camp retranché solidement tenu à l’est, le long de la Struma et à l’ouest, sur le Vardar, elle accueille, dans l’été 1916, près de 300 000 hommes Français, Britanniques, Serbes, Italiens et Russes. Figure 2 Salonique, les fronts, les reliefs de l’arrière-pays macédonien © CP, APA 3La présence des troupes franco‑anglaises en Macédoine provoque une grave crise en Grèce. En effet, l’Entente qui craignait un front uni Allemagne-Autriche‑Hongrie-Bulgarie-Empire ottoman, pour maintenir la Bulgarie dans la neutralité, propose à la Grèce, si elle la rejoint, des terres sur les côtes d’Asie Mineure, mais à condition de céder à la Bulgarie la région de Kavala ; un peu plus tard, l’offre concernera Chypre. Le Premier ministre Venizélos, persuadé de la victoire future de l’Entente, est prêt à discuter. Mais accepter l’idée d’une possible cession d’une partie de la Macédoine aux Bulgares, à peine deux ans après avoir affronté ces mêmes Bulgares, est une faute politique qui renforce ses ennemis. Il s’oppose à la volonté de neutralité du roi Constantin, persuadé, lui, de la supériorité allemande, et doit démissionner quand celui‑ci refuse la participation de son pays à l’expédition des Dardanelles, le 6 mars 1915. Vainqueur des élections législatives en juin, il redevient Premier ministre le 16 août et, le 2 octobre 1915, il autorise les troupes de l’Entente à débarquer à Salonique. Le 5 octobre, jour du premier débarquement, le roi le convoque et lui signifie son renvoi. La situation politique grecque se tend pendant l’année 1916, des partisans du roi et d’autres, de Venizélos, s’affrontent violemment dans les rues d’Athènes et des petites villes de province ; en mai 1916, le roi cède sans combat le fort frontalier de Rupel aux forces bulgaro‑allemandes, et l’Entente riposte par un blocus naval de la Grèce, tout en exigeant la démission du gouvernement. En août, les forces bulgares occupent toute la Macédoine orientale et se trouvent donc en mesure de menacer Salonique. Le 29 août, des officiers vénizélistes proclament dans cette ville le mouvement de Défense nationale et, trois semaines plus tard, Venizélos y constitue un gouvernement provisoire et déclare la guerre aux puissances centrales. La Grèce est divisée en deux, l’opinion grecque également. Le 22 octobre, l’Entente exige du roi qu’il lui livre la majeure partie de la flotte grecque encore sous son contrôle et la moitié de ses armements lourds ; refus. Après cinq mois de blocus, le roi ne voulant pas céder, la flotte anglo‑française, le 1er décembre 1916, bombarde le palais royal, des soldats de l’Entente débarquent à Athènes, mais se heurtent à la réaction de la population, les combats de rues entre les royalistes et les vénizélistes s’amplifient. La France décide alors une intervention plus musclée. Le 30 mai, les Franco‑Anglais exigent la démission et le départ du roi. Finalement, le 10 juin 1917, le haut‑commissaire allié, Jonnart, débarque 10 000 soldats au Pirée et obtient l’abdication du roi en faveur de son second fils, Alexandre ; le 26 juin, Venizélos arrive à Athènes. Les rapports politiques entre l’Entente et la Grèce sont donc longtemps difficiles, et compliquent la situation de Sarrail et de ses hommes à Salonique, ce d’autant plus que les habitants de la Macédoine, qu’ils soient slavophones ou hellénophones, sont particulièrement concernés par les effets d’une possible défaite ou victoire devant la Bulgarie ; le sort des populations de la région de Kavala sert d’exemple aux uns et aux autres. Ce n’est, en définitive, que dans l’été 1918 que les troupes alliées, bloquées depuis 1916, reprennent la guerre de mouvement contre la Bulgarie en ayant intégré des troupes grecques. 4Mais en octobre 1915, devant la déroute de l’armée serbe, les hommes de Sarrail sont brutalement détournés de leur destination un temps envisagée un débarquement sur les côtes d’Asie Mineure et reçoivent l’ordre de débarquer à Salonique et de remonter vers le nord. Cette action échoue et cède la place à une guerre de position. Les trois années suivantes voient se multiplier les difficultés. Complétant les quatre divisions arrivées de France ou des Dardanelles à la fin de l’année 1915 et au début de 1916, la France renforce ses effectifs en Orient par l’envoi de deux autres divisions, les 11e et 16e DIC, à la fin de l’année 1916. Au début du mois d’août 1916, les alliés, sur le point d’effectuer une action, sont surpris par une offensive bulgare sur leurs deux flancs qu’ils contiennent avec peine. Si une contre‑offensive permet de refouler les assauts sur le flanc ouest, au nord de Monastir, elle ne peut cependant réussir à l’est, et laisse les Bulgares se fixer le long de la vallée de la Struma. Enfin, face à la gravité de l’affaire grecque et à l’épreuve de force que représente l’affrontement à Athènes avec les troupes fidèles au roi Constantin en décembre 1916, deux divisions, la 76e et la 30e DI, sont acheminées pour soutenir l’action visant à obtenir la destitution du roi. 2 Facon, 1977, chapitre 4. 5La France envoie donc en tout huit divisions sur le front d’Orient. Patrick Facon note que le nombre de soldats qui furent affectés à l’armée d’Orient varie, selon les estimations, entre 370 000 et 600 000 hommes, il retient le nombre de 378 000 hommes en s’appuyant sur les chiffres fournis par Franchet d’Espèrey ; si l’on étudie les chiffres moyens par année, l’année 1917 vient en tête avec une moyenne de 156 750 hommes. L’ensemble de la période est marqué par le problème du renouvellement des troupes en raison de l’éloignement des bases et des réticences de l’État-Major à envoyer des renforts. Patrick Facon affirme que cette armée a souffert de façon endémique du manque de soldats » et que les déficits ne cessent de se développer et de préoccuper le commandement2 ». 3 Bernadotte, 1921a, p. 186. 4 Burnet in Ancel, 1921, p. 153. Il est resté 27 mois en Orient. 6Dans la guerre de mouvement, les officiers voient fondre le nombre de leurs hommes ; le 2 septembre 1916, le lieutenant Bernadotte apprend que son régiment subit une opération de dissection » qui consiste à supprimer une compagnie par bataillon, chacun comprendra désormais trois compagnies au lieu de quatre3. Dans le secteur de la Cerna, en 1918, les effectifs sont tels que les bataillons restent 27 jours en ligne pour 9 jours au repos, et que certains régiments sont restés sans relève pendant 110 jours4. Louis‑Gaston Giguel, sapeur, est nommé caporal en septembre 1916, son escouade comprend six poilus c’est peu, écrit‑il, mais c’est l’escouade la plus forte de ma section. Les autres ne comptent que trois ou quatre hommes ». André Ducasse parle, quant à lui, de régiments squelettiques ». 7En plus des blessures, les ravages du paludisme imposent de nombreux rapatriements. Quand on décide, en 1917, de relever les soldats après 18 mois en Orient, 45 000 soldats ont déjà passé les 18 mois indiqués, 9 000 ont besoin d’être rapatriés avant la saison des épidémies ; et, comme l’armée hésite à envoyer de jeunes recrues avant la fin de la saison des fièvres, finalement les 18 mois ne seront pas appliqués. Le projet Pottevin du nom du député qui l’a proposé prévoit d’envoyer en Orient un maximum de soldats indigènes, malgré les problèmes que leur posent le froid et le gel hivernal ; on dénombre ainsi, en septembre 1918, 23 bataillons de tirailleurs sénégalais, 4 bataillons d’Indochinois, 3 bataillons de Malgaches, sans compter les spahis marocains et les chasseurs d’Afrique, soit environ 1/5e du contingent français. L’armée d’Orient fonctionne en permanence en sous‑effectif, et en utilisant des malades qui restent en poste. 8Le caractère original de ce front reste le fait que les troupes sont implantées en Macédoine grecque depuis 1913, sur des territoires peu contrôlés et contrôlables, où l’adhésion des autochtones à leur cause n’est pas acquise, compte tenu des divergences qui opposent les Grecs entre eux, et de la présence de partisans de la cause bulgare parmi la population locale, en particulier dans l’ouest de la région. Ces soldats ont été envoyés sauver les Grecs » des Bulgares et constatent que les Bulgares n’avancent plus, que les Grecs » ne les attendaient pas et que, d’ailleurs, en Macédoine, surtout en milieu rural, ils ne sont pas majoritaires. De quoi les déstabiliser… 9L’étude de cette période et de la perception qu’en ont eue les combattants français peut se diviser en trois ensembles, le premier concerne la guerre elle‑même, le second, la vie quotidienne des combattants et un dernier ensemble est consacré au cas particulier de la ville de Salonique. La guerre de position organisation militaire de l’espace macédonien 10Hormis les deux couloirs que sont la vallée du Vardar et la Pélagonie à l’ouest, le front est situé à cheval sur de hautes montagnes comparables aux Pyrénées. À partir de décembre 1915, à la suite de la retraite de Serbie et de l’arrêt de la poursuite bulgare, l’armée d’Orient prend progressivement la maîtrise d’un territoire qui varie peu jusqu’à la grande offensive du 15 septembre 1918. Il se présente comme un vaste rectangle de 300 km de long, et de 100 km de large environ, le front correspondant à la longueur du côté nord. Salonique se trouve au niveau de la longueur au sud, mais décalée vers l’est, ce qui rend plus lointains, vus de la ville, les espaces situés au nord‑ouest. 