La prise en charge mĂ©dicale du rĂ©sident est lâun des facteurs les plus importants du choix dâun Ă©tablissement. Sa qualitĂ© est assurĂ©e par le projet de soins de la personne ĂągĂ©e, Ă©laborĂ© par le personnel soignant de la maison de retraite, garant de sa mise en Ćuvre au que le projet de soins de la personne ĂągĂ©e ?Peu aprĂšs lâentrĂ©e dâun nouveau rĂ©sident en maison de retraite mĂ©dicalisĂ©e Ehpad, lâĂ©quipe soignante, dirigĂ©e par le mĂ©decin coordonnateur et lâinfirmiĂšre rĂ©fĂ©rente, Ă©labore le projet de soins personnalisĂ© de la personne ĂągĂ©e. Ce document permet de rĂ©aliser un diagnostic afin de satisfaire tous les besoins fondamentaux de la personne ĂągĂ©e en matiĂšre de prise en charge exposĂ©e dans le projet de soins est dĂ©terminĂ©e en tenant compte des besoins relatifs Ă lâĂ©tat de santĂ© de la personne ĂągĂ©e,des besoins liĂ©s Ă son niveau de dĂ©pendance physique, psychologique et social,de lâaide que peut apporter lâĂ©quipe de lâ des simples traitements, le projet de soins vise Ă prendre globalement en charge la personne ĂągĂ©e. Il permet de mettre en place des actions de prĂ©vention de la perte dâautonomie,dâĂ©viter la dĂ©sorientation du rĂ©sident,dâorganiser la continuitĂ© des soins de la personne ĂągĂ©e,dâadapter la formation des Ă©quipes les membres du personnel mĂ©dical prennent part Ă la mise en Ćuvre du projet de soins des personnes ĂągĂ©es et sont sollicitĂ©s dans ce cadre au lâĂ©quipe soignante en assure-t-elle les soins de la personne ĂągĂ©e ?Le mĂ©decin coordonnateur qui dirige lâĂ©quipe soignante a pour objectif de garantir la prise en charge gĂ©riatrique optimale des rĂ©sidents de la maison de retraite oĂč il le reste de lâĂ©quipe soignante, il dĂ©termine les prioritĂ©s des soins des personnes ĂągĂ©es, coordonne lâintervention des prestataires de soins externes Ă lâĂ©tablissement et doit veiller Ă la maĂźtrise des dĂ©penses de santĂ© au sein de la rĂ©sidence. Il doit Ă©galement assurer la formation gĂ©riatrique continue du personnel et donner son avis sur les rĂ©fĂ©rente va seconder et aider le mĂ©decin coordonnateur, encadrer et animer de facto lâĂ©quipe soignante, et surtout sâassurer du respect des prescriptions et de la continuitĂ© des soins des personnes ĂągĂ©es les aides-soignantes et les aides mĂ©dico-psychologiques interviennent de maniĂšre polyvalente dans le fonctionnement de la maison de retraite et lâoctroi de soins aux personnes ĂągĂ©es. Ces employĂ©s sont en contact permanent avec les rĂ©sidents, quâils accompagnent au sont les soins gĂ©rontologiques spĂ©cifiques en maison de retraite ?Le personnel soignant en maison de retraite est bien Ă©videmment tenu de sâoccuper de lâĂ©tat de santĂ© de chaque rĂ©sident dĂšs lors quâun quelconque soin est pouvoirs publics requiĂšrent nĂ©anmoins des Ă©tablissements dâaccueil pour personnes ĂągĂ©es que lâaccent soit mis sur la prĂ©vention des troubles mentaux,la prĂ©vention et le traitement de la douleur,les escarres,lâincontinence,les traitements en fin de vie en maison de ailleurs, les buts du personnel soignants sont les suivants prĂ©server ou restaurer lâautonomie du rĂ©sident,maintenir les relations avec ses proches et lâextĂ©rieur,favoriser la communication avec le rĂ©sident et sa famille,garantir la qualitĂ© des soins de la personne de soins de qualitĂ© Ă la personne ĂągĂ©e est rendu possible par une bonne communication et une coordination optimale entre les membres de lâĂ©quipe mĂ©dicale,lâĂ©laboration dâun protocole des situations dâurgence,la prĂ©sence dâune garde mĂ©dicale 24 heures sur dâune unitĂ© protĂ©gĂ©e Alzheimer permet dâoffrir des soins plus spĂ©cifiques aux personnes ĂągĂ©es atteintes de la maladie dâAlzheimer, grĂące Ă un personnel formĂ© notamment Ă la prise en charge des troubles du lorsque les soins dont a besoin la personne ĂągĂ©e accueillie en maison de retraite deviennent trop lourds, un passage en UnitĂ© de soins de longue durĂ©e USLD sera envisagĂ©. Tout dĂ©pendra de la situation sociale et mĂ©dicale du les Ă©tablissements non mĂ©dicalisĂ©s, comme les rĂ©sidences-autonomie, le rĂ©sident peut faire appel Ă des services de soins infirmiers Ă domicile SSIAD.Cet article vous a-t-il Ă©tĂ© utile ?Notez cet article afin de nous permettre dâamĂ©liorer nos Blanc,RĂ©dactrice chez Cap Retraite
pourune personne agee c est utile a priori 25 Jan 2022
RĂ©sumĂ©Les effets indĂ©sirables des mĂ©dicaments EIM sont plus frĂ©quents et plus graves aprĂšs 65 ans. Leur symptomatologie est trĂšs variĂ©e, voire atypique. Les mĂ©dicaments en cause sont principalement les mĂ©dicaments cardio-vasculaires, les psychotropes, les anticoagulants et les anti-inflammatoires non stĂ©roĂŻdiens. A cĂŽtĂ© de facteurs favorisant inĂ©vitables en rapport avec les altĂ©rations associĂ©es au vieillissement, il existe dâautres circonstances dont la correction peut diminuer les EIM ces facteurs Ă©vitables de iatrogĂ©nĂšse concernent certaines caractĂ©ristiques des mĂ©dicaments ainsi que certains comportements du prescripteur et/ou du malade. Compte tenu de lâimpact humain et Ă©conomique de la iatrogĂ©nĂšse en gĂ©riatrie, il est urgent de mettre en Ćuvre une vĂ©ritable politique de prĂ©vention axĂ©e Ă la fois sur le dĂ©veloppement de lâĂ©valuation des mĂ©dicaments chez la personne ĂągĂ©e et sur la diffusion institutionnelle dâinformations Ă tous les professionnels de santĂ©, aux malades et Ă leurs entourages, mais aussi Ă tous les citoyens. SummaryAdverse drug reactions ADRs are more frequent and more serious in elderly patients >65 years. Signs and symptoms of ADRs are varied and sometimes atypical. The culprit drugs are mainly cardiovascular and psychotropic agents, anticoagulants, and nonsteroidal antiinflammatory drugs. Some risk factors for ADRs are inherently due to aging, while others can be corrected. These preventable risk factors are related both to drugs themselves and to the behavior of doctors and patients. Given the major human and economic costs of ADRs in the elderly, a proactive prevention policy is urgently needed. This will involve more specific drug evaluation in the elderly, and better information for healthcare professionals and patients alike. EFFETS INDĂSIRABLES DES MĂDICAMENTS CHEZ LES SUJETS ĂGĂS Introduction Bon nombre de maladies rencontrĂ©es en gĂ©riatrie nĂ©cessitent un traitement mĂ©dicamenteux. Or, toute prise mĂ©dicamenteuse sâaccompagne dâun risque dâeffet indĂ©sirable. Les personnes ĂągĂ©es sont plus exposĂ©es aux effets indĂ©sirables mĂ©dicamenteux EIM pour de multiples raisons, principalement les comorbiditĂ©s, le rĂŽle du vieillissement lui-mĂȘme nâĂ©tant pas le paramĂštre majeur [1, 2]. Certains facteurs favorisant les EIM sont Ă©vitables, dâautres non la iatrogĂ©nĂšse mĂ©dicamenteuse en gĂ©riatrie est loin dâĂȘtre systĂ©matiquement assimilable Ă une erreur mĂ©dicale. Quoiquâil en soit, lâimportant est de diminuer la prĂ©valence et/ou la gravitĂ© des accidents mĂ©dicamenteux Ă partir des informations disponibles. La recherche porte sur lâĂ©pidĂ©miologie, lâanalyse des facteurs favorisants et plus rĂ©cemment sur lâĂ©valuation du caractĂšre Ă©vitable ou non des accidents [1, 3-8]. Les travaux de lâAPNET, dĂ©jĂ plusieurs fois rapportĂ©s aux tribunes des AcadĂ©mies nationales de mĂ©decine et de pharmacie, en tĂ©moignent [8, 9]. Mais il reste Ă dĂ©velopper la mise en Ćuvre de mesures prĂ©ventives efficaces et Ă en dĂ©terminer lâimpact. SYNTHĂSE DES ĂTUDES SUR LA IATROGĂNĂSE MĂDICAMENTEUSE EN GĂRIATRIE FrĂ©quence et gravitĂ© des accidents mĂ©dicamenteux La iatrogĂ©nĂšse est ici frĂ©quente, grave, Ă lâorigine de pertes dâautonomie, mais aussi dâune mortalitĂ© non nĂ©gligeable [3, 10-14]. Les EIM sont en moyenne deux fois plus frĂ©quents aprĂšs 65 ans [15-17]. Ils sont aussi plus graves 20 % des effets indĂ©sirables conduisent Ă lâhospitalisation [8, 16]. Dix Ă 20 % des hospitalisations de personnes ĂągĂ©es seraient dues Ă un EIM [8, 14, 18]. Le cas des EIM induits par les anti-inflammatoires non stĂ©roĂŻdiens AINS illustre cette situation avec des accidents digestifs graves, prĂšs de trois fois plus frĂ©quents, une insuffisance rĂ©nale aiguĂ« trois Ă quatre fois plus frĂ©quente et une dĂ©compensation cardiaque deux fois plus frĂ©quente [2, 19-25]. La gravitĂ© des EIM est en bonne partie liĂ©e Ă la fragilitĂ© des malades un simple malaise peut entraĂźner une chute avec fracture conduisant Ă une perte dâautonomie. Le diagnostic peut ĂȘtre retardĂ© parce que la symptomatologie dâappel est peu spĂ©cifique chutes, confusion ou lorsquâil est difficile de distinguer lâEIM des symptĂŽmes de la maladie responsable de la prescription câest le cas de la confusion du malade dĂ©ment sous psychotrope. Il faut ajouter la possibilitĂ© dâautoaggravation ââ de la iatrogĂ©nĂšse la confusion non rattachĂ©e Ă un sevrage en benzodiazĂ©pines peut ĂȘtre traitĂ©e Ă tort avec un neuroleptique, lui-mĂȘme Ă lâorigine dâune chute. Câest pourquoi le diagnostic dâEIM doit ĂȘtre systĂ©matiquement Ă©voquĂ© devant des signes compatibles avec lâadministration dâun mĂ©dicament et inexpliquĂ©s par lâĂ©volution de la maladie [1]. Signes dâappel et mĂ©dicaments en cause La symptomatologie est principalement cardio-vasculaire, neuro-psychique et digestive, en rapport avec les mĂ©dicaments prescrits principalement Ă visĂ©e cardiovasculaire au sens large et psychotropes [26, 27]. En revanche, le point dâappel clinique est souvent peu Ă©vocateur, Ă type de malaises, chutes, troubles de lâĂ©quilibre, altĂ©ration de lâĂ©tat gĂ©nĂ©ral, anorexie, troubles cognitifs ou de vigilance. Les chutes sont dâautant plus graves quâelles exposent Ă des traumatismes crĂąne, fĂ©mur et/ou Ă une perte dâautonomie syndrome post-chute. Globalement, les classes mĂ©dicamenteuses sont dâautant plus responsables dâEIM quâelles sont frĂ©quemment prescrites mĂ©dicaments cardio-vasculaires, psychotropes, hormis les anticoagulants et les AINS qui comportent une iatrogĂ©nĂšse accrue. Sur le plan cardio-vasculaire, lâhypotension artĂ©rielle orthostatique ou permanente a pour origine plusieurs mĂ©canismes en rapport avec des mĂ©dicaments divers bien entendu les anti-hypertenseurs, les dĂ©rivĂ©s nitrĂ©s, mais aussi les antidĂ©presseurs, les neuroleptiques et les antalgiques opioĂŻdes [28]. Les troubles du mĂ©tabolisme hydroĂ©lectrolytique dĂ©shydratation avec ou sans hyponatrĂ©mie sont gĂ©nĂ©ralement liĂ©s aux diurĂ©tiques. Les diurĂ©tiques, IEC, corticoĂŻdes et laxatifs gĂ©nĂšrent des dyskaliĂ©- mies graves cardiopathie sous-jacente. Lâinsuffisance rĂ©nale peut ĂȘtre liĂ©e Ă la dĂ©shydratation ou Ă la prescription dâAINS, dâIEC ou dâaminosides, leurs associations majorant ce risque et sa gravitĂ©. Les troubles du rythme et/ou de conduction cardiaque , souvent graves, sont en rapport avec une dyskaliĂ©mie ou avec la prescription de digitaliques, bĂȘta-bloquants, anti-arythmiques, inhibiteurs des canaux calciques non dihydropyridiniques, lithium. Les troubles neuro-psychiques constituent prĂšs du quart des signes dâappel parfois pseudo-dĂ©mentiels [2]. Il peut sâagir de troubles de la vigilance, de troubles de lâĂ©quilibre ou de troubles mnĂ©siques. La gravitĂ© des accidents des psychotropes est liĂ©e aux chutes et Ă la sĂ©dation excessive qui peut entraĂźner des pneumopathies dâinhalation. Certaines de ces situations sont en rapport avec des anomalies hydro-Ă©lectrolytiques diurĂ©tiques. Dans dâautres cas, les principaux mĂ©dicaments en cause sont les anxiolytiques, les antidĂ©presseurs, les neuroleptiques, les antiparkinsoniens, les opioĂŻdes, les anesthĂ©siques mais aussi les anticholinergiques, les AINS, les corticoĂŻ- des, les quinolones. Bon nombre dâeffets indĂ©sirables des psychotropes sont liĂ©s Ă des diagnostics insuffisamment Ă©tayĂ©s dĂ©pression masquant une dĂ©mence dĂ©butanteâŠ, Ă des indications excessives prescriptions de somnifĂšre devant des anoma- lies du sommeil uniquement liĂ©es au vieillissementâŠ, Ă des durĂ©es excessives de prescription, sans réévaluation de lâefficacitĂ© et/ou de la tolĂ©rance du traitement, et Ă des associations injustifiĂ©es de psychotropes par exemple deux benzodiazĂ©pines ou de psychotropes avec dâautres mĂ©dicaments agissant sur le systĂšme nerveux central anti-hypertenseurs centraux, antalgiques opioĂŻdesâŠ, sans oublier les neuroleptiques cachĂ©s ââ mĂ©toclopramide [29]. Les risques dâaccidents hĂ©morragiques sont majorĂ©s par les traitements anticoagulants pour des raisons multiples incluant notamment les dĂ©nutritions, les chutes, les erreurs dâobservance, certaines comorbiditĂ©s et des associations mĂ©dicamenteuses notamment avec les AINS [30]. Les accidents hĂ©morragiques sont aussi plus graves car la tolĂ©rance des sujets ĂągĂ©s Ă la dĂ©globulisation est moindre [2]. Lâaspirine Ă petites doses et les autres antiagrĂ©gants plaquettaires exposent aussi Ă un risque accru dâaccidents hĂ©morragiques [31, 32]. Les hypoglycĂ©mies sous insuline ou sulfamides hypoglycĂ©miants sont volontiers atypiques et graves symptomatologies volontiers neurologiques. En revanche, leur frĂ©quence est mal Ă©valuĂ©e [33]. Elles sont favorisĂ©es, dâune part par les altĂ©rations pharmacocinĂ©tiques et lâaltĂ©ration des mĂ©canismes de contre-rĂ©gulation, dâautre part par lâutilisation de produits de longue demi-vie dâĂ©limination, la dĂ©nutrition, lâalimentation irrĂ©guliĂšre, la surveillance insuffisante en particulier lors dâun traitement oral ou certaines associations mĂ©dicamenteuses avec les sulfonylurĂ©es AVK, AINS⊠[34]. Les chutes iatrogĂšnes proviennent de mĂ©canismes divers en rapport avec lâadministration de nombreux mĂ©dicaments antihypertenseurs, psychotropes⊠hypotension artĂ©rielle globale ou orthostatique, troubles de la vigilance, anĂ©mie, hypoglycĂ©mieâŠ[2, 35]. Les ulcĂ©rations gastro-duodĂ©nales sont principalement dues aux AINS. Les hĂ©patites mĂ©dicamenteuses et les autres signes digestifs sont peu Ă©valuĂ©s interfĂ©rences de pathologies associĂ©es. Les symptĂŽmes anti-cholinergiques sont favorisĂ©s par la prise simultanĂ©e de plusieurs mĂ©dicaments anticholinergiques. Ils sont provoquĂ©s par de nombreux mĂ©dicaments de classes pharmacologiques variĂ©es neuroleptiques, antidĂ©presseurs imipraminiquesâŠ. Les dysthyroĂŻdies sont principalement liĂ©es Ă lâamiodarone Elles sont volontiers paucisymptomatiques et atypiques [36, 37]. Lâincontinence urinaire peut ĂȘtre favorisĂ©e ou aggravĂ©e par la prescription de diurĂ©- tiques ou de psychotropes. Les accidents de sevrage mĂ©dicamenteux concernent principalement les benzodiazĂ©- pines interruption par le malade lui-mĂȘme ou Ă lâoccasion dâune hospitalisation. Les infections nosocomiales sont Ă la limite de la iatrogĂ©nĂšse mĂ©dicamenteuse car elles sont souvent provoquĂ©es par des gestes invasifs sondage vĂ©sical, sonde naso- gastrique, injections parentĂ©ralesâŠ. Elles sont frĂ©quentes et peuvent ĂȘtre aussi favorisĂ©es par une administration mĂ©dicamenteuse câest le cas par exemple des pneumopathies dâinhalation favorisĂ©es par une sĂ©dation excessive au cours dâun traitement psychotrope ou opiacĂ© [38]. La iatrogĂ©nĂšse mĂ©dicamenteuse gĂ©riatrique nâest pas inĂ©luctable elle peut ĂȘtre prĂ©venue, au moins partiellement De nombreux facteurs, souvent associĂ©s, favorisent les EIM chez le sujet ĂągĂ©. On considĂšre que 30 Ă 60 % des effets indĂ©sirables seraient Ă©vitables en intervenant sur ces facteurs favorisants qui imposent des actions convergentes de la part des mĂ©decins, des pharmaciens, des autres soignants, mais aussi des malades et de leurs entourages [1, 4, 7, 8, 39-44]. Facteurs inĂ©vitables dâiatrogĂ©nĂšse Certains facteurs inĂ©vitablement liĂ©s au vieillissement doivent ĂȘtre Ă©videmment pris en compte lors de toute dĂ©cision thĂ©rapeutique mais ils ne sont quâinconstamment accessibles Ă des mesures de prĂ©vention â les modifications pharmacocinĂ©tiques Ă lâĂ©chelle individuelle notamment modification de la distribution par diminution de la masse maigre et diminution de lâĂ©limination rĂ©nale ; â les modifications des rĂ©cepteurs Ă lâorigine dâune sensibilitĂ© accrue aux antihypertenseurs, aux benzodiazĂ©pines, aux opioĂŻdes⊠; â lâaltĂ©ration de lâhomĂ©ostasie ; â le contexte polypathologique associant maladies chroniques et aiguĂ«s Ă des degrĂ©s divers ; â le rĂŽle aggravant dâune comorbiditĂ© aiguĂ« qui nâest pas toujours rapidement contrĂŽlable dĂ©shydratation, dĂ©compensation cardiaque⊠; lâexemple de la canicule de lâĂ©tĂ© 2003 a Ă©tĂ© caractĂ©ristique⊠Trois groupes de facteurs Ă©vitables, au moins partiellement â Facteurs Ă©vitables liĂ©s aux mĂ©dicaments ââ Nombreux sont les mĂ©dicaments insuffisamment Ă©valuĂ©s chez les personnes ĂągĂ©es malgrĂ© les recommandations europĂ©ennes [45]. Il est souvent trĂšs difficile dâextrapoler, en pratique mĂ©dicale courante, les principes dâutilisation Ă©tablis Ă partir de malades artificiellement sĂ©lectionnĂ©s au cours des essais thĂ©rapeutiques, les healthy young-old patients ââ [2, 24, 46, 47]. Alors que la prĂ©valence de la fibrillation auriculaire augmente avec lâĂąge, 20 % seulement des patients avaient plus de 75 ans au cours des cinq essais thĂ©rapeutiques principaux sur la warfarine en prĂ©vention des accidents vasculaires cĂ©rĂ©braux ; de mĂȘme, les personnes ĂągĂ©es ne constituaient que 7 % des patients inclus dans la Stroke Prevention in Atrial Fibrillation Study [25]. Quatre-vingt trois essais thĂ©rapeutiques sur les AINS rĂ©alisĂ©s jusquâen 1995, concernant 9600 malades, nâavaient inclus que 2,3 % malades ĂągĂ©s de plus de 65 ans et aucun malade de plus de 80 ans [48]. RĂ©cemment encore, prĂšs de 20 % des prescriptions inappropriĂ©es dâhĂ©parine de bas poids molĂ©culaire Ă dose curative Ă©tait liĂ©es Ă des rĂ©sultats dâĂ©valuation insuffisants chez le sujet ĂągĂ© et chez lâinsuffisant rĂ©nal [47]. Les mĂ©dicaments Ă marge thĂ©rapeutique Ă©troite et/ou Ă longue demi-vie doivent ĂȘtre Ă©vitĂ©s ou utilisĂ©s avec une adaptation posologique et une surveillance accrue. Les digitaliques et les aminosides, notamment, atteignent volontiers des taux plasmatiques toxiques chez les sujets ĂągĂ©s pour des posologies appropriĂ©es aux sujets plus jeunes [2]. Les interactions mĂ©dicamenteuses sont responsables de 15 % Ă 20 % des EIM, alors que la diminution du nombre de mĂ©dicaments diminue significativement les accidents [8, 18]. Ces interactions proviennent de lâadministration de plusieurs mĂ©dicaments dans un contexte polypathologique ou de prescriptions excessives ââ par certains mĂ©decins et/ou de prises inappropriĂ©es de mĂ©dicaments par certains malades psychotropesâŠ. Or, lâincidence des EIM augmente avec le nombre de mĂ©dicaments prescrits [8, 9, 16]. Ces interactions mĂ©dicamenteuses sont dâautant plus insidieuses quâelles peuvent concerner deux mĂ©dicaments appartenant Ă des classes pharmacologiques diffĂ©rentes câest le cas de la potentialisation dâeffets anticholinergiques au cours de lâassociation dâantidĂ©presseurs tricycliques et de neuroleptiques. â Facteurs Ă©vitables liĂ©s au prescripteur lui-mĂȘme Il ne sâagit pas seulement de lâabsence de prise en compte des contre-indications ou des prĂ©cautions dâemploi des rĂ©sumĂ©s de caractĂ©ristique des produits [8]. Le mĂ©decin ne doit pas sous-estimer certaines modifications physiologiques liĂ©es au vieillissement . Le calcul de la clairance de la crĂ©atinine formule de Cockroft et Gault objective lâaltĂ©ration de la filtration glomĂ©rulaire qui atteint prĂšs de 50 % des sujets aprĂšs 80 ans. Il est nĂ©cessaire dâĂ©valuer les risques de mauvaise observance isolement social, troubles cognitifs ou psychiatriquesâŠ. La dĂ©couverte dâune hypotension orthostatique influe inĂ©vitablement sur la prescription dâun mĂ©dicament anti-hypertenseur objectif tensionnel Ă©ventuellement moins bas, posologie initiale plus rĂ©duiteâŠ. Le prescripteur doit Ă©videmment connaĂźtre la maladie quâil traite, mais il doit Ă©galement tenir compte des maladies associĂ©es et des traitements prescrits par dâautres mĂ©decins. Il est donc impĂ©ratif dâharmoniser les prescriptions des diffĂ©rents prescripteurs le carnet de santĂ© constituait Ă cet Ă©gard un outil efficace ! La prise en charge de la personne ĂągĂ©e impose de hiĂ©rarchiser ses maladies en privilĂ©giant le traitement de celles qui comportent un risque vital Ă court ou moyen terme et celles qui altĂšrent sa qualitĂ© de vie. La dĂ©pression, lâanxiĂ©tĂ©, lâinsomnie et lâagitation entraĂźnent souvent des prescriptions de psychotropes injustifiĂ©es par leurs durĂ©es et/ou leurs associations [8, 29, 49]. Certains mĂ©decins ne connaissent pas toujours parfaitement les mĂ©dicaments quâils prescrivent. 7 Ă 10 % des personnes ĂągĂ©es ambulatoires ou institutionnalisĂ©es ont trois mĂ©dicaments Ă action anticholinergique, voire davantage [15]. Des Ă©tudes nord-amĂ©ricaines ont notĂ© que prĂšs du quart des personnes ĂągĂ©es ambulatoires et 12 % des malades en institution recevaient un mĂ©dicament considĂ©rĂ© comme inappropriĂ©, câest-Ă -dire sans efficacitĂ© dĂ©montrĂ©e, Ă dose inadaptĂ©e ou pouvant ĂȘtre remplacĂ© par un autre produit moins dangereux il sâagissait notamment de benzodiazĂ©pines, dâantidĂ©presseurs trĂšs anticholinergiques ou de mĂ©dicaments inefficaces sur la dĂ©mence [1, 50-52]. Il est frĂ©quent de voir associer, chez des malades atteints de maladie dâAlzheimer, un mĂ©dicament anticholinestĂ©rasique et un mĂ©dicament anticholinergique [53, 54]. Chez les dĂ©ments, les troubles du comportement sont souvent mal acceptĂ©s par lâentourage familial ou soignant et peuvent conduire Ă une prescription excessive de sĂ©datifs, a fortiori Ă la demande ââ, sans possibilitĂ© dâĂ©valuation de lâefficacitĂ© et/ou de la tolĂ©rance [16-55]. Tout renouvellement dâordonnance ââ ou toute introduction dâun nouveau mĂ©dicament, doit sâaccompagner dâune rĂ©-Ă©valuation du traitement antĂ©rieur en termes dâefficacitĂ©, de tolĂ©rance et/ou dâinterfĂ©rence avec une pathologie nouvelle. Le mĂ©decin hĂ©site souvent Ă dĂ©-prescrire ââ un mĂ©dicament, en particulier lorsque celui-ci a Ă©tĂ© introduit par un autre prescripteur [56]. Il a tendance Ă relĂącher la surveillance de mĂ©dicaments, jusquâĂ prĂ©sent bien tolĂ©rĂ©s psychotropesâŠ. Or, le risque dâaccident est dâautant plus important que les mĂ©dicaments sont prescrits depuis plusieurs annĂ©es et non surveillĂ©s [56]. â Facteurs Ă©vitables en rapport avec le comportement du malade importance dâune Ă©ducation thĂ©rapeutique appropriĂ©e Les erreurs dâobservance des traitements touchent 60 % des personnes ĂągĂ©es, notamment celles atteintes de troubles cognitifs et/ou vivant dans un isolement social [57]. Les erreurs dâadministration concernent plus spĂ©cifiquement les psychotropes et les mĂ©dicaments inhalĂ©s, indĂ©pendamment de toute altĂ©ration cognitive sous-jacente [16]. Quant Ă lâautomĂ©dication , sa prĂ©valence est mal connue mais semble importante. Elle concerne notamment les AINS, les laxatifs et les hypnotiques avec leurs risques spĂ©cifiques [8, 16, 58]. Lâinformation et lâĂ©ducation du malade et de son entourage diminueraient ces erreurs de comportement 8 Ă 45 % des personnes ĂągĂ©es ne connaissent pas les indications prĂ©cises de leurs mĂ©dicaments [8, 16]. DIFFICULTĂS RENCONTRĂES POUR ĂVALUER ET/OU PRĂVENIR LA IATROGENESE Limites de lâĂ©valuation Ă©pidĂ©miologique Les rĂ©sultats des enquĂȘtes diffĂšrent selon le site de lâĂ©tude domicile, hĂŽpital ou institution, les modalitĂ©s de recueil des informations, les classes mĂ©dicamenteuses ou les EIM et le degrĂ© dâimputabilitĂ© retenu. La prĂ©valence et/ou la gravitĂ© dâun EIM chez le sujet ĂągĂ© sont souvent sous-estimĂ©es câest le cas des malades atteints de troubles cognitifs ou lorsquâun symptĂŽme est confondu avec le vieillissement normal ; câest le cas aussi des accidents nâĂ©voquant pas dâemblĂ©e la responsabilitĂ© de certains mĂ©dicaments exemple de lâhypotension artĂ©rielle avec un alpha-bloquant dit uro-sĂ©lectif ââ. Ailleurs, la prĂ©valence et/ou la gravitĂ© des accidents sont surestimĂ©es par exemple, la moindre tolĂ©rance Ă lâhypoglycĂ©mie ou Ă lâanĂ©mie en majore lâexpression clinique [2]. LâimputabilitĂ© mĂ©dicamenteuse est souvent mise en dĂ©faut par la disparition partielle des signes Ă lâarrĂȘt du mĂ©dicament responsable notamment au cours des syndromes confusionnels survenant chez des malades dĂ©ments et par les frĂ©quentes interactions mĂ©dicamenteuses [18]. Quant au surcoĂ»t gĂ©nĂ©rĂ© par la iatrogĂ©nĂšse , il est trĂšs difficile Ă apprĂ©cier en raison de lâinterfĂ©rence de la polypathologie constante chez les sujets ĂągĂ©s. Il est pourtant indiscutable et probablement majeur si lâon considĂšre le nombre dâhospitalisations en rapport avec un EIM [8, 9, 59]. La nĂ©cessitĂ© dâun consensus sur les critĂšres dâĂ©vitabilitĂ© La responsabilitĂ© des nombreux facteurs favorisants Ă©vitables est diversement apprĂ©ciĂ©e car il est impossible de prendre en compte lâensemble des attitudes exposant aux EIM [7, 8]. Il existe des critĂšres techniques ââ prescription dâun mĂ©dicament contre-indiquĂ© et des critĂšres comportementaux automĂ©dication. Dâautre part, ne sont pas considĂ©rĂ©s habituellement les dysfonctionnements de lâorganisation des soins, soulignĂ©s notamment par Georges David [8, 60, 61]. La liste des prescriptions mĂ©dicamenteuses dites inappropriĂ©es ââ de Beers nâest pas transposable dans tous les pays en raison dâhabitudes de prescription diffĂ©rentes. Cette liste devrait entre autres inclure un volet concernant les posologies et les durĂ©es inappropriĂ©es de traitements [62]. Des Ă©tudes interventionnelles peu nombreuses Chez la personne ĂągĂ©e, un EIM rĂ©sulte souvent dâune association de facteurs Ă©vitables et inĂ©vitables une action prĂ©ventive ne sera alors que partiellement efficace [7]. Les Ă©tudes interventionnelles publiĂ©es portent surtout sur lâimpact de mesures visant Ă diminuer les prescriptions inappropriĂ©es ou mauvaises, inconstamment sur les EIM [47]. Dâautre part, lâefficacitĂ© de ces mesures sâestompe avec le temps car elles nâinduisent pas de modifications durables de comportement chez les prescripteurs et les patients. Pourtant, certaines Ă©tudes menĂ©es en institution gĂ©riatrique ont montrĂ© que la diminution des prescriptions de mĂ©dicaments inappropriĂ©s psychotropes⊠diminuait significativement les EIM sans altĂ©rer, bien au contraire, la qualitĂ© de vie des malades [41]. Lâinsuffisance dâĂ©valuation des nouveaux mĂ©dicaments en gĂ©riatrie Aujourdâhui encore, les informations rĂ©sultant dâessais thĂ©rapeutiques avant la mise sur le marchĂ© de mĂ©dicaments dâutilisation non exclusivement gĂ©riatrique, menĂ©s chez les malades aprĂšs 75 ans voire aprĂšs 70 ans seulement, sont inconstantes [63]. Or lâextrapolation aux malades ĂągĂ©s de rĂ©sultats dâessais thĂ©rapeutiques, mĂ©thodologiquement indiscutables mais menĂ©s sur des cohortes plus jeunes, est pĂ©rilleuse. Parmi les multiples raisons expliquant cette situation, citons â lâexclusion de fait des sujets ĂągĂ©s maladies associĂ©es et/ou mĂ©dicaments impossibles Ă arrĂȘter transitoirement ou lâinclusion uniquement de malades de moins de 70 ans, moins enclins Ă dĂ©velopper des EIM ; â la rĂ©ticence des promoteurs risques accrus dâEIM, Ă©vĂšnements intercurrents, retards dâinclusions⊠; â lâinadaptation de certains tests dĂ©ficit sensoriel ; â lâanalyse a posteriori de rĂ©sultats par sous-groupes dâĂąge aboutissant Ă des informations incomplĂštes posologies inadaptĂ©es, comorbiditĂ©s non prises en compte, sorties dâessais frĂ©quentes et non documentĂ©es⊠; â sans oublier la difficultĂ© souvent majeure dâobtention du consentement Ă©clairĂ©, pas seulement