11Quatre auréoles aux fonctions différentes peuvent être repérées, se développant à partir du port de Salonique, point de débarquement des troupes. La première correspond à l’espace urbain salonicien et à ses extensions traitée avec l’étude de la ville. La seconde auréole correspond au territoire organisé à l’intérieur du camp retranché dont les travaux de défense sont entrepris entre décembre 1915 et le printemps 1916. La troisième auréole est une zone dans laquelle on trouve au milieu d’espaces désertés, de petites villes‑relais, situées sur les axes, où s’établissent des structures d’accueil pour les soldats, les blessés et le ravitaillement. C’est militairement une zone de passage avec des lieux d’étapes et de repos et de nombreux hôpitaux, Véria, Florina, Karasouli aujourd’hui Polykastro. Elle est constituée par un ensemble de camps de base à partir desquels les soldats rejoignent le front. Comme dans les campagnes coloniales, les soldats font la guerre, se déplacent, effectuent des déplacements sur des territoires dépourvus d’équipements élémentaires, sans faire confiance aux autochtones, une guerre bien différente de celle du front occidental. Enfin, la quatrième auréole est celle du front et de son arrière immédiat qui s’est fixé sur des zones frontalières, pour la plupart des cas, en montagne. Un espace structuré par les voies de communication » 5 Villebonne, 1919, p. 68. 12Cet espace est structuré par les deux lignes de chemin de fer à voie unique, au départ de Salonique, l’une le long du Vardar, l’autre rejoignant Monastir. Ce train paraît peu confortable et bien désuet aux soldats avec de petits wagons à trois portières comme nous en avions il y a quarante ans5 » 6 Lacoste, 1923, p. 50. Nous nous installons dans la seule voiture de voyageurs que comporte le train. Les carreaux sont brisés, les coussins couverts de souillures. Les filets pendent avec leurs appliques dévissées, la lampe clignote dans son ampoule renversée et pleine d’huile qui suinte. Les portières ferment mal6… 13Et surtout, le tracé de la voie vers Monastir présente des dénivellations impressionnantes qui offrent des sensations fortes en descente quand le train semble comme emballé » 7 Cordier in Facon, 1977, p. 32. Installés […] dans un train comme on n’en voit qu’ici, nous dévalons à une allure de toboggan. Pas de tunnels ; la voie à travers des croupes fait d’énormes entailles. De temps en temps, une échappée sur les cascades de la Voda, déversoir du lac d’Ostrovo [aujourd’hui Arnissa] ; d’inquiétants ponts de fer aux piliers grêles7… 14Peu de soldats, à part les officiers en mission, ont l’occasion de bénéficier de ce service pour leurs déplacements, car, en raison de l’encombrement de la voie, la priorité est donnée aux blessés et au matériel lourd. L’essentiel des déplacements des troupes se fait donc à pied. En effet, la plupart des routes ne sont pas carrossables, ce sont des routes de terre, boueuses, enneigées, poussiéreuses selon les saisons, et dégradées par les guerres balkaniques. Les premiers véhicules débarqués à Salonique ne purent sortir de la ville. Pierre Maridort, arrivé en novembre 1915, raconte son premier voyage en voiture du camp de Zeitenlik vers la ville, soit une vingtaine de kilomètres seulement en plaine 8 Maridort, 1918, p. 16. Il était médecin à la 122e DI. La route a quelques plaies profondes, si bien que mon voisin, lancé de notre banc, le casse en y retombant, malgré l’épaisseur du bois ; c’est un petit accident qui n’émeut pas le soldat, habitué à parcourir les ravins en araba, petite voiture sans ressorts, et sans appuis. Je me demande comment je n’ai pas été précipité de mon siège, lors de quelque déplacement analogue8. 9 Ducasse, 1964, p. 161. Fantassin au 227e RI. 15La présence de reliefs séparés par des dépressions marécageuses compromet les déplacements, la ligne droite dans les Balkans est rarement la plus courte ; d’ailleurs, elle n’est jamais droite et c’est un chemin coupé de fondrières, dans un désert de bosses et de cailloux, parfois de marécages9 ». Les trois quarts du parcours de Salonique à Kozani se font dans une plaine marécageuse, impraticable en hiver d’après Jacques Ancel ; à l’arrivée des alliés, la route de Monastir n’est qu’une piste impraticable aux automobiles et souvent coupée par les boues. 16Le matériel apporté de France est en pratique totalement inadapté à ces conditions. De gros efforts sont faits au printemps 1916 presque toutes les voitures ont cédé la place à des arabas à deux roues et deux chevaux ou des mulets ; mais la charge utile d’une araba est de 400 kg au maximum et celle d’un mulet de 100 kg, aussi une division traîne avec elle une caravane imposante, pas moins de 3 000 chevaux, plus de 3 000 mulets de bât, près de 600 voitures, soit, en tenant compte d’un intervalle minimum entre les animaux et les voitures ou deux voitures, une file qui s’allonge sur plus de trois kilomètres. 17La majorité des déplacements s’effectue donc à pied, même au départ de Salonique, ce qui signifie des centaines de kilomètres sous un poids d’une trentaine de kilos, et à l’arrivée, pas le temps de se reposer ! Lucien Cadoux doit se présenter à Monastir, il sort de l’hôpital après une grave crise de paludisme et s’y rend à pied, et à l’arrivée, au bout de 180 kilomètres 10 Cadoux, 1959, p. 205. L’invraisemblable se produisit. Déjà les agents de liaison de chaque compagnie arrivaient pour prendre livraison, si l’on peut dire, de leur contingent de renfort. En quelques minutes, tous ces compagnons de marche qui avaient peiné, souffert ensemble […] étaient divisés en petits groupes et dispersés, sans avoir eu le temps de se dire au revoir, sans le moindre repos. Tout cela laissait dans les cœurs une impression de brimade10. 18De nombreux témoins décrivent ces marches épuisantes 160 km, dont la moitié en forte pente entre le lac Prespa et Florina en 5 jours Lucien Lamoureux, dix étapes de 10 kilomètres, du 3 au 15 janvier 1917, pour surveiller la frontière entre les deux Grèce » acculées à la guerre civile Lucien Lamoureux, une marche de Salonique à Athènes par étapes de 50 kilomètres en juillet 1917 M. Santini, le trajet Salonique‑Goriza aujourd’hui Korça en Albanie en 19 jours en janvier 1917 Marcel Brochard dans la neige et la glace, sans ravitaillement sinon les conserves qu’ils portent. Le 27 juillet 1917, un trajet de 20 kilomètres à vol d’oiseau demande 18 heures d’une marche harassante en raison du relief… 11 Ibid., p. 202. 19Beaucoup d’hommes ne sont pas dans une condition physique assez bonne pour assurer ces marches, ceux qui arrivent des Dardanelles où ils avaient piétiné de longs mois peinent à brutalement effectuer un long trajet, et le paludisme affaiblit la grande majorité d’entre eux. Certains s’évanouissent au soleil d’été, donc, on marche de nuit, mais beaucoup dorment en marchant. Au bout de quelques jours, on ne ressent plus rien, écrit Lucien Cadoux, car le corps est brisé, il est adapté, rien ne le heurte plus… il est résigné. On peut alors lui demander de marcher pendant des semaines… il marche comme il respire11 ». 20Les soldats ont du mal à évaluer les distances à vue, en raison de l’absence totale de repères, et ils découvrent que les bornes » ne sont pas kilométriques 12 Ibid., p. 166. On avait beau regarder sa montre, puis les bornes, puis, mieux encore, consulter ses jambes, le compte n’y était pas. On sait bien ce qu’un fantassin abat de kilomètres à l’heure. On ne peut pas s’y tromper c’est tant d’une pause à l’autre, et c’est tant par étape. Eh bien, sur la route de Salonique à Serrès, ce n’était pas cela. Le temps y était bien, mais les kilomètres n’y étaient pas. À la fin de l’étape, on avait fait 22 bornes. Il n’y avait pas de doute, les chiffres étaient marqués, mais en réalité on avait fait au moins 26 kilomètres. Tout le monde en tombait d’accord […] Tant et si bien que cela passa en dicton dans le régiment faux comme un kilomètre grec »… C’est tard que j’appris que […] ces kilomètres étaient des stades comme en témoignaient les lettres inscrites sur les bornes, et que le stade grec mesure douze cents mètres12… 21Trop épuisés par le poids de leur barda, certains abandonnent en route des objets qu’ils avaient pris dans les villages et qu’ils jugent finalement inutiles ; d’autres les ramassent et tentent de les échanger pour de la nourriture… La traversée des villages est l’occasion de consignes strictes 13 Santini-Allaman, s. d. Attention ! Voici un village. Sans attendre d’ordres, on rectifie sa tenue, on se boutonne, l’arme sur l’épaule droite ! Pas cadencé. Marche ! Tous se redressent, les talons frappent le sol en cadence, énergiquement. On n’est pas là en touristes ! On est prêts à tout. Sachez‑le bien ! Elle sait bien la section, elle sait bien pourquoi elle est là ! Elle sait que c’est peut‑être son attitude qui va épargner le coup de poignard » dans le dos aux petits copains qui se battent là‑haut, dans les montagnes serbes ; le village passé, le rythme reprend13. 14 Cadoux, 1959, p. 213. 15 Santini-Allaman, s. d. L’article cité ici s’appelle Les longues marches. 22Au cours de ces marches en effet, les soldats traversent des bourgades où ils ne s’arrêtent pas, pour réduire la propagation du paludisme et des maladies infectieuses, comme si, presque tous malades, ils étaient ainsi rejetés par le pays même qu’ils étaient venus défendre14. Ils sont donc contraints d’établir un campement à l’écart des lieux habités, de ne manger que des conserves et ils ont bien du mal à trouver du combustible. De plus, dans certains secteurs, les populations, bulgarophiles ou favorables au roi Constantin, leur sont hostiles ; le lieutenant Santini, qui fait partie du 40e RI, envoyé à pied vers le Péloponnèse en mai‑juin 1917 lors de la destitution du roi, écrit que chaque soir, en installant le bivouac, les hommes érigent des murettes en mottes de terre pour se protéger contre les coups de fusil intempestifs », en plus des rigoles pour canaliser les eaux de pluie15. À partir de 1917, les conditions de cantonnement s’améliorent, car des gîtes d’étape sont créés le long des voies, et des hangars sont montés dans les lieux les plus fréquentés, même si l’hygiène, le chauffage ou les boissons chaudes manquent encore. Le camp retranché de Salonique 23À côté de cette auréole occupée » essentiellement par des points d’appui et quelques postes, dans une zone peu habitée, les autres espaces s’organisent également. Afin de protéger Salonique contre un éventuel siège par les troupes bulgares, les autorités militaires alliées mettent en place une organisation défensive en s’appuyant sur des hauteurs situées à environ trente kilomètres de la ville. C’est le camp retranché » ou birdcage » selon les Britanniques, qui mesure environ 115 kilomètres du golfe d’Orfano à l’est, jusqu’aux marais du Kara‑Asmak, un affluent du bas Vardar à l’ouest. Une série de lacs allongés et séparés par des passes facilement contrôlables constituent près de la moitié de la ligne, l’autre moitié est partagée entre Anglais 20 à 25 km et les Français une quarantaine de kilomètres. L’ensemble ne forme pas une ligne continue de tranchées, seuls les points stratégiques, des buttes, forment des centres de résistance et de contrôle et sont armés. 16 Saison, 1918, p. 236-237. Il était artilleur à la 57e DI. 17 Descriptions détaillées dans Jean Saison et Ernest Stocanne qui a laissé également des photographie ... 24L’aménagement du camp retranché demande des travaux colossaux qui sont effectués par les soldats à partir de la mi‑décembre 1915, c’est‑à‑dire après une première retraite, dans le froid, la boue, sous la pluie, et sans qu’aucun des éléments matériels destinés à améliorer leur vie ne soit encore arrivé. Chaque centre de résistance est sous la responsabilité d’un officier dont il porte le nom, et qui cumule les tâches de construction, d’organisation et de défense. Chacun est constitué par des groupes de tranchées espacées en profondeur et orientées sur des directions à battre. Ils renferment des abris pour la garnison, creusés en galeries de mines, un poste de commandement souterrain avec chambre de repos et poste téléphonique16 ». Selon le terrain, sa nature, la nature des roches, l’emplacement, chacun a un caractère spécifique ; dans certains cas, pour améliorer la vue, il faut élever des parapets en utilisant des blocs de marne crayeuse, et, pour éviter les repérages aériens de l’ennemi, dissimuler ces parapets sous des branchages et des herbes sèches17. Les artilleurs camouflent leurs pièces sous des claies, du treillage de fil de fer qui permet de mettre de l’herbe et un important réseau de barbelés protège les premières lignes. 25Sur les contre‑pentes, les hommes creusent des abris 18 Stocanne, 2005, janvier-février 1916. Je fais creuser par mes servants, à flanc de coteau, un rectangle de six mètres sur 2,5 m que nous recouvrons d’une bonne toiture de tôle ondulée et que nous fermons sur le flanc avec des toiles de tente. À l’intérieur, nous installons une planche à paquetage nous aménageons un four avec cheminée percée dans la terre, dont le tirage nous permet de faire du feu pour réchauffer l’air et en sécher l’humidité. Nous installions un râtelier pour y placer les armes et dégageons aussi des cavités où nous mettons des étagères. Nous logeons là‑dedans mes six servants et moi18. 26Au fil des mois, des améliorations sont apportées, les officiers reçoivent tous un lit de camp et un paletot de cuir, tandis que les hommes de troupe dorment sur le sol, puis se fabriquent des lits avec ce qu’ils peuvent trouver ; selon les endroits, l’eau est plus ou moins accessible, certains sont juste au‑dessus d’un ruisseau, d’autres doivent faire deux kilomètres pour en trouver. Figure 3 Le camp retranché de Salonique © Colonel F. Feyler, 1920, La campagne de Macédoine 1916-1917, Genève, Éditions d’art, Boissonnas, APA 27Ces travaux sont effectués en quelques semaines, mais ces efforts n’ont finalement servi à rien, puisque les Bulgares se sont arrêtés d’eux‑mêmes dans la zone frontalière, ce qui, une fois de plus, laisse un souvenir amer chez les soldats. 19 Bernadotte, 1931, p. 5. Pendant quatre mois, sous la pluie et la neige, nous avons jonglé avec la pelle et la pioche pour ériger ce camp retranché » qui restera célèbre dans les Annales de l’Armée d’Orient comme l’expression même du maximum d’efforts dans le minimum de temps ». Pendant ces quatre mois, nous avons attendu l’offensive en nous enfermant un peu plus chaque jour dans nos ouvrages de fortifications de campagne et rien de suspect, n’a bougé19. 28Placés à environ 25 kilomètres de Salonique, les hommes qui gardent le camp retranché, hormis les officiers, n’ont ni le droit ni la possibilité de se rendre à la ville dont ils voient les lumières la nuit au loin. Progressivement, certains secteurs du camp sont abandonnés et une partie des soldats est envoyée au sud‑est de Salonique vers le centre de la Chalcidique, pour protéger la ville par le sud et préparer l’accueil de l’armée serbe regroupée à Corfou. Ils construisent alors une route stratégique destinée à desservir les hauteurs et les villages de Galatista et Livadi. Mais… le camp retranché de Salonique, finalement, ne sera jamais attaqué… La tenue d’un front de montagne 29Les Bulgares s’étant arrêtés à la frontière grecque lors de la retraite alliée de Serbie, le front se stabilise dans une zone de hautes montagnes et commence alors une guerre très mal connue en France. 20 Burnet, 1921, p. 10. Un officier lui montre de loin la zone du front. Burnet était officier. Là‑bas, c’est le monde des armées. Tu connais ces insectes qui flottent dans l’air au bout d’une soie qu’ils ont filée ? Ainsi sont suspendues nos armées au bout de ces quelques routes et chemins de fer qui leur portent leur subsistance. Malheur si ce fil venait à se rompre. Là, on se bat, on souffre, on meurt20. 30La vie sur ce front est très différente de la vie sur le front français le combattant souffre moins des effets directs de la guerre. Les deux adversaires, éloignés de leur base, isolés de tout, sans accès facile, ont des moyens réduits en hommes et en armes ; les premières lignes ne sont pas des tranchées continues, des points forts sont organisés et se flanquent mutuellement. Mais, le simple fait de survivre, isolé et mal ravitaillé sur un piton, ne permet pas de maintenir des effectifs importants et sape le moral 21 Guénard, 1919, p. I et II. Laissés en rideau sur la frontière, à cinquante ou cent kilomètres en avant de l’armée, dispersés par infimes unités sur des étendues palustres ou dans des postes de montagne, nous savions ne devoir compter que sur nous. Et c’étaient d’immenses territoires qui se trouvaient confiés à notre garde. Dans l’inexorable solitude qui se refermait sur nos pelotons, nous restions isolés du monde des vivants. Sept ou huit mois durant, nos bivouacs furent des bivouacs d’alerte où l’on s’attendait de jour et de nuit à voir surgir l’ennemi en force. Sept ou huit mois durant, nous couchâmes vêtus et bottés, prêts à sauter en selle21. 