en cas de troubles cognitifs⊠VERS UNE POLITIQUE DE PRĂVENTION EFFICACE ? La prĂ©vention de la iatrogĂ©nĂšse mĂ©dicamenteuse du sujet ĂągĂ© doit devenir un objectif majeur et permanent de santĂ© publique. Les rĂ©serves et limites mĂ©thodologiques prĂ©citĂ©es ne doivent pas la retarder. On dispose dĂ©sormais dâinformations suffisantes pour dĂ©finir et assurer une politique de prĂ©vention. Politique globale de prĂ©vention de la iatrogĂ©nĂšse mĂ©dicamenteuse Cette politique de prĂ©vention doit ĂȘtre Ă la fois institutionnelle, collective et individuelle, afin de toucher simultanĂ©ment tous les acteurs conseiller au mĂ©decin de corriger les prescriptions inappropriĂ©es de psychotropes sans informer simultanĂ©- ment le public expose Ă une moindre efficacitĂ© [64]. La dĂ©marche de prĂ©vention doit induire Ă la fois des modifications techniques et des modifications de comportement. Il est important dâinformer rapidement le prescrip- teur nouvelle contre-indication dâun mĂ©dicament⊠et le patient nouveau risque. Il est tout aussi important de modifier certains comportements Ă risque surveillance insuffisante des traitements, automĂ©dication, efficacitĂ© sur-estimĂ©e et risques sousestimĂ©s [65]. A ce sujet, le dĂ©veloppement actuel de lâĂ©valuation gĂ©rontologique standardisĂ©e devrait ĂȘtre lâoccasion dâadjoindre une Ă©valuation systĂ©matique du bien-fondĂ© et des risques des traitements suivis par les malades, parfois depuis de nombreuses annĂ©es combien de mĂ©dicaments anticoagulants pourraient ĂȘtre interrompus lorsque la situation cognitive devient prĂ©caire et que surviennent des chutes ? Combien de prescriptions dâamiodarone pourraient ĂȘtre interrompues chez des patients lorsquâune fibrillation auriculaire est dĂ©finitive ? DĂ©veloppement indispensable de lâĂ©valuation des mĂ©dicaments en gĂ©riatrie LâĂ©valuation prĂ©alable de lâefficacitĂ© et de la tolĂ©rance des nouvelles thĂ©rapeutiques destinĂ©es aux malades ĂągĂ©s devient de plus en plus incontournable en raison du vieillissement de la population [63]. Sur le plan rĂ©glementaire europĂ©en, lâEuropean Agency for the Evaluation of Medicinal Products EMEA a Ă©tabli en 1995 des recommandations prĂ©cisant les modalitĂ©s dâĂ©valuation des nouveaux mĂ©dicaments chez les personnes ĂągĂ©es leur respect est thĂ©oriquement indispensable Ă la constitution de dossiers pour lâautorisation de mise sur le marchĂ© AMM [45]. Les principales recommandations sont les suivantes â les mĂ©dicaments traitant des pathologies spĂ©cifiques de la vieillesse dĂ©mence⊠et ceux frĂ©quemment utilisĂ©s en gĂ©riatrie antihypertenseurs, antalgiques, anticoagulants ⊠doivent ĂȘtre plus particuliĂšrement Ă©valuĂ©s chez les sujets ĂągĂ©s ; â des Ă©tudes pharmacocinĂ©tiques spĂ©cifiques doivent ĂȘtre entreprises notamment par rapport Ă lâĂ©limination rĂ©nale et/ou hĂ©patique, ainsi que des Ă©tudes dâinteractions avec des mĂ©dicaments frĂ©quemment associĂ©s en pratique ou en cas de marge thĂ©rapeutique Ă©troite ; â des Ă©tudes pharmacodynamiques spĂ©cifiques doivent ĂȘtre entreprises pour les mĂ©dicaments agissant sur le systĂšme nerveux central psychotropes, ou si la comparaison des rĂ©sultats obtenus entre les sous-groupes jeunes ââ et ĂągĂ©s ââ montre des diffĂ©rences indĂ©pendantes des modifications pharmacocinĂ©tiques ; â les Ă©tudes de phases II et III doivent inclure des sujets de plus de 65 ans et Ă©viter les limites supĂ©rieures dâĂąge Ă©valuer le mĂ©dicament aprĂšs 75 ans en fonction de la population-cible ultĂ©rieure, inclure un nombre minimum de 100 malades en phase II voire en phase III pour des maladies non exclusivement gĂ©riatriques, ne pas exclure automatiquement les sujets avec maladie concomitante et mener des Ă©tudes spĂ©cifiques quant au retentissement du mĂ©dicament sur les fonctions cognitives. Sans attendre une mise en application plus consĂ©quente de lâensemble des recommandations de lâEMEA, il serait tout Ă fait possible dĂšs Ă prĂ©sent de prendre systĂ©matiquement des mesures contributives dĂšs lâĂ©laboration des essais thĂ©rapeutiques concernant les mĂ©dicaments non exclusivement gĂ©riatriques â en dĂ©finis- sant a priori quels mĂ©dicaments relĂšvent dâĂ©tudes spĂ©cifiquement gĂ©riatriques ; â en proposant une mĂ©thodologie adaptĂ©e et rĂ©aliste pour des essais prospectifs randomisĂ©s en phase II ou III avec un nombre prĂ©cis de malades pour chaque catĂ©gorie dâĂąges aprĂšs 70 ans, des critĂšres dâexclusion rĂ©duits et des critĂšres dâĂ©valuation adaptĂ©s, sans contrainte excessive pour le malade ; en prĂ©voyant a priori une analyse du sous-groupe de sujets trĂšs ĂągĂ©s plus de 85 ans qui inciterait Ă©ventuellement Ă dĂ©velopper une Ă©tude complĂ©mentaire. Quoiquâil en soit, lâamĂ©lioration indispensable de lâĂ©valuation prĂ©-AMM ne dispensera jamais dâune Ă©valuation complĂ©mentaire en situation rĂ©elle de prescription aprĂšs mise sur le marchĂ© [63]. Autres dĂ©marches actuelles de prĂ©vention En 1995 ont Ă©tĂ© publiĂ©es les recommandations de lâAgence Nationale pour le DĂ©veloppement de lâEvaluation MĂ©dicale ANDEM sur les prescriptions mĂ©dicamenteuses chez les personnes ĂągĂ©es polypathologiques ââ [66]. Plus rĂ©cemment, plusieurs dĂ©marches et recommandations ont Ă©tĂ© publiĂ©es, ou sont sous presse, sur les prescriptions mĂ©dicamenteuses chez les personnes ĂągĂ©es il sâagit, notamment des recommandations de lâAgence Française de SĂ©curitĂ© Sanitaire des Produits de SantĂ© AFSSAPS et de la Haute AutoritĂ© de SantĂ© HAS [67-70]. Citons aussi les initiatives dâassociations de reprĂ©sentants des professions de santĂ©, dâassociations de malades et dâautre part de lâindustrie française du mĂ©dicament groupe SantĂ© en Action ââ destinĂ©es Ă dĂ©livrer aux malades et Ă tous les professionnels de santĂ© une Ă©ducation thĂ©rapeutique adaptĂ©e et convergente pour prĂ©venir la iatrogĂ©nĂšse chez la personne ĂągĂ©e [71]. CONCLUSION La iatrogĂ©nĂšse mĂ©dicamenteuse de la personne ĂągĂ©e est donc frĂ©quente, grave et, dans bon nombre de cas, Ă©vitable. Nous avons vu quâelle ne doit pas pour autant ĂȘtre systĂ©matiquement assimilĂ©e Ă une erreur mĂ©dicale, compte tenu des difficultĂ©s majeures quâil y a Ă manier la prescription des mĂ©dicaments chez des personnes ĂągĂ©es, frĂ©quemment atteintes par plusieurs maladies, tout particuliĂšrement lorsque leur situation somatique, cognitive et psychique est fluctuante. Trois Ă©tapes doivent ĂȘtre distinguĂ©es lors de la prise en charge thĂ©rapeutique dâun malade ĂągĂ© polypathologique et polymĂ©dicamentĂ© â avant de prescrire prendre la dĂ©cision thĂ©rapeutique personnalisĂ©e Ă chaque malade, au terme de la recherche attentive dâun accord mutuel librement consenti ââ, gage de meilleure observance dâun traitement dont les objectifs sont bien compris [72]. â lors de la prescription discerner la meilleure attitude en fonction des maladies que lâon choisit de traiter et des risques auxquels on expose le malade. â aprĂšs la prescription Ă©valuer rĂ©guliĂšrement lâefficacitĂ© et la tolĂ©rance du traitement, sans hĂ©siter Ă dĂ©-prescrire ââ en cas de pathologie intercurrente modifiant les prioritĂ©s de prise en charge. Cette Ă©valuation thĂ©rapeutique doit sâappuyer sur les informations obtenues de lâensemble des personnes intervenant auprĂšs du malade infirmiĂšres, pharmacien, kinĂ©sithĂ©rapeute, dentiste, auxiliaire de vie, familleâŠ. Enfin, pour compenser lâimpossibilitĂ© dâobtenir un risque zĂ©ro ââ, il faut dĂ©velopper systĂ©matiquement un rĂ©flexe iatrogĂšne ââ afin de dĂ©pister prĂ©cocement certains EIM et diminuer ainsi leur gravitĂ©. PrĂ©venir la iatrogĂ©nĂšse de la personne ĂągĂ©e constitue le modĂšle mĂȘme dâune dĂ©marche Ă©thique faisant converger les intĂ©rĂȘts humains, mĂ©dico-scientifiques et Ă©conomiques. Câest pourquoi il est impĂ©ratif et urgent de mettre en Ćuvre une vĂ©ritable politique axĂ©e Ă la fois sur le dĂ©veloppement de lâĂ©valuation des mĂ©dicaments chez les personnes ĂągĂ©es et sur la diffusion institutionnelle dâinformations Ă tous les professionnels de santĂ©, aux malades, Ă leurs entourages, mais aussi Ă tous les citoyens au moyen dâun vaste programme pĂ©dagogique. BIBLIOGRAPHIE [1] BEERS OUSLANDER â Risk factors in geriatric drug prescribing a practical guide to avoiding problems. Drugs, 1989, 37 , 105-112. 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Les essais thĂ©rapeutiques chez les personnes ĂągĂ©es sont pertinents et indispensables, mais ils doivent ĂȘtre adaptĂ©s. Lâextrapolation aux personnes ĂągĂ©es dâinformations obtenues chez des malades plus jeunes, insuffisants rĂ©naux ou insuffisants cardiaques, ne suffit pas les personnes ĂągĂ©es cumulent ces modifications Ă des degrĂ©s variables dâun individu Ă lâautre. MalgrĂ© lâhĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© de cette population et les difficultĂ©s des essais thĂ©rapeutiques, lâĂ©valuation des nouveaux mĂ©dicaments doit permettre dâobtenir un minimum dâinformations indispensable Ă leur mise sur le marchĂ© avec des conditions de sĂ©curitĂ© acceptables. Mais elle devrait ĂȘtre systĂ©matiquement complĂ©tĂ©e par une Ă©valuation, notamment de la tolĂ©rance, aprĂšs mise sur le marchĂ©, dans les conditions dâutilisation quotidienne. M. Roger NORDMANN Les sujets ĂągĂ©s ne reprĂ©sentent pas un groupe homogĂšne et les accidents mĂ©dicamenteux surviennent particuliĂšrement en cas dâaltĂ©ration de lâĂ©limination rĂ©nale. Il paraĂźt nĂ©cessaire, pour la prescription, de disposer dâune information sur la fonction rĂ©nale du patient. Dans son excellent exposĂ©, Jean Doucet a citĂ© le chiffre de 30ml/mn pour la clairance de la crĂ©atinine destinĂ© Ă attirer une attention particuliĂšre lorsque sa valeur est infĂ©rieure. Malheureusement, le prescripteur ne dispose gĂ©nĂ©ralement pas de la mesure de cette clairance mais, par contre, du coefficient de Cockroft calculĂ© Ă partir de la crĂ©atininĂ©mie. Peut-on considĂ©rer ce coefficient comme une indication dâintĂ©rĂȘt beaucoup plus important que la valeur de la crĂ©atinĂ©mie pour guider le prescripteur en prĂ©sence dâun patient ĂągĂ© ? Votre question concerne Ă la fois la pratique de la dĂ©termination de la clairance de la crĂ©atininĂ©mie et la fiabilitĂ© du coefficient de Cockroft. Depuis quelques annĂ©es, les laboratoires biologiques associent de plus en plus souvent le calcul de la clairance de la crĂ©atinine au rĂ©sultat de la crĂ©atininĂ©mie. Dâautre part il existe des rĂ©glettes facilitant ce calcul au lit du malade. En ce qui concerne le coefficient de Cockroft, il nâa pas Ă©tĂ© initialement validĂ© avec un nombre suffisant de personnes de plus de 75, voire 80 ans et il sâavĂšre moins prĂ©cis que dâautres mĂ©thodes de calcul. Mais il est plus facilement utilisable en pratique. Le point important nâest pas que le prescripteur non spĂ©cialiste sache prĂ©cisĂ©ment si le malade a une clairance de la crĂ©atinine un peu supĂ©rieure ou un peu infĂ©rieure Ă 30 ml/mn ; câest quâil sache que le malade quâil soigne a une altĂ©ration de la filtration glomĂ©rulaire quâil va devoir prendre en compte et surveiller. M. Jean-Luc de GENNES Dans les maillons du systĂšme humain des prescriptions et dâadministration, le maillon infirmiĂšre ââ nâest pas toujours en cause et se trouve trĂšs frĂ©quemment remplacĂ© par un ou plusieurs membres de la famille, spĂ©cialement chez les sujets ĂągĂ©s soignĂ©s Ă leur domicile. Le problĂšme devient particuliĂšrement aigu chez les patients ĂągĂ©s et leur entourage familial administrateur, Ă©galement ĂągĂ©, avec un risque des troubles de la mĂ©moire dangereux aussi bien de la part du patient que de son entourage prescripteur. En ce cas, il faut essayer de rechercher et de proposer des solutions positives. La prĂ©paration, dĂšs la veille, ou la matinĂ©e, de sachets transparents incluant le mĂ©dicament Ă prendre, avec Ă©tiquetage sur chaque sachet, du nom du mĂ©dicament, et de lâheure de prise, notamment pour les prises multiples fractionnĂ©es dans la journĂ©e ne serait-elle pas une solution ? Il est effectivement important de dĂ©velopper toutes les possibilitĂ©s techniques permettant de diminuer le risque frĂ©quent dâerreur dâadministration des mĂ©dicaments en fonction des situations familiales, sociales et gĂ©ographiques de chaque malade. * ThĂ©rapeutique â MĂ©decine gĂ©riatrique, CHU de Rouen. ** Membre de lâAcadĂ©mie nationale de mĂ©decine. *** Association pĂ©dagogique nationale pour lâenseignement de la thĂ©rapeutique APNET. TirĂ©s Ă part Professeur Jean DOUCET, Service de MĂ©decine Interne GĂ©riatrique, CHU de Rouen, 76031 Rouen cedex. Article reçu et acceptĂ© le 14 novembre Acad. Natle MĂ©d., 2005, 189, no 8, 1693-1709, sĂ©ance du 22 novembre 2005
Utilepersonnes ĂągĂ©es 94%. Lorsquâon vieillit, on a parfois du mal Ă marcher et notre vue baisse. Câest pourquoi certains objets, comme la canne ou les lunettes, peuvent ĂȘtre trĂšs utiles. Tentez de trouver les 8 choses utiles aux personnes ĂągĂ©es demandĂ©es ici :
Lorsque lâon vieillit, certaines choses sont plus difficiles Ă faire quâavant, la santĂ© est moins bonne et on a globalement besoin dâaide dans diffĂ©rents domaines. Mais alors, quâest-ce qui est utile aux personnes agĂ©es ? Câest utile aux personnes ĂągĂ©es 47% Canne 12% Fauteuil roulant 11% Lunettes 8% Dentier 7% Famille 3% Aide 3% Sonotone 3% Ascenseur Autres sujets de ce niveau Choses autour du cou / Photo bonhomme de neige Pour se dĂ©placer, ils peuvent utiliser une canne, des bĂ©quilles voire une chaise roulante. Lâascenseur pour Ă©viter les escaliers. Pour mieux voir, ils portent des lunettes. Pour pouvoir manger, le dentier peut ĂȘtre une bonne solution. Pour mieux entendre, un appareil auditif sonotone est utile. Et de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, ils ont besoin dâaide, notamment par la famille quand câest possible.