31Le matériel est insuffisant, Marcel Brochard note qu’en six mois, il n’a tiré en moyenne que deux à trois obus par jour, les munitions sont maigres 22 Lacoste, 1923, p. 163-164. Il ne peut plus être question ici de caissons ni de camions. Sur le faîte de cette montagne, les obus ne seront portés qu’à dos de mulet ou de cheval. On les met par dix, liés dans deux sacs, qui en contiennent chacun cinq. On accouple avec une corde les deux sacs, et on les laisse pendre des deux côtés de l’animal. Il faut qu’il y ait une selle, sans quoi la bête pourrait être blessée par le dur frottement de 30 kg de métal sur ses flancs. L’évacuation des douilles vides s’effectue de la même façon. Seulement on en met alors dix par sac. Pour alimenter d’un jour de feu le groupe des trois batteries, c’est‑à‑dire de 3 600 coups, 1 200 par batterie, 300 coups par pièce, il faut 360 voyages de chevaux ! Imaginez l’extraordinaire circulation nocturne que cela nécessite à travers d’étroits chemins en lacets et le long de précipices qui sont de vrais abîmes. Par suite de la difficulté et de la longueur du parcours, chaque conducteur a deux chevaux l’un sur lequel monte le convoyeur, l’autre qui porte les obus22. 32Les commentaires des soldats qui ont souvent changé de secteur distinguent le front de montagne et le front de plaine ou de piémont où les conditions de vie sont un peu moins dures. Mais, dans les deux cas, les soldats sont engagés dans des opérations locales sans intérêt militaire, destinées à maintenir l’esprit offensif au sein des troupes. Ces actions sont périlleuses, ne serait‑ce que par la médiocrité des moyens mis en œuvre, et certains déplorent l’inutilité coûteuse de certains coups de main, ainsi Georges de Lacoste 23 Lacoste, 1923, p. 137. Il est alors au nord de Monastir. Le 3 septembre [1917], on prépara et on ordonna un coup de main, de l’avis de tous parfaitement inutile, puisqu’on était revenu sur ses positions de départ. C’était à quatre heures du matin. Il y avait 400 mètres à franchir. On réussit, on fait 25 prisonniers, on rapporte une mitrailleuse ennemie. Mais l’ordre est de revenir. Il y a une contre‑attaque à 7 h du soir, elle est repoussée. À 23 h, tout est fini. Pertes chez nous cent hors de combat. Vies brisées, familles en deuil23… 33Certains chefs renoncent parfois à exécuter quelques‑unes de ces opérations qui ne sont que de modestes coups de main. Lucien Cadoux annule une opération à la mi‑décembre 1916, dans la vallée de la Cerna, alors que son groupe se trouve à 150 mètres des Bulgares, protégés par un réseau dense de barbelés 24 Cadoux, 1959, p. 207-208. Peu à peu commença la préparation d’artillerie ; quelques obus de‑ci de‑là. Nous nous disions tout à l’heure, ils vont enfin tirer sérieusement et accabler de projectiles le réseau de barbelés, car il faut avant tout qu’ils nous ouvrent un passage. Or, le temps passait, et le bombardement n’augmentait pas d’intensité. Plus qu’une demi‑heure, plus que vingt minutes, et l’artillerie continuait de s’amuser à lancer de temps en temps un obus… et, devant nous, un réseau de barbelés intact et serré. Et pour atteindre ce réseau, 150 mètres de glacis plat, sans le moindre repli de terrain pour manœuvrer. Alors nous avons compris nous étions délibérément sacrifiés… personne ne disait mot dans la tranchée… Plus que cinq minutes… on mourra, avec son fusil inutile dans les mains… la nouvelle circule le long de la tranchée on n’attaque pas… Notre colonel avait refusé d’envoyer ses hommes à une mort inutile et certaine24. 34Le relief cloisonne l’occupation des lignes et empêche toute mobilité transversale, il empêche également l’approche de l’artillerie, donnant aux affrontements un caractère de guérilla qui use les hommes sans aucun profit militaire. La guerre de mouvement en Macédoine 35Nous nous contenterons ici d’évoquer les deux actions les plus décrites par les témoins que sont la campagne de Serbie – octobre-décembre 1915 – et la contre‑offensive repoussant à l’automne 1916 les Bulgares qui s’étaient avancés jusqu’au lac d’Ostrovo. La grande offensive du 15 septembre 1918 ne figure pas ici, faute de témoignages directs. La campagne de Serbie, octobre‑décembre 1915 36Les soldats qui arrivent des Dardanelles sont pleins d’espoir, ils vont enfin agir 25 Ibid., p. 155. Ici, la terre est libre avec ses plaines, ses vallées et ses montagnes ; on aura de la place pour manœuvrer ; on ne se fera pas coincer dans un boyau, dans un couloir, comme à Gallipoli. Et cette impression d’espace […] est bonne et tonique pour des soldats […] Enfin nous allions faire quelque chose25. 37Mais la campagne de Serbie n’est qu’un infructueux aller‑retour jusqu’au confluent de la rivière Cerna et du fleuve Vardar. Elle s’accompagne de rudes combats en zone montagneuse face à des Bulgares décidés et plus habiles sur le terrain, où de nombreux soldats trouvèrent la mort. Cette campagne militaire impressionne profondément les hommes et suscite le plus grand nombre de témoignages chez les soldats français. 38Nous en avons retenu trois, particulièrement documentés, venant de combattants ayant appartenu aux trois divisions françaises engagées dans ces opérations dans des secteurs différents. La 122e et la 57e DI, considérées comme des divisions fraîches arrivées de France sont engagées le plus en profondeur vers le nord, au niveau du confluent de la Cerna, la première sur la rive droite, la seconde sur la rive gauche, dans le but d’entrer en contact avec les Serbes en repli ; ces engagements sont décrits ici par Julien Arène et Henri Libermann. La 3e division, arrivée des Dardanelles, a pour rôle de contenir les assauts bulgares au kilomètre dit 103 » qui correspond à la gare de Stroumitza ; cette zone, qui devait être particulièrement protégée en raison de la proximité de la frontière bulgare, est décrite par le lieutenant de Bernadotte et Ernest Stocanne qui appartient au 156e RI. Composée en partie d’hommes épuisés, elle se voit confier le rôle de couverture en bordure du saillant que dessine la frontière et qui gêne le contrôle de la voie de chemin de fer, colonne vertébrale du dispositif allié. L’opération de jonction avec les Serbes échoua, imposant le repli des troupes françaises le long de cet axe, devant la poussée bulgare. 39Trois thèmes principaux apparaissent à travers ces récits qui correspondent à trois phases recensées dans les mémoires. Ils évoquent en premier lieu les conditions difficiles de la progression dans ces zones montagneuses et leur solitude ; en second lieu, les hommes racontent leur expérience de la guerre contre les Bulgares, et les combats impressionnants qui les ont opposés à ces derniers ; enfin, tous ont le souvenir d’une pénible, amère et angoissante retraite qui les a reconduits sur le sol grec. 40Julien Arène arrive par chemin de fer et descend à la gare de Krivolak, sur la rive droite du Vardar ; sa division se trouvant sur la rive gauche, et le pont ayant été détruit dans les guerres balkaniques, il lui faut d’abord emprunter l’un des deux radeaux qui effectuent la traversée toute la journée et prennent à chaque passage 25 soldats. Le lendemain, son unité, à la nuit, part vers le village de Hodzali 26 Arène, 1916, p. 79. C’est un pays propre à toutes les embuscades, un véritable coupe‑gorge, un paradis pour les brigands, les sentinelles ouvrent l’œil parce qu’on n’est pas encore habitués à cette guerre‑là26. 27 Libermann, 1917. Il raconte la campagne du lieutenant Mazurier, à la 122e DI, 58e bataillon de chas ... 41Six jours plus tard, il part relever le régiment qui se bat depuis 10 jours, il restera au front du 6 novembre au 3 décembre. Henri Libermann précise que les hommes sont obligés de faire des petits tas de pierres et de broussailles pour baliser leurs itinéraires et ne pas se perdre27. Ils sont couverts de vermine et n’ont pu se laver pendant tout leur séjour au front, car seul, un peu d’eau boueuse dans les bas‑fonds est disponible. Puis le froid vient compliquer la situation, des températures de 22 ° au‑dessous de zéro, du vent, de la neige… 28 Saison, 1918, p. 121 à 123. Il rapporte le récit du docteur Ligouzat. Le vent rend le froid intolérable ; il fait tourbillonner la neige qui comble les tranchées et les boyaux, et pénètre jusque dans les abris ; en travaillant nuit et jour, on n’arrive pas à les déblayer […] La neige […] rend toute observation impossible. Les cils sont perlés de glaçons, la capote devient en quelques minutes une chape hérissée d’aiguilles de glace. Des hommes vigoureux pleurent dans la tranchée à la fois de douleur et de rage de se sentir à bout. Les jeunes gens arrivés avec les derniers renforts sont les plus atteints. Sous la tempête de neige, quelques‑uns erraient comme des fous. Un […] se plaint mes parents sont à Lille, qu’est‑ce que je viens faire ici ? » Les anciens du régiment, des réservistes de trente à quarante ans, mariés pour la plupart, les réconfortent et les aident paternellement Allons, gosse, donne‑moi ton fusil et va te réchauffer au brasero. Tu reviendras dans 20 minutes »28. 42La neige gêne également le ravitaillement, et les hommes restent quatre jours sans approvisionnement. Le 22 novembre, arrivent enfin des vêtements chauds et de la nourriture. Les Français tiennent les positions jusqu’à l’offensive bulgare du 24 novembre ; de ce point élevé, ils suivent les opérations dans la vallée du Vardar et les tirs d’artillerie bulgare qui prennent pour cibles les trains alliés. Lorsque l’ordre de repli est donné, les batteries de montagne sont ramenées vers le bas, et les munitions portées sur des traîneaux vers les radeaux qui ne peuvent plus fonctionner, car le Vardar charrie des blocs de glace… Ces conditions naturelles font comprendre facilement le désarroi des soldats. 29 Villebonne, 1919, p. 111 ; Arène, 1916, p. 73 à 75. 43Les combats sont pourtant impressionnants. Quand Julien Arène parvient au village de Kara Hodzali, le point ultime de l’avancée des Français vers le nord, il constate que les tranchées sont entourées de monceaux d’ossements », creusées dans les crânes, les tibias aussi nombreux que les pierres ». Henri Amour de Villebonne rapporte que dans ces combats, le 242e de la 57e DI a perdu le tiers de ses effectifs, les isolés du régiment qui ont pu s’échapper, racontent que l’ennemi a massacré tous les prisonniers faits dans l’action29 ». 44Sur la rive gauche, les combats ne sont pas moins sauvages pour la conquête de Cicevo‑le‑haut passage d’un torrent à pied dans l’eau glacée de novembre, charge à la baïonnette ; finalement le 18 novembre, les Bulgares rompent la liaison entre les Français et les Serbes. Dans le secteur de Stroumitza, le rythme est comparable, l’avancée française se termine le 11 novembre, le 16 novembre, le repli commence dans une atmosphère de panique ; les officiers donnent l’impression à Ernest Stocanne de ne savoir que faire. Villebonne décrit ainsi le combat de la fosse de Cernitz, le 11 décembre 30 Villebonne, 1919, p. 132-137. Au bas, dans le ravin sous les tirs croisés, des files entières de Bulgares culbutent, s’effondrent la tête la première. Un chaos terrible grouille parmi le sang et la fumée dans cette fosse béante. Sans arrêt pourtant, il en sort toujours de ces foules acharnées. On dirait que la montagne les enfante à mesure […] Ils sautent dans le ravin par dix et quinze à la fois […] Et, peu à peu, chose sinistre, un amoncellement de blessés, de morts, de râlants, comble l’immense tombeau au‑dessus duquel foudroie l’implacable tir de nos lignes. Et maintenant, on ne distingue plus rien le val est nivelé30. 45Patrick Facon montre que les troupes engagées dans cette campagne ont été surprises par cette nouvelle forme de guerre. Il s’appuie sur le nombre relativement important d’abandons de poste, de désertions en présence de l’ennemi ainsi que de désertion à l’étranger ; le nombre de condamnations rendues pour ces trois délits s’élève à 44 pour les mois d’octobre et de décembre. 46La retraite qui suit l’échec de cette offensive impose aux hommes de marcher jour et nuit. Le relief, la précarité des routes, le dynamisme des poursuivants, les conditions météorologiques et l’épuisement des hommes la transforment en véritable martyre. 31 Facon, 1977, p. 267. Nous ne sommes ni plus ni moins qu’une ombre humaine. Beaucoup de camarades sont morts de fatigue pendant la retraite. Ceux qui nous ont envoyés en Orient doivent en avoir gros sur la conscience, car c’est une belle gaffe. L’on y est allé un mois trop tard et encore. Nous avons supporté 23 ° de froid au‑dessous de zéro. Je vous assure que cette campagne de Serbie a été un enfer pour tous31. 32 Libermann, 1917, p. 215-219. Sur la route comme dans les champs, partout des débris d’armes, d’étoffe, des bâts de mulets, des sacs de cartouches et de vivres […] La route est jonchée d’objets abandonnés sacs, armes, bâts, affûts, la plupart brisés ou endommagés. Des chevaux morts, les yeux déjà vitreux, les pattes en l’air, le ventre énorme bordent les fossés. D’autres se traînent les reins brisés, les pattes cassées et, au milieu d’eux, des soldats couchés sur le dos ou sur le ventre, les poings crispés dans une dernière convulsion. Quelques agonisants râlent sans fin ou lèvent des mains gémissantes, suppliant qu’on leur donne à boire […] et puis, un groupe de blessés, marchant tant bien que mal, la tête ou le bras enveloppé d’un pansement sommaire, couverts de sang, trébuchant de fatigue, hideux32. 33 Ibid., p. 222-223. Vers le pont, c’est une bousculade formidable, une cohue épouvantable, tout à coup la rafale bulgare venant de Seskovo s’abat sur cette masse grouillante. Il y a un moment de panique…, des cris affolés montent jusqu’aux nues, et les batteries font rage, écrasant les bivouacs, les rives, les groupes sous un déluge de projectiles. Le désarroi devient inextricable. Des chevaux se cabrent, s’abattent, se redressent pour retomber encore ; des cavaliers galopent à toute bride, sabrent les camarades pour fuir plus vite ; des camions, des voitures de toute sorte s’entrechoquent, se brisent, roulent dans les fossés ; des piétons courent dans toutes les directions33. Figure 4 Chaque passage de pont est un moment difficile le pont du Sarantaporos à la frontière gréco‑albanaise, un pont ottoman en dos d’âne aménagé » pour les voitures. © L’illustration, 3 février 1917, no 3857, p. 103, APA 34 David, 1927, p. 126. David est le neveu du président Sadi Carnot, il était attaché aux services de ... 47Tous les témoignages concordent sur les conditions insupportables de la retraite. Le passage des gorges des Portes de fer est l’un des moments les plus impressionnants, la gorge, le fleuve qui gronde, deux ponts métalliques mal réparés après les guerres balkaniques, des tunnels, un étroit sentier le long des parois, des torrents à passer à la nage… Les conditions météorologiques sont extrêmement mauvaises au point que Robert David compare cette retraite à celle de la Grande Armée perdue dans les neiges de Russie, Villebonne fait également la même comparaison34. Peu à peu, les soldats allègent le paquetage en abandonnant du matériel sur le chemin, l’artillerie, faute de chevaux, doit, elle aussi, abandonner batteries et munitions. Les soldats reçoivent l’ordre de ramasser, quand ils le peuvent, tous les troupeaux qu’ils rencontrent et de les guider jusqu’à Demir Kapou pour ne rien laisser à l’ennemi, et de brûler des villages. 48Les hommes qui franchissent la frontière après Gevgueli sont une armée de désespérés ; mais, malgré la fin du danger, les conditions de leur installation sur le sol grec sont si mauvaises qu’elles ne font pas pour autant cesser leur calvaire. Ils se trouvent dans une zone de marécages où, pendant plusieurs jours, il pleut sans arrêt ; hommes et bêtes s’enlisent, les provisions disparaissent dans la boue qui s’infiltre dans les chaussures ; perdus dans les marécages, ils craignent aussi les réactions négatives des Grecs de la région. 35 Villebonne, 1919, p. 146-147. Une détresse infinie embrume l’âme de ces malheureux errants qui depuis trois semaines fuient à travers les cercles de l’enfer balkanique, pour échouer après un déluge de feu et de mitraille dans l’ordure de ce marais croupissant. Véritablement on s’interroge anxieusement pour savoir si on pourra démarrer de ces vases35. 36 Olier & Quénec’hdu, 2016. Le recensement des hôpitaux militaires installés pour des blessés de l’ar ... 37 Julia, 1936, p. 30 et 32. Julia était médecin. 49Dans la même période, les survivants de l’armée serbe sont embarqués entre Valona et Durazzo, sur des bateaux français ; 160 000 d’entre eux sont convoyés, une petite partie vers Bizerte, 131 000 vers Corfou36. L’île apparaît aux soldats français comme une villégiature, une citadelle d’agrément », qui a l’aspect féérique de Monaco37 », mais il y a une tragédie derrière cette façade ». Les soldats serbes dont la retraite fut pire encore que celle des Français sont mourants, frappés par la sous‑alimentation, la dysenterie, le typhus, le choléra 38 Ibid., p. 33. On assiste à un défilé de fantômes […] Couverts de loques sordides que perce leur carcasse, n’ayant parfois sur le corps qu’un caleçon de coton et une capote en lambeaux, les jambes emmaillotées de lanières faites de débris raboutés, les pieds protégés par des roseaux, des cuirs et des chiffons bourrés, ils offrent le spectacle du dénuement le plus ignominieux […] ils sont vidés par la famine, ce ne sont plus des sacs de sang, mais des paniers qui laissent passer l’eau, et leur peau ne les habille point, comme celle des vieillards ; rétractée en un parchemin, elle s’use jusqu’à la transparence38. 50Le rapport du lieutenant‑colonel François fait savoir que quand les hommes débarquent sur l’île de Vido, on les répartit en trois groupes 39 SHD, 7 N 2191. Ceux qui étaient condamnés et qu’il n’y avait aucun espoir de sauver étaient envoyés au lazaret pour y mourir ; les malades que l’on pensait pouvoir guérir demeuraient à Vido dans l’attente d’un transport ultérieur sur Bizerte ; le reste était envoyé à Corfou39. 