Cest la troisiĂšme cause dâhospitalisation en France chez la personne ĂągĂ©e, ce qui est surrĂ©aliste. Avec Anggelâdom, on a voulu centraliser les informations sur une tablette. On rentre les antĂ©cĂ©dents de la personne ĂągĂ©e, ses pathologies habituelles et les traitements actuels. Ce dossier mĂ©dical est hĂ©bergĂ© dans le cloud sur
Sommaire Une aide-mĂ©nagĂšre Ă domicile pour qui ?Les aides financiĂšres pour une aide Ă domicileOĂč se renseigner pour bĂ©nĂ©ficier dâune aide Ă domicile ?Une aide-mĂ©nagĂšre Ă domicile pour combien de temps ?Comment obtenir une aide-mĂ©nagĂšre Ă domicile ?Une aide-mĂ©nagĂšre Ă domicile pour qui ?Certaines personnes peuvent recourir aux services dâune aide-mĂ©nagĂšre Ă domicile habilitĂ©e dĂšs lors que leur Ă©tat de santĂ© fragilisĂ© le justifie. Pour y prĂ©tendre, il faut rĂ©pondre Ă certaines conditions de dĂ©pendance, dâĂąge et de ressources. Ainsi, il faut impĂ©rativement que le demandeur se trouve dans les cas de figures suivants Ătre dans lâimpossibilitĂ© dâaccomplir les tĂąches mĂ©nagĂšres les plus courantes ;Ătre ĂągĂ© de 60 ans en cas dâinaptitude reconnue ou dâau moins 65 ans dans les autres cas ;Percevoir des ressources mensuelles infĂ©rieures au plafond fixĂ©. A titre indicatif, pour lâannĂ©e 2016 le plafond pour un couple est de 1 243 ⏠et de 801 ⏠pour une personne seule. Ces montants sâentendent bien entendu en dehors des aides au caisses de retraite et de nombreuses complĂ©mentaires santĂ© accordent aux personnes retraitĂ©es les services dâune aide-mĂ©nagĂšre Ă domicile, sans aucune condition dâĂąge. Il est recommandĂ© de se renseigner directement auprĂšs des organismes concernĂ©s pour bien connaĂźtre ses aides financiĂšres pour une aide Ă domicileBĂ©nĂ©ficier dâune aide Ă domicile reprĂ©sente un coĂ»t parfois difficile Ă assumer par de nombreuses personnes. Câest pourquoi des aides financiĂšres existent. Elles peuvent ĂȘtre accordĂ©es par la caisse de retraite ou par le dĂ©partement. Selon les cas, cette aide peut ĂȘtre soit versĂ©e au bĂ©nĂ©ficiaire sâil emploie une salariĂ©e, soit directement versĂ©e Ă lâaide-mĂ©nagĂšre lorsque cette personne est habilitĂ©e. Le bĂ©nĂ©ficiaire doit parfois sâacquitter dâune participation non prise en faut cependant noter quâune aide financiĂšre supĂ©rieure Ă 46 000 âŹ, versĂ©e par le dĂ©partement pour permettre la rĂ©munĂ©ration dâune aide-mĂ©nagĂšre Ă domicile, est considĂ©rĂ©e comme une avance. Au dĂ©cĂšs du bĂ©nĂ©ficiaire de lâaide, le montant remboursable sera prĂ©levĂ© sur la certains cas, la Caisse dâAssurance Maladie peut prendre en charge le financement des services dâune aide-mĂ©nagĂšre Ă domicile pour une durĂ©e de trois mois Ă raison de huit heures par semaine au maximum. Les personnes en Affection Longue DurĂ©e ALD peuvent avoir droit Ă deux se renseigner pour bĂ©nĂ©ficier dâune aide Ă domicile ?LâassurĂ© a tout intĂ©rĂȘt Ă se renseigner auprĂšs de la caisse dont il dĂ©pend avant de dĂ©poser un dossier de demande dâaide-mĂ©nagĂšre Ă domicile. Selon les cas, il peut sâagir de la CPAM, de la caisse rĂ©gionale du RSI RĂ©gime Sociale des IndĂ©pendants, de la Mutuelle Sociale Agricole MSA ou encore de la CARSAT Caisse dâAssurance Retraite et de la SantĂ© au Travail.Dâautre part, mairie, Conseil dĂ©partemental, Centre dâAction Sociale de la commune dont il dĂ©pend, point Information pour les personnes ĂągĂ©es, Caisse Nationale de SolidaritĂ© pour lâAutonomie CNSA sont autant de services auprĂšs desquels lâassurĂ© peut aussi obtenir les renseignements personne peut bien entendu sâinformer auprĂšs de son mĂ©decin traitant. Celui-ci connait la rĂ©glementation et peut conseiller ses aide-mĂ©nagĂšre Ă domicile pour combien de temps ?La durĂ©e de la prestation dâune aide-mĂ©nagĂšre Ă domicile est fixĂ©e en fonction des besoins du bĂ©nĂ©ficiaire. Ceux-ci sont Ă©valuĂ©s par lâorganisme qui verse lâaide financiĂšre. A titre indicatif, le dĂ©partement est susceptible dâaccorder les durĂ©es dâintervention suivantes Pour un couple dont les deux conjoints rĂ©unissent les conditions dâĂ©ligibilitĂ© Ă ce type dâaide, la durĂ©e de prĂ©sence de lâaide-mĂ©nagĂšre est au maximum de 48 h/mois ;Pour une personne seule, elle est limitĂ©e Ă 30 h/ demande dâune aide-mĂ©nagĂšre Ă domicile est liĂ©e Ă une prescription mĂ©dicale aprĂšs Ă©valuation de lâĂ©tat de santĂ© de la personne par un professionnel de santĂ©. Ce peut ĂȘtre le cas si le patient rĂ©intĂšgre son domicile aprĂšs une opĂ©ration chirurgicale importante ou sâil est atteint dâune grave pathologie. Le recours Ă une aide-mĂ©nagĂšre Ă domicile est alors considĂ©rĂ© comme Ă©tant une nĂ©cessitĂ© absolue. LâintĂ©ressĂ© doit dĂ©poser sa demande dâaide-mĂ©nagĂšre Ă domicile Ă la Caisse Primaire dâAssurance Maladie dont il dĂ©pend. Ce peut ĂȘtre une autre caisse sâil ne relĂšve pas du rĂ©gime gĂ©nĂ©ral. Il convient de fournir lâimprimĂ© remis par lâorganisme aprĂšs lâavoir dĂ»ment complĂ©tĂ© et signĂ©, puis dâannexer au dossier la prescription mĂ©dicale et les justificatifs de des services dâune aide-mĂ©nagĂšre permet aux personnes ĂągĂ©es et Ă celles dont lâĂ©tat de santĂ© est fragilisĂ© de rester Ă leur domicile plutĂŽt que de devoir se tourner vers un Ă©tablissement dâaccueil. Les aides spĂ©cifiques facilitent lâaccĂšs Ă ce PasseportSantĂ© Avril 2017Cet article vous-a-t-il Ă©tĂ© utile ?Ă lire aussi
Aideau lever/au coucher, aide aux transferts, aide Ă la toilette, prĂ©paration du repas, Lâaide aux tĂąches mĂ©nagĂšres : vaisselle, linge. Entretien du logement. Faire les courses au marchĂ©. Le tarif pour une aide Ă la personne dĂ©pend des prestations demandĂ©es. NĂ©anmoins, il existe des aides financiĂšres pour ce type de services.