51La reconstitution de cette armée, à la fin du printemps, aboutit à équiper 115 000 hommes qui, en mai 1916, sont acheminés à Salonique. La contre‑offensive alliée d’Ostrovo à Monastir, août‑novembre 1916 52Cette opération voit les alliés français, serbes, russes reconquérir les terrains envahis par les Bulgares au mois d’août 1916. Elle s’est trouvée arrêtée à deux reprises, face à des retranchements bulgares fortement organisés, au niveau de deux villages du bassin de Monastir, Petorak, à l’Est de Florina, et Kénali, à égale distance de Florina et de Monastir. Dans les deux cas, on nous décrit des opérations violentes où l’armée française, sans réelle protection, part l’arme au poing vers des villages bien défendus et ainsi… le 6 octobre 1916, à Kénali, 800 soldats de la 17e DIC furent tués en 10 minutes à 12 h, le bilan de la journée est de 1500 morts français et 600 Russes… pour un échec La 17e DI a été massacrée dans des attaques aussi stériles que sanglantes, insuffisamment préparées par l’artillerie et données sur des points les plus forts des lignes de Kénali. Elle y a laissé 100 officiers et 6 400 hommes. Ce qui reste est épuisé […] rapporte le général Cordonnier au général Sarrail. 53Ces opérations concernaient la prise de Monastir et l’installation des Français. La première entrée des Serbes dans la ville avait eu lieu le 19 novembre 1912. La cité est ensuite occupée par les Bulgares du 4 décembre 1915 au 19 novembre 1916. Quand les Français y pénètrent, ils trouvent une ville dont les ressources ont été épuisées ou emportées par les Bulgares et ils n’ont plus l’élan nécessaire pour poursuivre au‑delà de 5 kilomètres au nord, ce qui fait que Monastir reste, jusqu’en septembre 1918, la cible des artilleurs bulgares. Quand les alliés reprennent la contre‑offensive, il leur faut 4 mois pour repousser les Bulgares de 26 kilomètres, et les Bulgares en partant pratiquent, eux aussi, la politique de la terre brûlée… Les débuts de la grande offensive décisive, 15‑30 septembre 1918 40 SHD, 20 N 536. 54Cette offensive rassemble des Français et des Serbes. Les archives du contrôle postal contribuent à remplacer les témoignages qui manquent. Un rapport du 17 décembre 1918 a été fait par le général Henrys sur l’état matériel et moral des troupes. Il montre que les combattants qui ont tant souffert n’ont pas pris conscience dans les quinze premiers jours de cette nouvelle offensive qu’ils détenaient une des clés de la victoire. Sur 1 750 lettres lues le 27 septembre, 15 seulement sont enthousiastes, 193 sont optimistes, et 1 095 sont marquées par l’indifférence40, l’armée ne croit plus à un renversement de situation, il faudra attendre la mi‑octobre pour que les réactions s’inversent. Il faut dire que les conditions matérielles ne changent pas, et que la marche sur Üsküb s’effectue, de nouveau, dans des conditions déplorables ; ce sont une fois de plus des hommes malades, insuffisamment nourris ils tuent parfois des animaux malgré l’interdiction, pour manger et avoir de la graisse, mal vêtus, mal chaussés, on ne peut qu’admirer les quinze enthousiastes » 41 Ibid., un fantassin du 34e RI. Tu n’en croirais pas tes yeux si tu voyais ce pauvre régiment, une armée de guenilles, c’est pitoyable, c’est honteux ; les trois quarts des poilus n’ont pas de pompes, d’autres, pas de falzar, souvent ni l’un ni l’autre. Hélas, je suis de ceux‑là ; oui, mon petit, ni tatane, ni fourreau, ni même un caleçon, et pour la croûte, cela ne va guère mieux […] pain moisi. On se démerde, on vole, on maraude41. 55Il ne s’agit ici que de quelques‑unes des opérations de la guerre de Macédoine, mais, si l’on fait abstraction des détails des combats, les grandes lignes du vécu des hommes restent identiques. Un manque de connaissances ou de prise en compte des conditions locales a fait que, comme en Crimée, les épidémies ont tué trois fois plus que le feu, et que le soldat a toujours l’impression d’un sacrifice inutile.

LHumanité publie presque chaque jour un article sur l'Indochine de Pierre Durand [60]. Le jeune André Stil, promu rédacteur en chef en avril 1950 juste après sa nouvelle sur les dockers de Dunkerque, le chef du service international Pierre Courtade, qui séjournera discrêtement dans les maquis Viet minh [60], fin 1952 début 1953, d'où il ramènera un numéro spécial de 80 pages
Le contexte de l’œuvre En 1921 a été créé à Paris le Comité aux héros de l’Armée noire présidé par le général Louis ARCHINARD, ancien commandant supérieur du Soudan français, assisté du général MARCHAND. Ce comité, placé sous le haut patronage du président de la République, du président du Conseil, des ministres des Affaires étrangères, de la Guerre et des Colonies, du commissaire général des Troupes noires et des maréchaux de France, avait pour mission de faire ériger en métropole et en Afrique, un monument à la mémoire des soldats indigènes morts pour la France au cours de la 1ère guerre mondiale, à l’aide des souscriptions des communes de France et des Amis des Troupes noires françaises ». Deux villes ont été rapidement retenues Reims en métropole, et Bamako capitale du Soudan français actuel Mali , sur les rives du Niger en Afrique. Édouard Daladier, ministre des Colonies, à la tribune Photographie conservée au musée Saint-Remi de Reims La description du monument de Reims réplique de celui de Bamako Le monument à l’Armée noire de Reims est l’œuvre de deux Parisiens, le sculpteur Paul MOREAU-VAUTHIER et l’architecte Auguste BLUYSEN. Il était constitué d’un socle en granit de 4 mètres de haut rapporté d’Afrique, en forme de Tata », fortin traditionnel africain, sur lequel étaient gravés les noms des principales batailles de la 1ère guerre mondiale au cours desquelles les troupes africaines ont été engagées. Ce socle était surmonté d’un bronze de trois mètres de haut représentant un groupe de soldats du corps d’armée colonial constitué de quatre tirailleurs africains rassemblés autour d’un drapeau français porté par un officier blanc. C’est un groupe de cinq combattants. Un sous-lieutenant imberbe étreint un drapeau tandis qu’à sa droite, un tirailleur en chéchia semble guetter encore l’ennemi, du côté de la Pompelle. À gauche, un autre tirailleur semble avoir été surpris au moment où il se lève pour sortir de la tranchée. Derrière, deux colosses noirs semblent dire Nous sommes là, si l’on a besoin de nous ». Un murmure d’admiration parcourt la foule, qui reconnaît le symbole du dévouement et de la fidélité de nos soldats noirs. L’Éclaireur de l’Est, 14 juillet 1924 Le monument Aux héros de l’Armée noire », érigé à Reims en témoignage de reconnaissance envers les Enfants d’adoption de la France, morts en combattant pour la Liberté et la Civilisation », était la réplique du monument inauguré le 3 janvier 1924 à Bamako. Le monument de Bamako Archives municipales et communautaires de Reims Le monument démantelé par les autorités allemandes d’occupation en septembre 1940 Pendant la 2e guerre mondiale, dès le début de l’Occupation, la statuaire de bronze a été démontée par les Allemands, embarquée sur un wagon de chemin de fer pour une destination inconnue. Elle a sans doute été fondue pour en récupérer le métal, tandis que le socle du monument était détruit. Marcel COCSET est parvenu à photographier clandestinement l’enlèvement du monument en septembre 1940, puis des membres de sa famille venus déposer des fleurs à l’emplacement du monument disparu au début du mois d’octobre 1940. En 1961, la municipalité de Reims et la délégation locale de l’Association française des coloniaux et anciens combattants d’outre-mer ont pris l’initiative de créer un Comité du Monument aux soldats d’outre-mer à Reims, déclaré en sous-préfecture le 30 mars 1961, dont la mission était de faire édifier à Reims un Monument en remplacement du Monument à l’Armée noire détruit sous l’Occupation ». Le monument de 1963, désigné sous le nom de Monument aux soldats d’Outre-mer par le Comité d’érection et qualifié de Monument à la mémoire des morts de l’Armée noire sur le décret ministériel approuvant son érection, est constitué de deux obélisques de 7 mètres de haut en pierre d’Eurville, érigés sur un bloc d’une tonne, et entouré d’un dallage de schistes de Rimogne. Les deux obélisques symbolisent l’union des combattants métropolitains et africains, et le bloc la résistance de Reims et de ses défenseurs pendant la 1ère guerre mondiale. En 2008 la Ville de Reims prenait l’initiative de reconstruire à l’identique le Monument aux héros de l’Armée noire érigée en 1924 Voici une reproduction de l’œuvre historique, par l’artiste Jean-François Gavoty, mise en place à l’automne 2013, visible aujourd’hui au parc de Champagne Le monument reconstruit aujourd’hui au parc de Champagne. Ted Yoho, un membre républicain du Congrès américain, aurait été surpris en train d’invectiver la représentante politique sur les marches du Capitole. Depuis, il a présenté ses excuses à Alexandria Ocasio-Cortez pour ces propos insultants. Mais la démocrate a balayé du revers de la main ses excuses, dans un discours prononcé le jeudi 23 juillet 2020. Je ne demandais rien à personne, je montais les marches, et Ted Yoho a agité son doigt sous mon nez, a-t-elle expliqué, le jeudi 23 juillet. Il m’a dit que j’étais dégoutante ». Il m’a dit que j’étais folle ». Avant d’ajouter Devant un journaliste, Ted Yoho m’a traitée – je cite – de put*** de sal*** ». Ce sont les termes qu’il a employés contre une femme membre du Congrès.» La démocrate a ainsi refusé les excuses du Républicain. Traiter une femme de salope est ce du sexisme à votre avis ? Est ce grave ou pas du tout ? Vous répondrez à ces deux questions en introduction . Ecoutez la formidable réponse d’ Alexandria Ocasio-Cortez à l’agression dont elle a été victime . Vous devez développer une réponse , sans reprendre ses mots et en vous aidant de la vidéo ci dessous , pour ces 2 questions Pourquoi et comment notre société doit elle lutter contre les violences verbales ordinaires contre les femmes ? POUR ALLER PLUS LOIN… Depuis le 27 novembre 2018, un nouveau service en ligne permet de discuter en direct avec un policier ou un gendarme spécialiste des violences sexistes ou sexuelles, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Vous pouvez lui expliquer votre situation personnelle sans donner votre identité, signaler des faits de violences sexuelles et/ou sexistes dont vous êtes victime ou témoin. Vous pouvez aussi demander des informations, des conseils ou de l’aide. Chantage, humiliation, injures, coups… Les femmes victimes de violences peuvent contacter le 3919. Pour ceux qui souhaitent enregistrer leur voix sur une image ou une vidéo, rien de plus simple, suivez le mode d’emploi ci dessus ! Arrivéedu 6 e Bataillon à la fin de la nuit dans un champ près du bois des Alleux (70). Nous attendons le reste du 5 e Bataillon qui était en première ligne. La relève qui a commencé hier à six heures et a duré toute la nuit est finie. La 18 e Compagnie a eu dix-huit tués et une cinquantaine de blessés à cause des bombardements.. Arrivées de la 17 e, de la 18 e et de la 20 e. L’Enfer de Dante Alighieri résumé des chants de I à IX. Il est … Placé dans un orphelinat sordide, il glisse vers la délinquance. Résumé. Adolescent, il est marin et navigue sur plusieurs cargos. Résumé du document. Bagarreur, il ne tarde pas à s’attirer des ennuis. James, placé dans un orphelinat sordide à la mort de sa mère, ne tarde pas à tomber dans la délinquance. Aventure Roman Ecole Cherub. Mission 1 – 100 jours en enfer. À seize ans, il a déjà fait le tour du monde. Sera-t-il capable de résister 100 jours ? Cherub - 100 jours en enfer. Afficher/masquer le résumé . Le dernier jour d'un condamné est un roman écrit par Victor Hugo en 1829. Password. 1. James, placé dans un orphelinat sordide à la mort de sa mère, ne tarde pas à tomber dans la délinquance. Bruce. Publié à l’origine en feuilleton en 1865 dans Gil Blas puis en volume, Bel Ami relate le parcours d’initiation d’un jeune homme voulant conquérir la capitale et y réussir. Résumé chapitre XII Phileas Fogg et ses compagnons ont décidé de voyager à dos d’éléphant à travers la jungle indienne pour gagner du pari fonctionne, car ils ont une douzaine d’heures d’avance. Le directeur de l’Incubation parcourt les longs couloirs suivis par des jeunes studieux qui interrompent ses explications, de temps à autre, par des questions. Après une bagarre plus violente que d'habitude, James est renvoyé de l'école. Titre Cherub mission 1 100 jours en enfer Auteur Robert Muchamore Année 2004 Angleterre/2007 France Traducteur Antoine Pinchot Edition Casterman Genre Espionnage, aventure, jeunesse L'histoire Nous suivons James, un jeune garçon de onze ans qui vit avec sa mère, une alcoolique, sa petite soeur Lauren et son beau-père, un homme violent. James doit suivre un éprouvant programme d’entraînement avant de se voir confier sa première mission d’agent secret. 100 Jour en enfer 586 mots 3 pages Montre plus 1 Introduction J’ai choisi de vous présentez se livre car moi il m’a énormément plus, il m’a donné le goût de la lecture moi qui limite déteste lire. Elle travaille en relation avec le M15 … Les personnages principaux de cette chanson sont le pape Célestine V et Charon. Dans le vestibule de l’Enfer une zone qui précède le véritable Enfer, Dante trouve les Ignavi, qu’il traite avec un profond mépris parmi eux, le pape Célestin V qui a abandonné la dignité papale, incapable de diriger l’Église. 23 Février 2009 2. 9782203200579. Une écriture très efficace 34 7. Quel est le nom de l'orphelinat où est placé James ? Livraison à partir de 0,01 € en France métropolitaine. Elle reçoit la visite du garde. Début du résumé un pari comme point de départ de l’aventure. Le voyage, long de neuf jours, n'a jusqu'alors pas été très agréable pour l'adolescent. Il passera alors un test pour se faire accepter dans l’agence et pouvoir commencer le camp d’entraînement de 100 jours. Victor Hugo dans ce roman traite bien évidemment de la peine de mort, de la liberté, de l'absence de liberté et de la torture psychologique du condamné à mort dans ses derniers instants. Sera-t-il capable de résister 100 jours ? Résumé. À la mort de cette dernière, il est placé dans un orphelinat. Remember me on this computer. Télécharger le livre Cherub Tome 1 100 jours en enfer de Robert Muchamore - Éditeur Casterman Jeunesse - en version numérique. Espagne Les Éditions Casterman. Le dernier jour d'un condamné est un roman écrit par Victor Hugo en 1829. Il est alors recruté par CHERUB, une mystérieuse organisation gouvernementale. Résumé des chapitres Candide Chapitre I La Vesphalie, le paradis Tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes pour le jeune Candide, docile et ingénu. Retour sous 15 jours. Résumé du document. Il est alors recruté par CHERUB et va suivre un éprouvant programme d'entraînement avant de se voir confier sa première mission d'agent secret. Guy de Maupassant, Bel Ami résumé chapitre par chapitre, personnages et analyse. Chapitre 1. Un homme est introduit dans un salon sans fenêtre et sans issue. Ce programme comprend des parcours combats, des stages de survie dans la forêt, et d’autres types d’épreuves mettant les qualités physiques et morales à l’épreuve. Les participants Objet Une lecture captivante mais prévisble Chère Madame, Dernièrement, jʼai fait la lecture du roman 100 jours en enfer. Des paris sont faits dans tout le royaume. Les aventures de James sont menées tambour battant, sans négliger la psychologie ni les questionnements d’un pré-adolescent confronté à des choix graves. 100 Jours en enfer. Sera-t-il capable de résister 100 jours ? 46 avis - 46 sur les autres formats . 100 jours en enfer Cherub Mission ; 1 James, 11 ans, n’a pas grandi dans un environnement favorisé père inconnu, mère alcoolique. Lisez votre ebook - Cherub Tome 1 100 jours en enfer - sur votre liseuse où que vous soyez - - Furet du Nord Yves Pinguilly est né à Brest en 1944. Ils n'arrivaient pas tous à la fin du voyage. Portrait … 1. 9782203200555. Le récit s’ouvre sur un jeune homme marchant dans la nuit, sous un “ciel sans étoiles”. Résumé James n’a que 12 ans lorsque sa vie tourne au cauchemar. 3 coups de cœur des libraires. À Greendale, Sabrina s'essaie à une nouvelle activité et honore une mission dérangeante. Il a des notes catastrophiques. Fantine coupa donc ses magnifiques cheveux blonds. A l'intérieur, le garçon a une sensation étrange de déjà-vu et pire, il entend la Voix, perceptible aussi par son protecteur. Edition NATHAN Romans de la mémoire Biographie de l’auteur. Les 100 The 100 en V,O est le premier roman de la série littéraire Les 100 de Kass Morgan,Publié le 3 septembre 2013 en version originale par la maison d’édition Little, Brown and Company, puis en version française traduit par Fabien Le Roy le 23 janvier 2014 par les Éditions Robert Laffont,, Résumé, Pour les résumés des chapitres, voir /Résumé, 100 Jours En Enfer 2. À seize ans, il a déjà fait le tour du monde. Pendant que James attend Lauren, des mères de famille lui passent une commande pour sa mère. 0 vote . Mais son soulagement est de courte durée. Sera-t-il capable de résister 100 jours ? Question 1/16. Résumé du tome 1 James, placé dans un orphelinat sordide à la mort de sa mère, ne tarde pas à tomber dans la délinquance. Le meilleur des mondes débute par une visite guidée d’étudiants au Centre d’Incubation et de Conditionnement de Londres-Central. John. Adam ne s'intéresse qu'à Cathy. Il est alors recruté par CHERUB et va suivre un éprouvant programme d'entraînement avant de se voir confier sa première mission d'agent secret. La jeune femme a été condamnée pour avoir tué un garde, une trahison sur la Colonie. Mais pour la 1re fois, il découvre le sourire de son père, car la moisson s'annonçait excellente et il n'y avait d'yeux que pour ses terres. révolutionnaire, pour réparer l’injustice et combattre l’esclavage des ouvriers. Résumé James Choke est un garçon un peu mal dans sa peau. 54 votes . Clarke Griffin est enfermée à l'Isolement. Sa mère, malade et obèse, est riche d'argent mal acquis, son beau-père le … poop sr tkelekecdx rrb pch xc journal des travaux dela societe historique algerienne par les membres de la societe sous la direction du president publication honoree de souscriptions du ministre de l’ instruction publique, du gouvernement general db l’algerie des conseils generaux des departements d’alger et d’oran. La première bande dessinée CHERUB ! 