RĂ©sumĂ© Index Plan Texte Bibliographie Notes Citation Auteur RĂ©sumĂ©s A partir dâune enquĂȘte rĂ©alisĂ©e auprĂšs de personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes vivant en Ăhpad, cet article montre que lâautonomie est une norme prescrite mais elle est peu stabilisĂ©e dans les textes. Elle est aussi utilisĂ©e comme un outil de communication afin de mettre Ă distance les reprĂ©sentations sociales nĂ©gatives associĂ©es Ă ces Ă©tablissements. Dans un contexte de pĂ©nurie de personnel et de rationalisation des soins, lâautonomie apparaĂźt plutĂŽt comme un mirage. Câest plutĂŽt la dĂ©pendance totale et entiĂšre des personnes ĂągĂ©es Ă lâĂ©gard des soignants qui est la norme. Enfin, nous montrerons que lâexpĂ©rience de la norme de dĂ©pendance est vĂ©cue diffĂ©remment selon les personnes ĂągĂ©es. This article is based on a survey conducted among residents of public nursing homes in France. It shows that this residents' autonomy is a fundamental concept in french old age policies. However the concept is poorly defined and is primarily used as a communication tool by nursing homes to hide the negative social perception associated with them. In a context of lack of staff and rationalization of care, resident's autonomy seems a mirage. The reality in French public nursing homes is rather reflected by resident's total dependency on nurses. Finally, we show that the dependency of nursing home residents is lived differently from one resident to de page Texte intĂ©gral 1 Marianne Muller et Delphine Roy, LâĂhpad, dernier lieu de vie pour un quart des personnes dĂ©cĂ©dĂ©e ... 2 Sabrina Volant, Lâoffre en Ă©tablissement dâhĂ©bergement pour personnes ĂągĂ©es en 2011 ». Ătudes et ... 3 Alain Villez, Ăhpad la crise des modĂšles », GĂ©rontologie et SociĂ©tĂ©, 123, 169-184, 2007. 4 Isabelle Mallon, Vivre en maison de retraite. Le dernier chez soi, Rennes, PUR, 2004. 5 Olivier Saint-Jean et Dominique Somme, 2003, Taux dâencadrement et mĂ©dicalisation des Ă©tablisse ... 1Depuis le dĂ©but des annĂ©es 2000, les maisons de retraite ont Ă©tĂ© remplacĂ©es par des Ătablissements dâHĂ©bergement pour Personnes AgĂ©es DĂ©pendantes Ăhpad. Ces structures mĂ©dicalisĂ©es ont une double vocation. Elles accueillent des personnes dĂ©pendantes » voire trĂšs dĂ©pendantes » et les accompagnent dans tous les actes de la vie quotidienne toilette, prise de mĂ©dicament, repas etc.. Fin 2015, prĂšs de 585 500 personnes ĂągĂ©es vivent dans 7400 Ăhpad et 97% dâentre elles sont accueillies en hĂ©bergement permanent1. Dans ces Ă©tablissements, prĂšs de 89 % des rĂ©sidents sont Ă©valuĂ©s comme dĂ©pendants » Ă partir du GIR 4 et 55 % dâentre eux sont trĂšs dĂ©pendants » GIR 1 Ă 22. Les Ăhpad sont dĂ©finis par une hybridation3 ĂȘtre Ă la fois un lieu de vie de la vieilÂlesse le dernier chez soi »4 tout en Ă©tant un lieu de mĂ©dicalisation des existences se rapprochant des services hospitaliers de type unitĂ© de soins de longue durĂ©e, les UnitĂ©s de Soins de Longue DurĂ©e Usld5. 6 Serge Paugam, La disqualification sociale. Essai sur la nouvelle pauvretĂ©, Paris, PUF, coll. Le l ... 7 Bernard Ennuyer, Enjeux de sens et enjeux politiques de la notion de dĂ©pendance », GĂ©rontologie e ... 8 HĂ©lĂšne Thomas, Les vulnĂ©rables. La dĂ©mocratie contre les pauvres, Paris, Editions du Croquant, coll ... 9 LâAllocation PersonnalisĂ©e Ă lâAutonomie APA. 2En reprenant les concepts issus du champ de la sociologie de la pauvretĂ©, les personnes ĂągĂ©es accompagnĂ©es en Ăhpad peuvent ĂȘtre Ă©tudiĂ©es comme une population marquĂ©e par le concept de disqualification sociale qui renvoie au processus de dĂ©signation et dâĂ©tiquetage ainsi quâĂ ses effets sur le plan identitaire6. En effet, câest en Ă©tablissant un seuil dâĂąge 60 ans et un seuil de dĂ©pendance GIR 1 Ă 4, que la sociĂ©tĂ© reconnaĂźt les personnes comme dĂ©pendantes et les relĂšgue au rang de personnes non autonomes7 » ou de sous citoyens8 » tout en leur apportant une forme dâassistance par le biais du versement dâune allocation9. La dĂ©pendance jette donc un discrĂ©dit sur cette population reconnue comme telle et cela marque profondĂ©ment lâidentitĂ© des personnes. 3Dans cet article nous souhaitons saisir lâexpĂ©rience sociale de la dĂ©pendance dans notre sociĂ©tĂ© selon un double objectif celui dâĂ©tudier Ă la fois les cadres normatifs organisant par le haut » les existences des personnes ĂągĂ©es dĂ©signĂ©es comme dĂ©pendantes » et les consĂ©quences de cet Ă©tiquetage sur le plan identitaire. En dâautres termes, quelles sont les injonctions normatives dans les politiques de la vieillesse et en particulier celles destinĂ©es aux personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes ? Comment ces injonctions sont-elles mises Ă lâĂ©preuve dans les Ăhpad par les professionnels et les personnes ĂągĂ©es ? 10 Cet article sâappuie sur une enquĂȘte rĂ©alisĂ©e dans le cadre dâun travail doctoral soutenu Ă lâEcole ... 11 LâenquĂȘte a Ă©tĂ© menĂ©e au sein de deux Ă©tablissements gĂ©rĂ©s par des groupes privĂ©s, deux appartenant ... 4Pour rĂ©aliser ce travail10, jâai menĂ© une enquĂȘte qualitative combinant des observations participantes Ă dĂ©couvert dâun Ă cinq mois comme stagiaire dans le service des animations au sein de cinq Ăhpad11 et cinquante entretiens semi-directifs avec les personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes vivant dans ces Ă©tablissements. Jâai Ă©galement rĂ©alisĂ© des entretiens avec les directeurs de ces structures. 5Nous ferons dâabord un Ă©tat des lieux des normes structurant les expĂ©riences de vie des personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes. Nous verrons que lâautonomie est une vĂ©ritable injonction en Ăhpad et quâelle constitue Ă©galement un outil de communication pour valoriser les pratiques professionnelles I. Puis, nous montrerons la maniĂšre dont cette injonction se rĂ©vĂšle ĂȘtre un mirage. En effet, les difficultĂ©s rencontrĂ©es par les professionnels et le manque de moyens humains ne permettent pas de valoriser lâautonomie individuelle. Lâinjonction normative est plutĂŽt celle dâune mise en dĂ©pendance totale et entiĂšre aux professionnels et les comportements faisant part dâune autonomie peuvent ĂȘtre stigmatisĂ©s par le personnel. La maniĂšre dont les personnes ĂągĂ©es vivent lâexpĂ©rience de la dĂ©pendance dans toutes les dimensions de leur existence, et en particulier, dans les liens quâelles entretiennent avec les soignants, mĂ©rite une attention particuliĂšre II. I â Lâinjonction Ă lâautonomie en Ăhpad 12 Emmanuel Kant, Fondements de la mĂ©taphysique des mĆurs, Paris, Delagrave, 1994. 13 Alain Ehrenberg, La sociĂ©tĂ© du malaise. Le mental et le social, Paris, Odile Jacob, coll. Science ... 14 Nicolas Duvoux, Lâautonomie des assistĂ©s. Sociologie des politiques dâinsertion. Paris, PUF, coll. ... 15 Ibid, 1999. 16 Ibid, 2009. 17 Bernard Ennuyer, Les malentendus de la dĂ©pendance. De lâincapacitĂ© au lien social, Paris, Dunod, co ... 6Lâautonomie entendue comme gouvernement de soi »12 est la valeur suprĂȘme des sociĂ©tĂ©s nĂ©olibĂ©rales13. Elle apparaĂźt ĂȘtre une notion relativement paradoxale pour des individus vulnĂ©rables. Pourtant, cette norme est largement diffusĂ©e dans les politiques sociales, en particulier, Ă lâĂ©gard des personnes fragilisĂ©es sur le marchĂ© du travail14. Ces derniĂšres sont considĂ©rĂ©es comme les maĂźtres dâĆuvre de leur propre existence »15 et lâautonomie est une norme institutionnelle Ă partir de laquelle elles sont Ă©valuĂ©es16. Lâautonomie repose donc sur la capacitĂ© de dĂ©terminer par soi-mĂȘme les rĂšgles de sa conduite en connaissance de cause17 ; elle insiste sur la capacitĂ© des individus Ă ĂȘtre responsables de leur parcours de vie et Ă ĂȘtre actifs dans leur existence. Ainsi, on peut se demander dans quelle mesure cette injonction est utile pour comprendre la situation des personnes ĂągĂ©es. 7Nous reviendrons sur le glissement sĂ©mantique pour dĂ©signer les personnes ĂągĂ©es ainsi que ses effets A. Puis, nous montrerons que la notion dâautonomie bĂ©nĂ©ficie dâune large diffusion dans les politiques de la vieillesse tout en Ă©tant floue et peu stabilisĂ©e dans les textes lĂ©gislatifs B. Enfin, lâautonomie sera analysĂ©e comme un outil de communication pour les Ăhpad permettant de rassurer les familles et dâattirer de la clientĂšle C. A â De la dĂ©pendance » Ă la perte dâautonomie » 18 Ibid, 2004. 19 Bernard Ennuyer, Enjeux de sens et enjeux politiques de la notion de dĂ©pendance », GĂ©rontologie e ... 20 Loi n° 97-60 du 24 janvier 1997. 21 Autonomie GĂ©rontologique Groupe Iso Ressources. 8Le terme de dĂ©pendance » est une notion issue du monde mĂ©dical qui sâest imposĂ©e dans le champ de la vieillesse dans les annĂ©es 1980 pour qualiÂfier les personnes ĂągĂ©es de plus de 60 ans qui, en raison dâincapacitĂ©s, ont besoin dâĂȘtre aidĂ©es dans les actes de la vie courante18. Cette dĂ©finition de la dĂ©pendance connote ces personnes nĂ©gativement car elle repose sur un critĂšre bio-mĂ©dical qui rĂ©duit la personne Ă son incapacitĂ© Ă faire, au dĂ©triment de la connotation positive de solidaritĂ© et de relation nĂ©cessaire aux autres19. Ă la fin des annĂ©es 1990, la loi instaurant la Prestation SpĂ©cifique DĂ©pendance PSD a officiellement instituĂ© la dĂ©pendance comme Ă©tant lâĂ©tat de la personne qui, malgrĂ© les soins quâelle est susceptible de recevoir, a besoin dâĂȘtre aidĂ©e pour lâaccomplissement des actes essentiels de la vie, ou requiert une surveillance rĂ©guliĂšre »20. La loi officialise Ă©galement des seuils de dĂ©pendance » Ă©valuĂ©s objectivement par un algorithme en instaurant un outil de mesure des incapacitĂ©s la grille nationale AGGIR21. 22 Loi n° 2001-647 du 20 juillet 2001 relative Ă la prise en charge de la perte d'autonomie des person ... 9En 2001, la loi du 20 janvier crĂ©e lâAllocation PersonnalisĂ©e Ă lâAutonomie APA en remplacement de la PSD. Cette allocation est une compensation partielle des frais occasionnĂ©s par les difficultĂ©s de la vie quotidienne. Le changement sĂ©mantique de la PSD Ă lâAPA a pour objectif de donner une dĂ©nomination plus positive aux personnes ĂągĂ©es souffrant dâincapacitĂ©s. La loi ne parle plus de dĂ©pendance mais de perte dâautonomie » Toute personne ĂągĂ©e rĂ©sidant en France qui se trouve dans lâincapacitĂ© dâassumer les consĂ©quences du manque ou de la perte dâautonomie liĂ©es Ă son Ă©tat physique ou mental, a droit Ă une allocation personnalisĂ©e dâautonomie permettant une prise en charge adaptĂ©e Ă ses besoins. Cette allocation, dĂ©finie dans des conditions identiques sur lâensemble du territoire national, est destinĂ©e aux personnes qui, nonobstant les soins quâelles sont susceptibles de recevoir, ont besoin dâune aide pour lâaccomplissement des actes essentiels de la vie ou dont lâĂ©tat nĂ©cessite une surveillance rĂ©guliĂšre »22. 23 Ibid, 2013. 24 Ibid, 2013 10Ainsi, le terme de perte dâautonomie » est devenu le qualificatif politiquement correct pour dĂ©signer les personnes ĂągĂ©es ayant besoin dâĂȘtre aidĂ©es dans leur vie quotidienne. Il met lâaccent sur le respect des droits individuels. Cependant, la loi, qui ne dĂ©finit pas lâautonomie, repose Ă nouveau sur une approche dĂ©ficitaire et incapacitaire23. Le terme perte dâautonomie » accentue la confusion entre lâautonomie fonctionnelle », câest-Ă -dire la capacitĂ© Ă effectuer par soi-mĂȘme un certain nombre dâactes de la vie quotidienne et lâautonomie dĂ©cisionnelle », câest-Ă -dire la capacitĂ© Ă dĂ©terminer par soi-mĂȘme les rĂšgles de sa conduite en connaissance de cause24. Pourtant, une personne ĂągĂ©e en perte dâautonomie fonctionnelle peut toujours faire preuve dâune autonomie dĂ©cisionnelle. Ce glissement sĂ©mantique est concomitant avec lâĂ©mergence de la notion dâautonomie dans les politiques de la vieillesse. B â Lâautonomie dans les politiques de la vieillesse 25 Extrait de la Charte des droits et libertĂ©s des personnes ĂągĂ©es en situation de handicap ou de dĂ©pe ... 11On lâa vu, lâautonomie bĂ©nĂ©ficie dâune large diffusion dans les politiques sociales. Elle est Ă©galement visĂ©e par les politiques de la vieillesse et en particulier celles destinĂ©es aux personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes. Par exemple, la Charte des droits et libertĂ©s des personnes ĂągĂ©es en situation de handicap ou de dĂ©pendance Ă©laborĂ©e en 1989 par la commission Droits et LibertĂ©s » de la Fondation Nationale de GĂ©rontologie FNG, soutenue dĂšs lâorigine par la MinistĂšre en charge des politiques de la vieillesse, puis modifiĂ©e en 2007 pour tenir compte de lâĂ©volution de la rĂ©flexion gĂ©rontologique sur une dĂ©cennie, rĂ©affirme la citoyennetĂ© et lâinscription dans la sociĂ©tĂ© de ces personnes ĂągĂ©es en tant que sujets de droit. Lâextrait du prĂ©ambule de la Charte est rĂ©vĂ©lateur de la maniĂšre dont les personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes sont dĂ©finies dans les discours publics. Elle rĂ©affirme des principes reconnus dans la DĂ©claration de 1789 dont le droit Ă la citoyennetĂ© et une autonomie pour ces personnes et en particulier leur autonomie dĂ©cisionnelle. Cependant, lâinjonction Ă lâautonomie apparaĂźt peu stabilisĂ©e dans les textes lĂ©gislatifs. Dans certaines dispositions, elle fait Ă©cho Ă lâautonomie dĂ©cisionnelle tandis que dans dâautres, elle fait davantage rĂ©fĂ©rence Ă une autonomie fonctionnelle brouillant les dĂ©finitions de cette injonction. Par exemple on peut lire dans cette mĂȘme charte, lâarticle 8 spĂ©cifiquement dĂ©diĂ© Ă la PrĂ©servation de lâautonomie » La prĂ©vention des handicaps et de la dĂ©pendance est une nĂ©cessitĂ© pour la personne qui vieillit. La vieillesse est un Ă©tat physiologique qui nâappelle pas en soi de mĂ©dicalisation. Le handicap physique ou psychique rĂ©sulte dâĂ©tats pathologiques, dont certains peuvent ĂȘtre prĂ©venus ou traitĂ©s. Une dĂ©marche mĂ©dicale prĂ©ventive se justifie, chaque fois que son efficacitĂ© est dĂ©montrĂ©e. En particulier, la personne exposĂ©e Ă un risque, soit du fait dâun accident, soit du fait dâune maladie chronique, doit bĂ©nĂ©ficier des actions et des moyens permettant de prĂ©venir ou de retarder lâĂ©volution des symptĂŽmes dĂ©ficitaires et de leurs complications âŠ. Handicaps et dĂ©pendance peuvent mettre la personne sous lâemprise dâautrui. La prise de conscience de cette emprise par les professionnels et les proches est la meilleure protection contre le risque de maltraitance »25. 