1930 misère, épidémie + description de sa petite famille. Un tirailleur en enfer. La jeune femme a été condamnée pour avoir tué un garde, une trahison sur la Colonie. Cherub est un département ultrasecret des services de renseignement britanniques composé d'agents agés de 10 à 17 ans. 100 jours en enfer a été écrit en 2003. 100 jours en enfer - Chapitre 2 Modifier Résumé Lauren James attend sa sœur devant son école. Salina aime le jeune Kano mais c'est à son frère, Saro, que le clan Djimba veut la marier. Date de publication 2003. + d' un million et demi de livres disponibles. 1 . CHERUB, une organisation très spéciale 11 2. Après une bagarre plus violente que d’habitude, James est renvoyé de l’école. CHERUB Tome 1 - 100 Jours en enfer Tome 1 BD Tome 2 - Trafic Tome 2 BD Tome 3 - Arizona Max Tome 4 - Chute libre Tome 15 - Black Friday Tome 16 - Hors-la-loi Tome 17 - Commando Adams Henderson's Boys Tome 1 - L'évasion Tome 2 - Le jour de l'aigle Tome 3 - L'Armée secrète Tome 4 - Opération U-Boot Tome 5 - Le prisonnier Tome 6 - Tireurs d'élite Feuilleter Format Poche. Lire, dire et penser la transgression à la lumière des supplices . Matériel autorisé seulement le dictionnaire pour corriger votre français écrit. Nouveau membre. Une mère obèse, dépressive et délinquante, un père alcoolique disparu de longue date, un avenir sans issue. Il se préparait pour la moisson. Ils n'avaient pas à boire, ni à manger. Yves Pinguilly est né à Brest en 1944. Au début, certains pensent que Fogg peut gagner, mais au bout de cinq jours, seuls … Mais Ron est un moins que rien, qui passe son temps à soutirer de l’argent à sa mère. Playing via Spotify Playing via YouTube. Résumé Né de père inconnu, James vit avec Lauren sa demi-sœur et une mère obèse et alcoolique, dans la banlieue londonienne. Les antibiotiques qu’utilisent les agriculteurs et agricultrices à travers le monde pour éviter que leurs animaux ne soient mal Ce roman d’espionnage haletant a un côté si réaliste qu’il est difficile de croire que l’unité envoyant des enfants en mission dangereuse n’a pas existé. Kyle est le meilleur ami de James. Après une bagarre plus violente que d’habitude, James est renvoyé de l’école. Malgré ça, j’ai lu tout les livres a chaque intrigué par qu’elle sera leur prochaine mission. Montre plus. Trois héros d’Arizona Max 22 4. M. miss1995. 0 / 5. Époque contemporaine de celle de l’auteur, 1872. 100 jours en enfer… Le héros du récit de Voyage de Jules Verne s’appelle Phileas Fogg. Placé dans un orphelinat sordide, il glisse vers la délinquance. Titre Verdun 1916. Cet examen est axé sur votre compréhension de la littérature du XIXe siècle. Chapitre 1 Candide, dont le nom traduit à la fois la naïveté et la crédulité, vit auprès de la cour d'un magnifique château situé en Westphalie région d'Allemagne. Chapitre 4 Le jour de paie, les ouvriers constatent la baisse de leurs salaires. Le chant de l’Enfer, qui fait partie du vaste poème “La Divine Comédie”, de Dante Alighieri, commence par le célèbre vers “Au milieu de la marche de notre vie, je me suis retrouvé dans une forêt sombre, que le droit chemin était perdu”. Jules Verne, Le Tour du Monde en quatre-vingts jours résumé chapitre par chapitre Chapitre I Dans lequel Phileas Fogg et Passepartout s’acceptent réciproquement, l’un comme maître, l’autre comme domestique. Cherub mission ; 100 jours en enfer - James, placé dans un orphelinat sordide à la mort de sa mère, ne tarde pas à tomber dans la délinquance. 100 jours en enfer. Résumé James, onze ans, a une sale vie bien qu'il ne manque de rien. 100 jours en enfer… Le Centre Alabama . JEAN-PAUL SARTRE, HUIS CLOS RESUME SCENE PAR SCENE. ISBN 2-85203-100-0 La farce de Maître Pierre Pathelin farce anonyme, entre 1464 et 1469, texte établi et traduit, introduction, notes, bibliographie, chronologie et index par Jean Dufournet. 100 jours en enfer - Chapitre 1 Modifier Résumé Un simple accident Suite à de nombreuses moqueries concernant le poids de sa mère de la part de Samantha Jennings, James Choke la saisit par le col et la plaque contre le mur de la salle de classe. 100 jours en enfer. 334 mots 2 pages. Chapitre 1. Ce quiz a été proposé par arthurdu46, n´hésitez pas à lui envoyer un message pour vos remarques ou remerciements. Des enfants et des adolescents en première ligne 17 3. Il a été diffusé pour la première fois le 24 janvier 2020 sur Netflix. Ce tome a été adapté en bande dessinée, parue le 11 avril 2012 en France. Une édition collector en tirage limité a été publiée le 6 novembre 2013 par Casterman. Cette édition inclut des documents confidentiels, tels que des ordres de mission, les plans du campus ou encore des scènes coupées. Résumé Chapitre V Le chapitre V se concentre sur le retentissement, le bruit que produit le pari de Fogg en Angleterre quelques jours après son départ. Clarke pense qu'il s'agit là de son heure elle sera bientôt exécutée. Titre Cherub mission 1 - 100 jours en enfer; Auteur Robert Muchamore; Titre original The recruit; ISBN 9782203002029; Éditeur Casterman; Année de publication 2004; Nombre de pages 320 pages; Niveau de difficulté débutant ; Public cible 12 ans et plus; Genre Aventure; Mots-clés Espionnage, Amitié, École; Fiche technique. × Close Log In. Le baron de Thunder-ten-tronckh, l’ un des plus puissants seigneurs de la Vestphalie », et probablement son oncle, l’a accueilli dans un château protégé et clos, qui fait rempart à toute violence extérieure. je me suis taper une bâche et j'ai été coller et en punition résumé les 6 chapitre 1 par 1 si vous conésé un site ou il y a des résumé chapitre par chapitre le livre c'est "le bal" de Irène Némirovsky merci . Lorsque sa mère meurt assomée par les barbituriques, James, placé dans un orphelinat, sombre encore un peu plus. La presse, les journaux du pays s’emparent de l’histoire, discutent des chances de succès. 100 jours en enfer - Chapitre 1 Un simple accident 100 jours en enfer - Chapitre 2 Lauren 100 jours en enfer - Chapitre 3 Rouge sang 100 jours en enfer - Chapitre 4 Seuls au monde 100 jours en enfer - Chapitre 5 La chasse au trésor 100 jours en enfer - Chapitre 6 Kyle 100 jours en enfer - Chapitre 7 Sur le divan 100 jours en enfer - Chapitre 8 Joyeux anniversaire 100 … Temps de lecture 2 min — Repéré sur Wired. Romans dès 13 ans par série; Cherub; 100 jours en enfer; Cherub - Mission 1, Edition 2019 100 jours en enfer Voir aussi Cherub Robert Muchamore Auteur Antoine Pinchot Traduction Paru le 29 mai 2019 Roman adolescent dès 13 ans Poche 5. C’est un gentleman anglais qui a parié avec ses amis du Reform Club qu’il pourrait faire le tour du monde en 80 jours. Ce livre est un roman d’espionnage fantastique. Date de publication 2003. Cherub Tome 1100 jours en enfer. Elle a eu un autre enfant avec Ron, une fille, Lauren, que James adore. En résumé ils étaient traités comme des bêtes. 100 jours en enfer... Résumé chapitre par chapitre Ordre de mission pour l'affaire Solomon Gold épisode de la villa Ordre de mission de James Adams Scènes coupées Adolescent, il est marin et navigue sur plusieurs cargos. C’est un gentleman anglais qui a parié avec ses amis du Reform Club qu’il pourrait faire le tour du monde en 80 jours. Personnage principale James Shoke. Cette organisation a été créée après la seconde guerre mondiale en 1946. Enter the email address you signed up with and we'll email you a reset link. Sera-t-il capable de résister 100 jours ? Les mineurs délinquants face à la loi 26 5. Un tirailleur en enfer. or. Ewart. Auteur Yves Pinguilly. Londres, logement de Phileas Fogg 7 Saville-row. Avantages Objet Une lecture captivante mais prévisble Chère Madame, Dernièrement, jʼai fait la lecture du roman 100 jours en enfer. Il se compose de 49 chapitres et seulement 97 pages. Read about 100 jours en enfer by Chapitre 17 and see the artwork, lyrics and similar artists. Galates 2/16 Néanmoins, sachant que ce n’est pas par les œuvres de la loi que l’homme est justifié, mais par la foi en Jésus ... beaucoup de choses et particulièrement pour votre vie de tous les jours. Heureusement pour lui, au lieu d’être puni, il sera plutôt recruté par CHERUB, une agence d’espionnage. Le résumé de la 1ère partie du tome 9 d’Outlander Un Essaim d’Abeilles dans la Carcasse d’un Lion Chapitre 1 Les MacKenzie sont là The MacKenzies Are Here. Ferme à Vendre Hectares Cantal, Comment Rattacher Mon Conjoint à Ma Carte Vitale, Le Barbier De Séville Résumé Scène Par Scène, Maison De L'avocat Limoges, Piscine Municipale Le Pradet, Synthèse Dissertation, JR77i8.
  • g4yghqt5sv.pages.dev/371
  • g4yghqt5sv.pages.dev/424
  • g4yghqt5sv.pages.dev/309
  • g4yghqt5sv.pages.dev/418
  • g4yghqt5sv.pages.dev/77
  • g4yghqt5sv.pages.dev/53
  • g4yghqt5sv.pages.dev/16
  • g4yghqt5sv.pages.dev/41
  • un tirailleur en enfer rĂ©sumĂ© de chaque chapitre