26 Bernard Ennuyer, Enjeux de sens et enjeux politiques de la notion de dĂ©pendance », GĂ©rontologie e ... 27 Loi n° 2015-1776 du 28 dĂ©cembre 2015 relative Ă l'adaptation de la sociĂ©tĂ© au vieillissement. 28 Ibid, 2013. 12Cet article insiste particuliĂšrement sur une dĂ©finition incapacitaire et mĂ©dicale de lâautonomie et des capacitĂ©s fonctionnelles des personnes ĂągĂ©es, au dĂ©triment de leurs capacitĂ©s dĂ©cisionnelles26. Plus rĂ©cemment, la loi du 28 dĂ©cembre 2015 relative Ă lâadaptation de la sociĂ©tĂ© au vieillissement27 se rĂ©fĂšre Ă plusieurs reprises Ă cette conception mĂ©dicale de lâautonomie et insiste sur ce que les personnes ĂągĂ©es ne savent plus faire sur le plan fonctionnel. Ainsi, lâautonomie est abordĂ©e exclusivement du point de vue dâune rĂ©duction » et dâune perte » et selon une perspective mĂ©dicale de prĂ©vention. Cela peut conduire Ă une forme de stigmatisation de ces individus la perte dâautonomie fonctionnelle occulte les ressources et les capacitĂ©s des personnes ĂągĂ©es souffrant dâincapacitĂ©s fonctionnelles Ă dĂ©terminer par elles-mĂȘmes leurs rĂšgles de conduite en connaissance de cause câest-Ă -dire leur autonomie dĂ©cisionnelle28. Pour les Ă©tablissements, cette dĂ©finition floue de lâautonomie est Ă©galement utilisĂ©e pour communiquer sur leurs pratiques dâaccompagnement. C â Lâaccompagnement Ă lâautonomie en Ăhpad un outil de communication 29 Loi n° 2002-2. 30 Nicole Benoit-Lapierre, RithĂ©e Cevasco et Markos Zafiropoulos, Vieillesse des pauvres. Les chemins ... 31 Section 1 Des fondements de lâaction sociale et mĂ©dico-sociale, article 2 de la loi n° 2002-2 rĂ©n ... 13Les institutions comme les Ăhpad sont rĂ©gis par la loi du 2 janvier 2002 rĂ©novant lâaction sociale et mĂ©dico-sociale29, laquelle a profondĂ©ment modifiĂ© les pratiques professionnelles en mettant explicitement en avant la norme dâautonomie au sein des Ă©tablissements afin de protĂ©ger les personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes de leur vulnĂ©rabilitĂ©. Autrement dit, tout est mis en Ćuvre dans les textes lĂ©gislatifs pour tenir Ă distance le plus possible la figure repoussoir du vieillard passif et en relation dâassujettissement avec les soignants30. Lâextrait ci-dessous illustre les principes fondateurs des Ă©tablissements mĂ©dico-sociaux Lâaction sociale et mĂ©dico-sociale tend Ă promouvoir, dans un cadre interministĂ©riel, lâautonomie et la protection des personnes, la cohĂ©sion sociale, lâexercice de la citoyennetĂ©, Ă prĂ©venir les exclusions et en corriger les effets ⊠»31. 32 Section 2 Des droits des usagers du secteur social et mĂ©dico-social, article 7 de la loi n°2002-2 ... 14Lâautonomie renvoie Ă la citoyennetĂ© et la protection des personnes ĂągĂ©es. Elle est la norme encadrant les expĂ©riences de vie des personnes ĂągĂ©es vivant en Ă©tablissement. Lâarticle 7 de la loi, insiste sur lâaffirmation des droits, des libertĂ©s individuelles et la dignitĂ© des personnes ĂągĂ©es Lâexercice des droits et libertĂ©s individuels est garanti Ă toute personne prise en charge par des Ă©tablissements mĂ©dico-sociaux. Dans le respect des dispositions lĂ©gislatives et rĂ©glementaires en vigueur, lui sont assurĂ©s Le respect de sa dignitĂ©, de son intĂ©gritĂ©, de sa vie privĂ©e, de son intimitĂ© et de sa sĂ©curitĂ©. Une prise en charge et un accompagnement individualisĂ© de qualitĂ© favorisant son dĂ©veloppement, son autonomie et son insertion, adaptĂ©s Ă son Ăąge et Ă ses besoins, respectant son consentement Ă©clairĂ© qui doit ĂȘtre systĂ©matiquement recherchĂ© lorsque la personne est apte Ă exprimer sa volontĂ© et Ă participer Ă la dĂ©cision. A dĂ©faut, le consentement de son reprĂ©sentant lĂ©gal doit ĂȘtre recherchĂ© »32. 33 Le livret dâaccueil, la charte des droits et libertĂ©s de la personne accueillie, le contrat de sĂ©jo ... 34 Article 8 de la Charte des droits et libertĂ©s de la personne accueillie. 15Dans cet extrait, la mĂ©dicalisation des existences nâapparaĂźt pas incompatible avec la promotion de lâautonomie individuelle, des libertĂ©s et de la citoyennetĂ© des rĂ©sidents. La loi de 2002 les protĂšge en rĂ©affirmant le respect de sa dignitĂ©, de son intĂ©gritĂ©, de sa vie privĂ©e, de son intimitĂ©, de sa sĂ©curitĂ© » ; elle insiste Ă©galement sur le respect du consentement Ă©clairĂ© qui doit ĂȘtre systĂ©matiquement recherchĂ© ». Lâaccueil des personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes voire trĂšs dĂ©pendantes ne doit donc pas remettre en question leur autonomie comprise dans sa dimension dĂ©cisionnelle ». Afin de garantir lâexercice des droits et de lâautonomie des personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes, la loi a mis en place sept outils encadrant les pratiques professionnelles et les existences33. Par exemple, la Charte de droits et des libertĂ©s de la personne accueillie se compose de douze articles dont lâun est intitulĂ© droit Ă lâautonomie » Dans les limites dĂ©finies dans le cadre de la rĂ©alisation de sa prise en charge ou de son accompagnement et sous rĂ©serve des dĂ©cisions de justice, des obligations contractuelles ou liĂ©es Ă la prestation dont elle bĂ©nĂ©ficie et des mesures de tutelle ou de curatelle renforcĂ©e, il est garanti Ă la personne la possibilitĂ© de circuler librement. Ă cet Ă©gard, les relations avec la sociĂ©tĂ©, les visites dans lâinstitution, Ă lâextĂ©rieur de celle-ci sont favorisĂ©es. Dans les mĂȘmes limites et sous les mĂȘmes rĂ©serves, la personne rĂ©sidente peut, pendant la durĂ©e de son sĂ©jour, conserver ses biens, effets et objets personnels et lorsquâelle est majeure, disposer de son patrimoine et de ses revenus »34. 16Le droit Ă lâautonomie fait rĂ©fĂ©rence Ă la libre circulation, le maintien du lien social et Ă la dĂ©tention des biens matĂ©riels et financiers pour les personnes ĂągĂ©es. Il est prĂ©cisĂ© Ă©galement que le contenu de ce droit peut varier suivant le degrĂ© de dĂ©pendance des rĂ©sidents selon les limites dĂ©finies dans le cadre de la rĂ©alisation de sa prise en charge ou de son accompagnement » et des mesures de protection juridique. 17Lâanalyse des textes lĂ©gislatifs montre que lâautonomie est la norme fondamentale pour encadrer les pratiques professionnelles et les expĂ©riences de vie. Toutefois, lâautonomie bien plus quâune injonction normative dans les Ă©tablissements, peut Ă©galement ĂȘtre un outil de communication. En effet, les gĂ©rants des Ăhpad quel que soit leur statut public ou privĂ©, mettent en avant lâautonomie. Celle-ci est alors porteuse de reprĂ©sentations sociales positives comme le montrent ces deux extraits de brochure de deux Ăhpad publics 35 Extrait dâune brochure dâun Ăhpad public. 18 SĂ©rĂ©nitĂ© et bien-ĂȘtre des lieux de vie dĂ©diĂ©s Ă la convivialitĂ©, Ă la dĂ©tente, Ă lâautonomie »35. 36 Extrait dâune brochure dâun Ăhpad public. 19 Salle Ă manger, cafĂ©tĂ©ria, espace dâanimation et salon de coiffure permettent aux rĂ©sidents de participer Ă des activitĂ©s visant au maintien de leur autonomie »36. 20Ainsi, lâautonomie est scandĂ©e comme un slogan publicitaire pour rassurer les familles et les rĂ©sidents. Elle apparaĂźt lĂ encore comme un concept flou dont les dĂ©finitions sont peu stabilisĂ©es. Dans ces extraits, les Ă©tablissements mettent Ă disposition des lieux de vie dĂ©diĂ©s Ă lâautonomie alors que dans un autre, la rĂ©fĂ©rence Ă lâautonomie est plus implicite 37 Extrait dâune brochure dâun Ăhpad privĂ© Ă but lucratif. 21 Pour Ă©viter la perte dâautonomie, les personnes ĂągĂ©es sont invitĂ©es, en fonction de leurs possibilitĂ©s et de leurs souhaits Ă participer aux actes de la vie quotidienne mise de la table, pliage du linge, atelier cuisine, jardinage37. 38 Christophe BartholomĂ© et Didier Vrancken, Lâaccompagnement un concept au cĆur de lâEtat social ... 39 Ibid, 2005. 22En utilisant les vocables leurs possibilitĂ©s » et leurs souhaits », câest lâautonomie dĂ©cisionnelle qui est directement ciblĂ©e. Les actes de la vie quotidienne mentionnĂ©s font rĂ©fĂ©rence au maintien dâune autonomie fonctionnelle. Lâautonomie est donc une aspiration Ă atteindre dans ces Ă©tablissements. Cependant, les niveaux dâincapacitĂ©s des personnes ĂągĂ©es rendent illusoires, dans la pratique quotidienne, la promotion dâune telle autonomie. Lâanalyse des brochures rĂ©vĂšle que câest plutĂŽt lâaccompagnement au maintien de lâautonomie » qui est valorisĂ©. Issu des politiques du handicap cette norme sâest diffusĂ©e largement dans les politiques sociales Ă destination des plus vulnĂ©rables38. Elle se caractĂ©rise par une approche individualisĂ©e et une recherche constante de lâactivation des potentialitĂ©s des personnes. Le contenu mĂ©thodologique de la pratique nâa pas Ă©tĂ© dĂ©fini par les textes de loi, laissant le concept totalement ouvert sur la pratique39. Ainsi, dans les brochures, lâaccompagnement au maintien de lâautonomie est mis en lumiĂšre pour rĂ©pondre aux besoins des personnes ĂągĂ©es fragilisĂ©es par leur Ă©tat de santĂ© 40 Extrait dâune brochure dâun Ăhpad privĂ© Ă but lucratif. 23 Lâensemble du personnel est formĂ© Ă lâaccompagnement spĂ©cifique de la personne ĂągĂ©e. PrĂ©sent en nombre important, il sâassure au quotidien du bien-ĂȘtre de chacun des rĂ©sidents et encourage son autonomie, en tenant compte de ses particularitĂ©s aussi bien psychologiques que mĂ©dicales »40. 41 Extrait dâune brochure dâun Ăhpad privĂ© Ă but lucratif. 24 Le personnel formĂ© Ă la gĂ©riatrie sâassure du bien-ĂȘtre des rĂ©sidents et encourage son autonomie, en utilisant une approche parfaitement adaptĂ©e aux personnes ĂągĂ©es »41. 25Ă travers ces brochures, on remarque la maniĂšre dont ces Ă©tablissements se prĂ©sentent eux-mĂȘmes pour attirer de la clientĂšle et rassurer les personnes ĂągĂ©es et leurs familles. Les Ăhpad insistent sur les moyens mis en place pour encourager », stimuler, prĂ©server ou restaurer » lâautonomie des rĂ©sidents. Ces textes sont, la plupart du temps, agrĂ©mentĂ©s de photographies mettant en scĂšne les soignants dans lâaccompagnement aux actes de la vie quotidienne. 26AprĂšs avoir rĂ©alisĂ© un Ă©tat des lieux des cadres structurant par le haut les expĂ©riences de vie des personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes, il convient de sâinterroger sur les rĂ©percussions de lâinjonction Ă lâaccompagnement au maintien de lâautonomie dans la pratique quotidienne au sein des Ăhpad. II â Les mirages de lâautonomie en Ăhpad 42 Valentine TrĂ©pied, Devenir dĂ©pendant. Approche sociologique du grand Ăąge en institution, thĂšse de d ... 27Sur le terrain, la rĂ©alitĂ© est beaucoup plus contrastĂ©e. Lâautonomie prĂŽnĂ©e dans les Ă©tablissements semble un mirage câest-Ă -dire une notion valorisante mais difficile, voire impossible, Ă appliquer. Un certain nombre dâinĂ©galitĂ©s structurelles analysĂ©es tant du point de vue de lâamĂ©nagement de lâespace que des populations accueillies, rendent illusoire la mise en pratique de lâinjonction Ă lâautonomie42. Ainsi, il existe un dĂ©calage manifeste entre les discours affichĂ©s sur lâautonomie et lâindividualisation de la prise en charge. 28Tout dâabord, nous dĂ©crirons la mise Ă lâĂ©preuve dans la vie quotidienne des injonctions institutionnelles Ă lâaccompagnement Ă lâautonomie » A, puis on sâinterrogera sur la maniĂšre dont sont perçus les actes quotidiens dâautonomie des rĂ©sidents B ainsi que leur ressenti concernant les liens de dĂ©pendance quâils entretiennent avec les soignants C A â La mise en dĂ©pendance des existences 43 Catherine Mercadier Le travail Ă©motionnel des soignants, Paris, Seli Arsan, 2008. 29Lâaccueil dâune population aux lourdes incapacitĂ©s physiques et/ou psychiques ainsi que les difficultĂ©s du secteur gĂ©riatrique manque de personnel, de formations et exigence de productivitĂ© ne sont pas toujours compatibles avec la valorisation de lâautonomie des rĂ©sidents. Les pratiques professionnelles sâorganisent plutĂŽt autour des pratiques de nursing43, routiniĂšres, rĂ©alisĂ©es avec une automaticitĂ© selon un temps imparti. Les soins dâhygiĂšne et de confort toilette, habillage, distribution de mĂ©dicaments, etc. y sont prĂ©dominants et rythment le quotidien des rĂ©sidents. La gestion planifiĂ©e de la vie quotidienne impose des rythmes institutionnels et collectifs aux personnes ĂągĂ©es ce qui rĂ©duit leur autonomie. Lâextrait dâentretien rĂ©alisĂ© avec une directrice dâĂ©tablissement privĂ© non lucratif est, Ă ce titre, explicite 44 Directrice dâun Ăhpad privĂ© non lucratif. 30 Alors le matin ils ont le petit-dĂ©jeuner, la douche, le repas, on les descend, il faut les remonter pour la sieste et aprĂšs Ă trois heures on leur dit câest lâanimation ». Alors, des fois, il faut les stimuler parce que si on Ă©coute tout ce quâils disent ils ne vont rien faireâŠils sont trĂšs contents aprĂšs les animations. Voyez aujourdâhui on a un problĂšme dâascenseur âŠ, donc on va les descendre pour manger, on va les remonter pour faire la sieste et on va les redescendre pour les animations et on va les remonter ou peut-ĂȘtre pas parce quâĂ 17h30 il y a la messe, donc de la messe il faut les redescendre pour le repas donc pour le personnel ça leur fait une sacrĂ©e journĂ©e ! Une sacrĂ©e journĂ©e aussi aux rĂ©sidents ! »44 31En dĂ©crivant une journĂ©e au sein de son Ă©tablissement, cette directrice tĂ©moigne des rythmes soutenus et rationnalisĂ©s de la prise en charge des personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes. Lâutilisation du pronom personnel on » traduit les relations de dĂ©pendance Ă©troites existant entre les rĂ©sidents et le personnel. Durant mes observations, jâai pu remarquer plusieurs pratiques institutionnelles rĂ©duisant inĂ©vitablement lâautonomie des personnes ĂągĂ©es. Par exemple, lâusage systĂ©matique des protections pour les incontinences est courant. Cette pratique permet de gagner du temps et de faciliter le travail des soignants. Parfois, jâai Ă©tĂ© interrompue dans la rĂ©alisation de mes entretiens avec les rĂ©sidents par lâintervention dâun professionnel entrant dans la chambre de lâun de mes enquĂȘtĂ©s pour changer sa protection, sans dâailleurs attendre que je quitte la chambre pour intervenir. 32Ainsi, la mise en dĂ©pendance totale des rĂ©sidents par certaines pratiques professionnelles contredit les injonctions au maintien de leur autonomie. Tout se passe comme si lâautonomie Ă©tait, pour le moins, partiellement inatteignable du fait de lâorganisation du travail et comme si les professionnels sous pressions Ă©taient contraints, par souci dâefficacitĂ© et gain de temps, Ă restreindre lâautonomie des personnes ĂągĂ©es. Finalement, câest de fait une injonction Ă la mise en dĂ©pendance totale et entiĂšre aux professionnels qui organise les existences et lâautonomie nâest pas encouragĂ©e. Elle peut mĂȘme ĂȘtre, dans certaines situations, stigmatisĂ©e par le personnel. B â La stigmatisation de lâautonomie au quotidien 45 Emile Durkheim, De la division du travail social, Paris, PUF, coll. Quadrige », 2007 1Ăšre Ă©ditio ... 46 Bernard Ennuyer, Enjeux de sens et enjeux politiques de la notion de dĂ©pendance », GĂ©rontologie e ... 33Depuis la loi de 2002 rĂ©novant lâaction sociale et mĂ©dico-sociale, les Ăhpad doivent fournir aux rĂ©sidents un contrat de sĂ©jour dĂ©finissant les droits et les obligations de lâĂ©tablissement et des personnes ĂągĂ©es. Celles-ci sâengagent alors Ă respecter les autres rĂ©sidents, les rĂšgles de fonctionnement, Ă adopter un comportement respectueux Ă lâĂ©gard de tous les membres de la structure personnel, rĂ©sident et donc Ă respecter lâordre social interne. Lâordre social, sâentend comme un ordre moral qui Ă©merge de lâintĂ©riorisation de normes et de valeurs par lâindividu45. Dans une perspective interactionniste, en Ăhpad, les personnes ĂągĂ©es doivent tenir un rĂŽle de dĂ©pendant » entendu comme personne incapable de vivre seule et assujettie aux autres46. Certaines actions individuelles des rĂ©sidents, traduisant une volontĂ© dâautonomie, peuvent dĂšs lors ĂȘtre interprĂ©tĂ©es comme la manifestation dâune transgression Ă lâordre social interne Ă lâinstitution et conduire des rĂ©sidents Ă se sentir pointĂ©s du doigt par le personnel voire Ă ĂȘtre stigmatisĂ©s. Câest le cas dâune personne ĂągĂ©e de 87 ans, ancienne ouvriĂšre, atteinte dâune tumeur au visage qui lui dĂ©forme les yeux et lui rĂ©duit son champ de vison. Elle a dĂ©jĂ fait plusieurs chutes occasionnĂ©es par son handicap. Cependant, elle met un point dâhonneur Ă continuer Ă marcher seule sans lâaide dâun dĂ©ambulateur ou dâune chaise roulante. Elle se distingue des autres rĂ©sidents car elle privilĂ©gie, malgrĂ© son Ă©tat de santĂ©, lâutilisation de lâescalier 47 Mme Erable, 87 ans, ancienne femme de mĂ©nage, trois enfants, Ăhpad public. 34 Une chose que je fais, ça les Ă©tonne, je ne prends jamais lâascenseur, je descends et je remonte les escaliers seule parce que jâestime que les ascenseurs sont faits pour les fauteuils roulants, oui parce quâil y en a beaucoup. Moi, ça me fait du bien de marcher, de faire bouger mes articulations. Alors quand je rencontre lâinfirmiĂšre, elle me dit Comment ? Vous ne prenez pas lâascenseur ? ». Elle me dit quâil faut que je fasse attention parce que jâai des malaises Ă cause de ma tumeur, je tombe assez souvent »47. 35En adoptant un rĂŽle social diffĂ©rent de celui attendu, cette rĂ©sidente met lâĂ©tablissement Ă lâĂ©preuve. En effet, elle ne se rĂ©sout pas Ă utiliser lâascenseur et en dĂ©pit des accidents potentiels, elle cherche Ă garder coĂ»te que coĂ»te une prise sur son existence. LâinfirmiĂšre qui est garante de lâĂ©tat de santĂ© des personnes ĂągĂ©es, lui signale les risques encourus par son comportement. En utilisant lâexpression, ça les Ă©tonne » et en citant lâinfirmiĂšre, elle dĂ©montre quâelle ressent une certaine forme de stigmatisation. Son comportement interpelle les soignants de lâĂ©tablissement et ils ne lâencouragent pas, ne lâaccompagnent pas dans sa volontĂ© de garder une certaine forme dâautonomie. On peut observer cette transgression des rĂšgles institutionnelles dans dâautres situations, comme par exemple, lâentretien de la chambre. Certaines personnes ĂągĂ©es souhaitent garder une marge de manĆuvre sur cette activitĂ© en nettoyant elles-mĂȘmes leur espace privĂ© malgrĂ© les recommandations du personnel. 36Ainsi, ces exemples montrent que les initiatives individuelles des personnes ĂągĂ©es vivant en Ăhpad ne sont pas toujours encouragĂ©es. Au contraire, elles doivent respecter lâordre social interne qui repose sur une norme de dĂ©pendance entiĂšre et totale aux professionnels. On peut dĂ©sormais se demander comment ces personnes vivent cette expĂ©rience de la dĂ©pendance dans les liens quâelles nouent avec les soignants. C â LâexpĂ©rience inĂ©gale de la relation soignante 48 Valentine TrĂ©pied, Solitude en Ăhpad. LâexpĂ©rience vĂ©cue de la relation soignante par les personn ... 49 Erving Goffman, Stigmates, les usages sociaux des handicaps, Ăditions de Minuit, coll. Le sens co ... 37En Ăhpad, les liens entre les personnes ĂągĂ©es et les soignants sont spĂ©cifiques, car ils ne sont pas Ă©lectifs. En effet, les rĂ©sidents ne choisissent pas les professionnels intervenant au quotidien auprĂšs dâeux. Ces relations constantes sont imposĂ©es. Toutefois, lâexpĂ©rience de la relation soignante est inĂ©gale selon les personnes ĂągĂ©es48. Pour certaines dâentre elles - celles disposant de ressources Ă©conomiques, familiales, culturelles etc. les plus fortes - la relation soignante se fait sous le mode dâune coopĂ©ration totale et entiĂšre. Les professionnels sont dĂ©crits par les rĂ©sidents avec des qualificatifs valorisants et bienveillants, par exemple elles sont trĂšs gentilles », elles prennent soin de nous ». Les personnes ĂągĂ©es endossent en quelque sorte le rĂŽle de rĂ©sident idĂ©al », celui qui ne demande pas trop de travail. Pour elles, la relation soignante peut ĂȘtre envisagĂ©e comme une sorte de levier identitaire leur permettant dâacquĂ©rir une reconnaissance sociale et une valorisation identitaire. Elles cherchent Ă tout prix Ă mettre Ă distance le stigmate liĂ© Ă dĂ©pendance49. Pour dâautres, personnes ĂągĂ©es â celles appartenant Ă des milieux sociaux plus hĂ©tĂ©rogĂšnes -, les liens se font avec une certaine ambivalence. La vie institutionnelle cristallise tout un ensemble de frustrations identitaires. Elles souhaitent ĂȘtre accompagnĂ©es dans la vie quotidienne par le personnel, mais elles sont particuliĂšrement insatisfaites des relations nouĂ©es. Ces personnes regrettent de ne pas susciter davantage dâattention et dâempathie. Par exemple, cette rĂ©sidente ĂągĂ©e de 83 ans, ancienne secrĂ©taire Je nâarrive pas Ă faire ma toilette seule du cĂŽtĂ© droit. Personne ne mâaide. Je nâose pas demander aux filles, car elles sont dĂ©bordĂ©es. On manque de personnel et dâargent ». 50 Bernard Ennuyer, Les malentendus de la dĂ©pendance. De lâincapacitĂ© au lien social, Dunod, coll. A ... 51 Robert Castel, Les mĂ©tamorphoses de la question sociale, Gallimard, coll. Folio Essai », Paris, 1 ... 38Tout en Ă©tant constante et rĂ©guliĂšre, la relation soignante est pauvre en qualitĂ© et en contenu. Les rĂ©sidents pointent du doigt lâensemble des dysfonctionnements de lâĂhpad et ils critiquent souvent avec virulence la pĂ©nurie de personnel, lâinsuffisance des aides, le manque de temps des soignants. Ainsi, les interactions les renvoient Ă une image dĂ©valorisĂ©e dâeux-mĂȘmes et le sentiment dâĂȘtre transparents dans les Ă©changes. Enfin, pour une autre catĂ©gorie de rĂ©sidents, les relations avec les professionnels sont particuliĂšrement destructrices. Ces personnes se conforment entiĂšrement Ă la dĂ©finition et aux reprĂ©sentations sociales associĂ©es Ă la dĂ©pendance dans la sociĂ©tĂ© câest-Ă -dire Ă des sentiments dâinutilitĂ© sociale, dâassujettissement aux autres et de dĂ©chĂ©ance50. Ces personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes ont le sentiment dâĂȘtre des inutiles au monde »51 et dâĂȘtre rejetĂ©es par le reste de la sociĂ©tĂ©. Les liens avec les soignants renforcent leur sentiment de dĂ©shumanisation comme lâexplique cette rĂ©sidente ĂągĂ©e de 88 ans, ancienne employĂ©e 39 On subit, on subit, on subit toutâŠVous attendez pour tout âŠ. Le mot jâarrive ! », vous savez, je le connais et puis vous attendez. » 40Cette forme de relation soignante est davantage reprĂ©sentĂ©e chez les rĂ©sidents qui ont eu des existences marquĂ©es par des trajectoires de vulnĂ©rabilisation ayant fragilisĂ© toutes les dimensions de leur existence sociale et individuelle. Ils sont plus souvent isolĂ©s sur le plan familial. 41Il ressort de ces tĂ©moignages notamment que lâautonomie en Ăhpad est en fait un mirage, la norme Ă©tant celle dâune dĂ©pendance totale et entiĂšre des personnes ĂągĂ©es vis-Ă -vis des professionnels qui organisent les existences. Toutefois, les rĂ©sidents ne sâapproprient pas tous de la mĂȘme maniĂšre cette norme de dĂ©pendance. Certains arrivent Ă maintenir une valorisation identitaire tandis que dâautres nây parviennent pas. Conclusion 42Lâautonomie est donc une norme prescrite et largement valorisĂ©e dans les politiques de la vieillesse, une injonction normative organisant les existences des personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes. Cependant, cette injonction est floue et peu stabilisĂ©e dans les textes. Parfois, elle permet de rĂ©affirmer un lien de citoyennetĂ© aux rĂ©sidents et de les protĂ©ger en rĂ©affirmant des droits humains fondamentaux. Elle paraĂźt tout de mĂȘme rĂ©duite Ă une conception incapacitaire et mĂ©dicale insistant sur ce que les personnes ĂągĂ©es ne savent plus faire. En Ăhpad, lâautonomie est Ă©galement utilisĂ©e comme un outil de communication ce qui permet de trancher avec les reprĂ©sentations nĂ©gatives associĂ©es Ă ces Ă©tablissements. Cependant, on constate que le fossĂ© est grand entre la promotion de lâautonomie des personnes hĂ©bergĂ©es et la rĂ©alitĂ©, câest-Ă -dire lâinsuffisance des moyens humains et financiers de nature Ă permettre la concrĂ©tisation de cette injonction. Ce nâest pas une norme dâautonomie qui organise les existences et le travail des soignants mais câest une norme de dĂ©pendance entiĂšre et totale aux professionnels. Les actes quotidiens faisant preuve dâautonomie peuvent ĂȘtre stigmatisĂ©s par le personnel. LâexpĂ©rience de la dĂ©pendance aux soignants est vĂ©cue de maniĂšre inĂ©gale par les personnes ĂągĂ©es. Elles ne disposent pas toutes des mĂȘmes ressources pour mettre Ă distance ou accepter la dĂ©pendance dans les liens quâelles entretiennent avec les soignants. 43Les prochaines rĂ©formes du secteur doivent impĂ©rativement prendre en compte ce profond dĂ©calage entre autonomie affichĂ©e et dĂ©pendance pratiquĂ©e qui engendre de la souffrance et de la frustration, Ă la fois pour les soignants et pour les rĂ©sidents. Cela nĂ©cessite des taux dâencadrement en personnel plus important et de la formation. Il apparaĂźt Ă©galement primordial et lĂ©gitime de prendre en considĂ©ration le point de vue des personnes ĂągĂ©es, leur ressenti concernant lâaccompagnement en Ăhpad afin dâĂ©clairer les pouvoirs publics et orienter leurs dĂ©cisions. Haut de page Bibliographie Christophe BartholomĂ© et Didier Vrancken, Lâaccompagnement un concept au cĆur de lâEtat social actif. Le cas des pratiques dâaccompagnement des personnes handicapĂ©es », PensĂ©e plurielle, n°10, p. 85-95, 2005. 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Approche sociologique du grand Ăąge en institution, Paris, thĂšse de doctorat en sociologie Ă lâEHESS, 2015. Alain Villez, ĂHPAD la crise des modĂšles », GĂ©rontologie et SociĂ©tĂ©, 123, 169-184, 2007. Sabrina Volant, Lâoffre en Ă©tablissement dâhĂ©bergement pour personnes ĂągĂ©es en 2011 », Ătudes et RĂ©sultats, Drees, 877, 2014. Haut de page Notes 1 Marianne Muller et Delphine Roy, LâĂhpad, dernier lieu de vie pour un quart des personnes dĂ©cĂ©dĂ©es en France en 2015 », Etudes et RĂ©sultats, DREES, 1094, 2018. 2 Sabrina Volant, Lâoffre en Ă©tablissement dâhĂ©bergement pour personnes ĂągĂ©es en 2011 ». Ătudes et RĂ©sultats, 877, fĂ©vrier, 2014. 3 Alain Villez, Ăhpad la crise des modĂšles », GĂ©rontologie et SociĂ©tĂ©, 123, 169-184, 2007. 4 Isabelle Mallon, Vivre en maison de retraite. Le dernier chez soi, Rennes, PUR, 2004. 5 Olivier Saint-Jean et Dominique Somme, 2003, Taux dâencadrement et mĂ©dicalisation des Ă©tablisseÂments dâaccueil pour personnes ĂągĂ©es. DonnĂ©es de lâenquĂȘte EHPA », GĂ©rontologie et SociĂ©tĂ©, 104, 13-21. 6 Serge Paugam, La disqualification sociale. Essai sur la nouvelle pauvretĂ©, Paris, PUF, coll. Le lien social », 2007. 7 Bernard Ennuyer, Enjeux de sens et enjeux politiques de la notion de dĂ©pendance », GĂ©rontologie et sociĂ©tĂ©, n°145, 25-35, 2013. 8 HĂ©lĂšne Thomas, Les vulnĂ©rables. La dĂ©mocratie contre les pauvres, Paris, Editions du Croquant, coll. Terra », 2010. 9 LâAllocation PersonnalisĂ©e Ă lâAutonomie APA. 10 Cet article sâappuie sur une enquĂȘte rĂ©alisĂ©e dans le cadre dâun travail doctoral soutenu Ă lâEcole des Hautes Etudes en Sciences Sociales EHESS de Paris en 2015. 11 LâenquĂȘte a Ă©tĂ© menĂ©e au sein de deux Ă©tablissements gĂ©rĂ©s par des groupes privĂ©s, deux appartenant au secteur public et un rattachĂ© Ă un groupe associatif. 12 Emmanuel Kant, Fondements de la mĂ©taphysique des mĆurs, Paris, Delagrave, 1994. 13 Alain Ehrenberg, La sociĂ©tĂ© du malaise. Le mental et le social, Paris, Odile Jacob, coll. Sciences humaines », 2010. 14 Nicolas Duvoux, Lâautonomie des assistĂ©s. Sociologie des politiques dâinsertion. Paris, PUF, coll. Le lien social », Paris, 2009 ; Robert Castel, Les mĂ©tamorphoses de la question sociale, Paris, Gallimard, coll. Folio Essai », 1999. 15 Ibid, 1999. 16 Ibid, 2009. 17 Bernard Ennuyer, Les malentendus de la dĂ©pendance. De lâincapacitĂ© au lien social, Paris, Dunod, coll. Action sociale », 2004. 18 Ibid, 2004. 19 Bernard Ennuyer, Enjeux de sens et enjeux politiques de la notion de dĂ©pendance », GĂ©rontologie et sociĂ©tĂ©, n°145, 25-35, 2013. 20 Loi n° 97-60 du 24 janvier 1997. 21 Autonomie GĂ©rontologique Groupe Iso Ressources. 22 Loi n° 2001-647 du 20 juillet 2001 relative Ă la prise en charge de la perte d'autonomie des personnes ĂągĂ©es et Ă l'allocation personnalisĂ©e d'autonomie. 23 Ibid, 2013. 24 Ibid, 2013 25 Extrait de la Charte des droits et libertĂ©s des personnes ĂągĂ©es en situation de handicap ou de dĂ©pendance en 2007. 26 Bernard Ennuyer, Enjeux de sens et enjeux politiques de la notion de dĂ©pendance », GĂ©rontologie et sociĂ©tĂ©, n°145, 25-35, 2013. 27 Loi n° 2015-1776 du 28 dĂ©cembre 2015 relative Ă l'adaptation de la sociĂ©tĂ© au vieillissement. 28 Ibid, 2013. 29 Loi n° 2002-2. 30 Nicole Benoit-Lapierre, RithĂ©e Cevasco et Markos Zafiropoulos, Vieillesse des pauvres. Les chemins de lâhospice, Les Ăditions ouvriĂšres, coll. Ăconomie et humanisme », Paris, 1980 ; Carmen Bernand, Les vieux vont mourir Ă Nanterre. Paris, Les Ăditions du Sagittaire, 1978. 31 Section 1 Des fondements de lâaction sociale et mĂ©dico-sociale, article 2 de la loi n° 2002-2 rĂ©novant lâaction sociale et mĂ©dico-sociale. 32 Section 2 Des droits des usagers du secteur social et mĂ©dico-social, article 7 de la loi n°2002-2 rĂ©novant lâaction sociale et mĂ©dico-sociale. 33 Le livret dâaccueil, la charte des droits et libertĂ©s de la personne accueillie, le contrat de sĂ©jour, la personne qualifiĂ©e, le Conseil de la Vie sociale, le rĂšglement de fonctionnement, le projet dâĂ©tablissement. 34 Article 8 de la Charte des droits et libertĂ©s de la personne accueillie. 35 Extrait dâune brochure dâun Ăhpad public. 36 Extrait dâune brochure dâun Ăhpad public. 37 Extrait dâune brochure dâun Ăhpad privĂ© Ă but lucratif. 38 Christophe BartholomĂ© et Didier Vrancken, Lâaccompagnement un concept au cĆur de lâEtat social actif. Le cas des pratiques dâaccompagnement des personnes handicapĂ©es », PensĂ©e plurielle, n°10, 85-95, 2005. 39 Ibid, 2005. 40 Extrait dâune brochure dâun Ăhpad privĂ© Ă but lucratif. 41 Extrait dâune brochure dâun Ăhpad privĂ© Ă but lucratif. 42 Valentine TrĂ©pied, Devenir dĂ©pendant. Approche sociologique du grand Ăąge en institution, thĂšse de doctorat en sociologie Ă lâEHESS, 2015. 43 Catherine Mercadier Le travail Ă©motionnel des soignants, Paris, Seli Arsan, 2008. 44 Directrice dâun Ăhpad privĂ© non lucratif. 45 Emile Durkheim, De la division du travail social, Paris, PUF, coll. Quadrige », 2007 1Ăšre Ă©dition 1893. 46 Bernard Ennuyer, Enjeux de sens et enjeux politiques de la notion de dĂ©pendance », GĂ©rontologie et sociĂ©tĂ©, n°145, 25-35, 2013. 47 Mme Erable, 87 ans, ancienne femme de mĂ©nage, trois enfants, Ăhpad public. 48 Valentine TrĂ©pied, Solitude en Ăhpad. LâexpĂ©rience vĂ©cue de la relation soignante par les personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes », GĂ©rontologie et SociĂ©tĂ©, 149, 91-104, 2016. 49 Erving Goffman, Stigmates, les usages sociaux des handicaps, Ăditions de Minuit, coll. Le sens commun », Paris, 975. 50 Bernard Ennuyer, Les malentendus de la dĂ©pendance. De lâincapacitĂ© au lien social, Dunod, coll. Action sociale », Paris, 2004. 51 Robert Castel, Les mĂ©tamorphoses de la question sociale, Gallimard, coll. Folio Essai », Paris, de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Valentine TrĂ©pied, Autonomie et vieillissement en institution le regard dâune sociologue », La Revue des droits de lâhomme [En ligne], 17 2020, mis en ligne le 19 octobre 2020, consultĂ© le 19 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page Auteur Valentine TrĂ©piedValentine TrĂ©pied est Sociologue PhD et spĂ©cialiste de la vieillesse et du vieillissementDu mĂȘme auteur Document VidĂ©o Paru dans La Revue des droits de lâhomme, 17 2020 Haut de page Droits dâauteur Tous droits rĂ©servĂ©sHaut de page
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La mesure du taux de saturation en oxygĂšne est un examen qui permet dâĂ©valuer la fonction dâhĂ©matose lâoxygĂ©nation du sang. Cette analyse de la saturation en oxygĂšne est particuliĂšrement utilisĂ©e chez les personnes ayant une pathologie du taux de saturation en oxygĂšneLe sang fournit de lâoxygĂšne Ă tous les tissus et transporte le dioxyde de carbone vers les poumons pour quâil soit Ă©liminĂ© du corps. Une petite quantitĂ© dâoxygĂšne est transportĂ©e par le plasma. La plus grande partie est transportĂ©e par lâhĂ©moglobine dans les globules sanguin sâexprime de trois façons le pourcentage de saturation de son principal transporteur lâhĂ©moglobine SaO2,la pression exercĂ©e dans le sang de façon dissoute PaO2sa quantitĂ© dans le sang CaO2.En cas de dysfonctionnement respiratoire, le sang contient moins dâoxygĂšne et plus de dioxyde de carbone. Le degrĂ© dâoxygĂ©nation peut ĂȘtre mesurĂ©e avec deux moyens la saturation en oxygĂšne SaO2, mesurĂ©e dans du sang artĂ©riel, SpO2 mesurĂ©e par un oxymĂštre de pouls ou saturomĂštre et la pression partielle en oxygĂšne PaO2.La saturation en oxygĂšne SaO2 reprĂ©sente la part en pourcentage de lâhĂ©moglobine saturĂ©e en oxygĂšne oxyhĂ©moglobine par rapport Ă la quantitĂ© totale dâhĂ©moglobine prĂ©sente dans le sang. La saturation en oxygĂšne est mesurĂ©e pour Ă©valuer la fonction dâhĂ©matose lâoxygĂ©nation du diffĂ©rentes mesuresLe taux de saturation en oxygĂšne peut ĂȘtre mesurĂ© de deux façons Par prĂ©lĂšvement de sang artĂ©riel mesures des gaz du sang.Il sâagit de rĂ©aliser une prise de sang dans une artĂšre. Câest la seule technique qui permet une mesure fiable et dĂ©finitive des gaz du sang. La rĂ©alisation dâune gazomĂ©trie artĂ©rielle permet lâanalyse de lâĂ©quilibre acido-basique pH et la mesure de la pression artĂ©rielle en oxygĂšne PaO2 et de celle du gaz carbonique PaCO2 ce qui permet de connaĂźtre lâĂ©tat respiratoire. La saturation de lâhĂ©moglobine en oxygĂšne mesurĂ©e par prĂ©lĂšvement de sang artĂ©riel sâexprime en Sao2. La saturation de lâoxygĂšne est mesurĂ©e directement dans les globules un oxymĂštre de pouls ou saturomĂštre moyen le plus facile dâutilisationUn oxymĂštre de pouls ou saturomĂštre est un appareil qui mesure de façon non invasive la saturation du sang en oxygĂšne. Ce dispositif est trĂšs frĂ©quemment utilisĂ© Ă lâhĂŽpital pour surveiller les patients qui ont une dĂ©tresse respiratoire ou qui sont sous supports ventilatoires invasifs ou non invasifs oxygĂ©nothĂ©rapie. Il est Ă©quipĂ© dâun Ă©metteur et dâun rĂ©cepteur de lumiĂšre qui permet de dĂ©terminer la saturation sanguine en transmet un rayon lumineux Ă travers les tissus, le plus souvent un doigt ou un orteil chez lâadulte, mais aussi le nez ou un lobe dâoreille, ou la main ou le pied chez les jeunes enfants. La saturation de lâhĂ©moglobine en oxygĂšne mesurĂ©e par oxymĂ©trie de pouls sâexprime en SpO2 le p signifiant saturation pulsĂ©e. On parle de saturation pulsĂ©e de lâhĂ©moglobine en de la mesure du taux de saturation en oxygĂšneIl existe plusieurs indications de la mesure du taux de saturation en oxygĂšne par saturomĂštre chez lâadulte lors dâune anesthĂ©sie ou en salle de surveillance aprĂšs une interventionDans les services de mĂ©decine dâurgenceEn rĂ©animation, surtout pour les personnes placĂ©es sous ventilation ou susceptibles de lâ lâenfant, la mesure du taux de saturation en oxygĂšne a Ă©galement plusieurs indications Ă©valuation de de la gravitĂ© dâune pathologie respiratoire bronchiolite, pneumonie, asthmeâŠĂ©valuation de la gravitĂ© de la bronchiolite du nourrisson ; une saturation infĂ©rieure Ă 94 % est un des indicateurs de gravitéévaluation de lâefficacitĂ© dâun aĂ©rosoldĂ©tection dâune Ă©ventuelle cardiopathie chez un nouveau-nĂ© cyanosĂ©La gazomĂ©trie artĂ©rielle est rĂ©alisĂ©e devant un Ă©tat respiratoire sĂ©vĂšre et devant une suspicion de dĂ©sordre mĂ©tabolique normes de saturation en oxygĂšneLa saturation en oxygĂšne normale pour une personne en bonne santĂ© est comprise entre 95% et 100% en fonction de lâĂąge. SpO2 Saturation pulsĂ©e mesurĂ©e avec un oxymĂštre de pouls. Elle est insuffisante en dessous de 95%. On parle dâhypoxĂ©mie. La notion dâhypoxĂ©mie sâapplique pour toute insuffisance dâoxygĂ©nation du sang et donc dĂšs que la SpO2 est infĂ©rieure Ă 95%. La limite des 90 % marque une hypoxĂ©mie correspondant Ă lâĂ©quivalent de lâinsuffisance saturation artĂ©rielle en oxygĂšne SaO2 normale est comprise entre 96% et 98% chez un jeune adulte est de 95% chez une personne de plus de 70 ans. Lorsquâelle est infĂ©rieure Ă 90% la personne est dite en dĂ©saturation. La dĂ©saturation correspond aussi Ă une baisse de 4 points de saturation par rapport Ă la valeur de base par exemple au cours dâun effort.Une SpO2 normale » pour un enfant correspond Ă une valeur supĂ©rieure Ă 95 %. Un taux de SpO2 infĂ©rieur Ă 94% chez un enfant est un critĂšre de gravitĂ© et conduit Ă une hospitalisation. La mesure de la SpO2 est trĂšs importante chez l'enfant, car un enfant nâapparaĂźt cyanosĂ© teint bleutĂ© que lorsque la SaO2 est infĂ©rieure Ă 75 % et car les gazomĂ©tries artĂ©rielles sont trĂšs peu rĂ©alisĂ©es chez lâenfant. LâoxymĂštre de pouls est essentiel pour dĂ©tecter une hypoxie de saturation basOn parle dâhypoxĂ©mie lorsque la valeur de la saturation en oxygĂšne est infĂ©rieure Ă 93%. Le risque principal est celui de la souffrance cellulaire ischĂ©mie rĂ©sultant dâun apport insuffisant en oxygĂšne aux diffĂ©rents tissus de lâorganisme. LâhypoxĂ©mie aiguĂ« peut survenir suite Ă une exacerbation aiguĂ« de l'asthme, une insuffisance cardiaque aiguĂ«, une pneumonie ou une exacerbation aiguĂ« de la Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive BPCO, suite Ă une embolie pulmonaire, un Ă©panchement pleural, un dâun taux de saturation en oxygĂšne basUne hypoxĂ©mie taux de saturation en oxygĂšne infĂ©rieur Ă 93% se manifeste par un essoufflement, une respiration accĂ©lĂ©rĂ©e et superficielle, une peau bleutĂ©e cyanose mais tous ces signes sont moins spĂ©cifiques et sensibles que lâoxymĂ©trie de de saturation en oxygĂšne bas et COVID-19La COVID-19 peut entraĂźner un taux de saturation en oxygĂšne bas. Les cas les plus graves de COVID peuvent occasionner des pneumonies responsables dâun syndrome de dĂ©tresse respiratoire aiguĂ«. Les symptĂŽmes sont assez discrets au dĂ©but. Câest pourquoi les mĂ©decins peuvent surveiller le taux de saturation en oxygĂšne avec un oxymĂštre. Une difficultĂ© Ă respirer et un essoufflement sont des signes qui doivent vous faire appeler les services dâ l'utilisation d'un oxymĂštre de pouls prĂ©sente aussi des risques d'erreurs et il est prĂ©fĂ©rable d'apprendre Ă l'utiliser avec un professionnel de de saturation trop Ă©levĂ©Un apport en oxygĂšne trop important lors dâune oxygĂ©nothĂ©rapie peut conduire Ă une hyperoxie. Une hyperoxie prĂ©sente des dangers pour les insuffisants de l'hypoxĂ©mieEn cas dâhypoxĂ©mie saturation en oxygĂšne infĂ©rieure Ă 93, un traitement par oxygĂ©nothĂ©rapie peut ĂȘtre mis en place. LâoxygĂšne peut sâadministrer par voie nasale lunettes ou par voies nasale et buccale masques mais aussi par ventilation artificielle respirateur, intubation ou par circulation extracorporelle ECMO. La quantitĂ© d'oxygĂšne administrĂ©e est guidĂ©e par les gaz du sang artĂ©riel ou l'oxymĂ©trie pulsĂ©e pour maintenir la Pao2 entre 60 et 80 mmHg saturation de 92 Ă 100% sans entraĂźner de toxicitĂ© due Ă l' Des lecteurs ont trouvĂ© cet article utile Et vous ?Cet article vous-a-t-il Ă©tĂ© utile ?Ă lire aussi
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